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Sur les expulsions et la résistance en cours
à Notre-Dame-des-Landes

jeudi 25 octobre 2012, par ZAD

Rendez-vous quotidiens
- Notre-Dame-des-Landes, à partir de 9 heures :
permanence sur la place de la Poste
(local des syndicats, angle opposé à la mairie)
pour déplacement sur la zone.
- Nantes, à partir de 10 heures :
vigie citoyenne au Pont-Morand.
- Nantes, à 19 heures, un soir sur deux (sauf dimanche) :
rassemblement devant la préfecture.

Depuis mardi 23 octobre au matin, la ZAD [1] est envahie et occupée par des centaines de policiers en tout genre. Ils s’attaquent petit à petit aux maisons et cabanes occupées, qu’ils détruisent et emportent minutieusement pièce par pièce hors de la zone pour ne rien laisser qui puisse servir à reconstruire ou résister.

Les lieux et jardins encore occupés sont régulièrement harcelés, couverts de lacrymos, piétinés... La police essaie de rendre impossibles les moments de rassemblement ou de réunion. Depuis mardi, les occupant·e·s et les personnes arrivées sur place ont répondu par des barricades, des blocages des axes utilisés par les flics, par des réoccupations, des projectiles, du feu, des insultes et des sarcasmes... Depuis maintenant quatre jours, sous une pluie constante, quelques centaines de personnes tiennent la zone coûte que coûte face à la police et comptent bien y rester. Des manifestations, des actions ont lieu tous les soirs à Nantes et dans d’autres villes et ce n’est pas fini.

Sept maisons en dur ont déjà été expulsées, ainsi que quelques cabanes, mais de nombreuses autres demeurent dispersées dans les bois, les champs, sur les arbres. Outre les occupant·e·s, des locataires, propriétaires et paysans sont toujours menacés eux aussi de devoir dégager de la ZAD. Autant dire que cette tentative d’expulsion XXL est partie pour durer. Nous ne pouvons encore présager de la manière dont les expulsions vont se poursuivre, en continu ou pas, dans les prochains jours sur d’autres cabanes et habitats. Mais il semble assuré que l’occupation militaire de la zone et la destruction des maisons déjà expulsées continuent la semaine prochaine... « Le Sabot » (jardins maraîchers occupés en manif le 7 mai 2010) a résisté toute la semaine dernière aux pressions policières, mais il est possible que la préfecture cherche à le faire dégager dès la semaine prochaine. Une maison expulsée et réoccupée quelques heures plus tard vendredi soir aux Fosses-Noires est menacée dans les quarante-huit heures. Les cabanes dans les arbres et installations aériennes tiennent toujours et pourraient se multiplier. Il est très probable par ailleurs qu’une seconde grande offensive ait lieu après le 28 octobre, puisque trois nouvelles maisons seront expulsables, dont « Les Rosiers », première bâtisse occupée sur la ZAD il y a de cela cinq ans. Quoi qu’il en soit, nous appelons dès aujourd’hui et pour les semaines à venir à l’arrivée de relais et renforts créatifs et déterminés par ici, pour reconstruire et tenir, ainsi qu’à la poursuite d’actions de pression ailleurs. Face aux possibilités de durcissement, en terme d’interpellations notamment, il faut tout faire pour que les occupant.e.s ne se retrouvent pas isolé·e·s (guettez les infos sur zad.nadir.org, des idées pour se bouger, points de rendez-vous et d’accueil sont donnés ainsi que des infos fraîches en continu sur la situation et des conseils sur le matériel à amener).

D’ores et déjà bravo à fond, à tou·te·s celles et ceux qui ont mené des actions de solidarité, des manifs, des rassemblements, à trois ou à deux mille, envoyé des messages de soutien, apporté du ravitaillement, des chaussettes, et de quoi lutter... Cela réchauffe grave le cœur, les pieds et alimente la rage, en ces journées de résistance pluvieuse, de savoir que d’autres s’attaquent au PS, à Vinci et consorts, constructeurs de l’aéroport et broyeurs de nos vies.

La manifestation de réoccupation

En ce qui concerne la manifestation de réoccupation, annoncée en cas d’expulsion (voir appel), nous voyons toujours la nécessité d’un moment de mobilisation large, constructive et offensive après ce premier round d’expulsion. Nous percevons toujours autant la pertinence de nous retrouver, occupant·e·s, habitant·e·s du coin et d’ailleurs, agriculteur·rice·s, associations et autres pour dire que rien n’est joué dans cette lutte, que nous reviendrons toujours et que nous ne laisserons pas l’aéroport se faire. Il nous faut reconstruire ensemble un lieu ouvert d’organisation de la lutte sur les terres menacées. Nous remettons d’autant moins en cause ce projet qu’il semble aujourd’hui sur toute les lèvres.

