À 84 pour cent, les militants régionaux d’Izquierda Unida viennent d’approuver la participation de leur organisation au gouvernement andalou, la Junta de Andalucía, sous la présidence du dirigeant du PSOE José Griñán. Cette participation démarre sur les chapeaux de roues, avec l’expulsion brutale de travailleurs agricoles qui occupaient depuis le 4 mars dernier la Finca Somonte, à Palma del Río, province de Cordoue. Les policiers (Gardes civils et « antiterroristes ») ont frappé à terre Lola Alvarez, porte-parole du SOC (Syndicat des ouvriers de la campagne), et évacué sans ménagement la vingtaine d’occupants qui se trouvaient sur place.
Expropriée (après indemnisation) en 1983 par la Junta de Andalucía, cette terre de 400 hectares allait de nouveau être privatisée. La vente aux enchères devait se faire le 5 mars. Alors que plus de un million d’Andalous sont au chômage, cette action était une réponse superbe de la part des jornaleros, qui démontraient ainsi qu’ils ne voulaient pas vivre d’aumône, mais de leur travail collectif sur une terre qu’ils connaissent et aiment avec passion.
Suite au communiqué des jornaleros traduit ci-dessous, vous trouverez une proposition de courrier à envoyer au nouveau gouvernement et aux partis qui le composent.
Communiqué envoyé le 26 avril 2012 par les jornaleros
du Syndicat des ouvriers de la campagne (SOC-SAT)
À diffuser !
Brutale expulsion à Somonte
Appel à soutien urgent !!!
Compañeros et compañeras,
Ce matin (du jeudi 26 avril 2012) les forces de la Garde civile sont entrées dans la finca et ont délogé brutalement une vingtaine de compañeros qui dormaient dans la maison.
Une fois encore, comme en 1939 et dans bien d’autres occasions, les forces de répression expulsent les journaliers et les paysans de leur terre, pour la livrer aux gros propriétaires, aux évêques et spéculateurs. Cette fois-ci, c’est le PSOE qui s’est mis dans la peau des fascistes, alors qu’il vient de signer un accord pour continuer à gouverner la Junta d’Andalousie avec Izquierda Unida (Gauche unie). Les termes restent les mêmes : l’argent pour les banques, la terre pour les riches, les restrictions et la répression pour les travailleurs.
Nous appelons à accourir de toute urgence à Somonte, nous résisterons sur la finca, préserverons le travail effectué et continuerons à cultiver la terre pour nous alimenter et vivre dignement.
Merci d’