La manifestation de réoccupation aura donc bien lieu !

Nous avions annoncé qu’elle se déroulerait le quatrième samedi après les premières expulsions conséquentes sur la zone. Pour autant, si cette première vague d’expulsion a bien démarré il y a quatre jours, elle n’a encore connu aucune interruption et ne nous a pas laissé beaucoup souffler. De ce fait, nous avons décidé qu’il nous était nécessaire de prendre un peu de recul sur la situation avant de confirmer une date.

Nous appelons donc à une assemblée générale pour organiser cette manifestation de réoccupation avec tous les groupes, assos, et personnes qui le souhaitent vendredi 26 octobre, à 19 heures, à B17 rue Paul-Belamy à Nantes... La date de manifestation sera confirmée à l’issue de cette assemblée. Nous vous invitons à la relayer le plus largement et le plus rapidement possible, afin que chacun.e puisse s’organiser pour venir. Nous appelons tous les collectifs qui soutiennent ce projet à commencer à mobiliser et à s’organiser dès maintenant à ce sujet.

Et puis en attendant on cherche d’ores et déjà des cuisines collectives, chapiteaux, musiciens, batucadas, cabanes en kit, matériaux, outils, tracteurs... en vue de la réoccupation.

Des occupant·e·s de la ZAD et collectifs solidaires, qui ne lâcheront rien
Pour tous contacts :
reclaimthezad
Zone à défendre
Tritons crêté·e·s contre béton armé

La forêt de Rohanne au troisième jour de la résistance

L’occupation continue et se radicalise

Reportage (36’) du groupe G.R.O.I.X.
ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Vainquons Vin$$i

Manifestation de réoccupation le 17 novembre 2012 !

Mise au point sur l’appel à réoccuper en cas d’expulsion

L’été dernier, Vinci lançait des procédures d’expulsion contre une dizaine de maisons et espaces de résistances installé.e.s sur la zone (ZAD) sur laquelle ils espèrent construire l’aéroport. Afin de signifier clairement qu’ils ne nous feraient pas lâcher de terrain, nous lancions en septembre un appel à date ouverte à une manifestation massive de réoccupation en cas d’expulsion. Depuis, les jugements des procès à Nantes et Saint-Nazaire ont laissé des délais variés aux espaces concernés : entre deux mois et un an. Certain·e·s sont expulsables depuis le 15 janvier 2012, d’autres le seront en décembre. Nous ne pouvons présumer de ce que sera la tactique et temporalité des Vinci, Ayrault, préfecture et consorts pour dégager la zone et « passer les opposants au kärcher », mais nous voulons rappeler que l’appel à réoccuper en masse court toujours et que nous nous y préparons activement.

Cet appel à réinstaller un espace collectif d’organisation sur la zone ne doit pas signifier que la lutte contre l’aéroport entre aujourd’hui dans une phase d’attente défensive. Les actions se poursuivent (tracto-vélo, dépiquetages, rassemblements, péages gratuits et « visites » de locaux et de chantiers Vinci ailleurs en France...) et des initiatives larges et manifestations hors de la zone s’annoncent pour les mois à venir. Alors que les partis éligibles sont de toute façon d’accord pour l’aéroport, il est primordial, en cette période électorale, de montrer que nous pouvons gagner dans la rue et sur la zone menacée.

Face au mouvement, la machine répressive s’emballe avec des arrestations et inculpations systématiques sur les diverses actions et manifestations publiques. Des expéditions avec des dizaines de gendarmes sont menées pour venir chercher les opposants dans les bourgs alentours et sur la zone menacée. Une série de procès est annoncée de janvier à mars. Il est nécessaire, dans ce contexte, de montrer une solidarité à une échelle large et de ne les laisser isoler personne.

En ce qui concerne la manifestation de réoccupation

Le signal sera lancé depuis la ZAD suite à des expulsions des habitats et espaces d’organisation actuellement menacés.

La date exacte de la manifestation sera alors spécifiée par communiqués, affiches et tracts et sur les sites de la ZAD et Reclaim the Fields. Nous vous invitons à contribuer à leur diffusion le plus largement possible et à organiser des soirées d’info et des déplacements groupés.

Une assemblée publique sera convoquée rapidement autour de Nantes pour faire le point sur la manif et les autres réactions possibles.

Au-delà d’une manifestation, il s’agit avant tout d’une action collective qui gagnera en puissance avec une présence longue et active du plus grand nombre de personnes possible. Prévoir la journée et plus pour maintenir l’occupation, continuer les constructions, et en faire émerger des idées pour la suite. Tou·te·s ceux et celles qui le peuvent sont invité·e·s à arriver dès la veille. Un espace de campement et de rassemblement sera proposé.

La manifestation de réoccupation sera convoquée à 11 heures, le quatrième samedi après les expulsions (date à confirmer sur le site de la ZAD). On invite à y amener des outils divers et variés, des bleus (ou verts, on n’est pas sectaires) de travail, des instruments de musique, des sandwiches et de la détermination.

On appelle aussi dès maintenant à des soirées de soutien en vue de récolter un peu de sous pour la mise en place de cette action.

À bientôt dans les rues et les champs,
des occupant·e·s de la ZAD et Reclaim the Fields

S’ils nous expulsent, on revient !

Manifestation de réoccupation pour re-semer, pour reconstruire... contre l’aéroport !
Fourches, poutres, planchettes, clous et outils en main...
Rendez-vous le quatrième samedi suivant une tentative d’expulsion
à 11 heures près de la ZAD.

Ni ici, ni à Khimki, ni ailleurs, Vinci dégage !

De la manif d’occupation à la réoccupation

Le 7 mai 2011, nous étions un millier à manifester fourche en main pour défricher ensemble une terre agricole à l’abandon. Il s’agissait d’aider à l’installation d’une ferme maraîchère, qui contribue aujourd’hui à nourrir la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Nous nous quittions en nous engageant à défendre cette ferme et les autres espaces occupés de la ZAD, la « zone d’aménagement différé » — où est prévu l’aéroport — devenue « zone à défendre ».

Depuis, les procédures pour vider la zone ont avancé. Des occupant·e·s de la ZAD, et Reclaim the Fields, réseau de paysan·ne·s en lutte, appellent à une grande manifestation de réoccupation en cas d’expulsion et invitent tous les collectifs et groupes qui le souhaitent à soutenir cette initiative. Si le kärcher policier arrive, nous voulons être de nouveau des milliers pour donner corps aux « Vinci dégage ! » et revenir occuper la zone afin de continuer à empêcher concrètement les travaux. Cette manifestation se veut ouverte à une pluralité de formes et d’engagements.

Une vieille histoire d’aéroport

À Notre-Dame-des-Landes, décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport pour parfaire leurs rêves voraces de métropole et d’expansion économique. Cela fait maintenant quarante ans qu’ils veulent anéantir sous le béton deux mille hectares de terres agricoles et d’habitats au nord de Nantes.

Quarante ans de luttes

Mais depuis les prémices de ce projet, des résistances s’organisent. Cette lutte est au carrefour d’enjeux sur lesquels s’unir, croiser des problématiques et penser des stratégies communes. À travers elle, nous combattons l’alimentation sous perfusion, la société industrielle et son réchauffement climatique, les politiques de développement économique et de contrôle du territoire, les métropoles et la normalisation des formes de vie, la privatisation du commun, le mythe de la croissance et l’illusion de participation démocratique...

Aujourd’hui comme hier, les opposant·e·s, loin de baisser les bras, poursuivent la lutte : manifestations, recours juridiques, liens avec d’autres luttes, grèves de la faim... Et sur le terrain, l’opposition prend aussi des formes variées : diffusion de journaux, péages gratuits, opposition aux forages, sabotages, perturbations des études d’impact de biotope et des fouilles archéologiques, occupations de bureaux et de chantiers, etc.

D’ailleurs, au grand dam de l’État et de Vinci, qui rachètent et détruisent pour vider la ZAD, la vie et l’activité s’y densifient et s’y diversifient depuis plus de trois ans. De nombreuses maisons laissées à l’abandon ont été réhabilitées et occupées, des cabanes ont été construites au sol et dans les arbres, des collectifs occupent des terres pour y faire du maraîchage. Des espaces de réunion, boulangerie, bibliothèque, gîte sont ouverts à tous et toutes. Ce sont plus d’une centaine de personnes qui occupent en permanence la ZAD, soutenues par de nombreuses autres du coin et d’ailleurs qui s’y rencontrent et s’y organisent. Cette présence sur le terrain permet des réactions rapides face au processus entrepris par Vinci en vue des travaux.

Ils veulent vider la zone, on les laissera pas faire !

Vinci et l’État veulent enrayer la croissance du mouvement et, pour commencer les travaux, il faut faire place nette.

Les pro-aéroport font tout leur possible, campagnes de presse à l’appui, pour tenter de diviser le mouvement, de briser les solidarités. Ils renforcent la présence policière au quotidien et la répression des initiatives collectives. Jacques Auxiette, le président de la région Pays de la Loire, n’hésite par exemple pas à demander au préfet « de passer au kärcher » les occupant·e·s de la ZAD. Cet appel à la répression la plus brute est sans ambiguïté, mais n’empêchera pas la poursuite de la lutte. Cela ne nous empêche pas de résister, de revenir et de ressemer la révolte.

Nous gardons en mémoire les victoires passées contre les projets mégalos, du nucléaire au militaire. Comme au Carnet, à Plogoff ou au Larzac, nous savons que cet aéroport peut encore être stoppé. Nous regardons de l’autre côté des Alpes où l’opposition à la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin mobilise toute une vallée, où des dizaines de milliers de personnes empêchent les travaux. Nous nous préparons pour qu’ici aussi toute tentative de bétonnage des terres leur coûte cher.

Le 24 mars, c’est près de dix mille personnes, issues de toutes les tendances de la lutte, qui se sont rassemblées à Nantes pour affirmer leur volonté d’être présent.e.s et visibles dans la métropole et ne pas laisser Jean-Marc Ayrault et les décideurs tranquilles. Mais rester présent·e·s et visibles aussi sur le terrain reste plus que jamais un enjeu important de cette lutte. Parce qu’ils veulent une zone vide, on ne les laissera pas faire. Leur rendre la tâche difficile est une réponse qui appartient à tou·te·s les opposant·e·s.

Préparons la réponse !

N’étant pas juristes, on ne peut que se sentir impuissant.e.s face à des procédures administratives qui obligent chacun·e à s’en remettre aux experts. Face à leur stratégie de nous isoler les un·e·s des autres, nous choisissons de construire des solidarités.

N’étant pas soldats, il semble difficile d’imaginer comment se sentir fort·e·s ensemble le jour où le dispositif militaire viendra expulser. Face à leur stratégie de l’usure, qui nous force à rester sur le qui-vive, nous choisissons de maintenir la lutte dans l’offensive.

Nous voulons signifier que les expulsions ne seront en rien la fin de la lutte.
Nous voulons choisir et préparer le moment de la réponse.

C’est avec cette idée que depuis l’été 2011, à l’appel d’occupant·e·s et de Reclaim the Fields, une manifestation de réoccupation pour répondre aux expulsions est en préparation.

L’objectif est d’organiser ensemble un moment commun à tou·te·s les opposant·e·s, qu’illes soient d’ici ou d’ailleurs, et de se sentir lié.e.s sur le terrain. Occuper ensemble un lieu pour y construire un foyer de la lutte et faire durer cette dynamique commune. Notre intention est que ce lieu ne soit pas celui d’un groupe défini, mais un carrefour pour tou·te·s les opposant·e·s, une antenne pour organiser la résistance aux travaux à venir, autant ceux de l’aéroport que du barreau routier, première étape du projet.

C’est affirmer qu’ils ne peuvent militariser cette zone en permanence et la stériliser, et que, quels que soient leurs efforts, ils ne pourront nous empêcher de nous y réinstaller. C’est marquer la volonté commune de conserver le levier des occupations pour lutter contre le projet d’aéroport ; y garder une présence et un lieu d’organisation, continuer à mettre en place d’autres façons de lutter.

Même si nous ne pouvons savoir quand ils lâcheront la cavalerie, nous lançons aujourd’hui cet appel afin d’anticiper une réaction rapide, et massive. Nous proposons de se retrouver le quatrième samedi après expulsion — fourches, outils et poutres en main — pour reprendre les terres et reconstruire ensemble.

Outre cet appel à réoccupation, d’autres initiatives sont évidemment les bienvenues : actions et message de solidarité, présence lors d’expulsions mêmes pour compliquer l’opération policière... Et d’ici là, les initiatives pour empêcher l’aéroport continuent, et la vie sur la ZAD aussi !

Infos pratiques

Guettez les infos ! Consultez régulièrement le site web, et d’autant plus en cas d’expulsion. La date et le lieu exact de rendez-vous seront précisés à ce moment-là.

Il sera possible d’arriver la veille de la manif, pour les derniers préparatifs et échanges d’infos. Amenez de quoi camper.

On vous invite à rester sur place après la manif pour protéger les espaces réoccupés et continuer les constructions.

Reclaim the Fields et des occupant·e·s de la ZAD

Notes

[1ZAD, administrativement “zone d’aménagement différé”, devenue “zone à défendre” — voire “zone d’autonomie définitive” — pour la résistance au projet d’aéroport (note de “la voie du jaguar”).

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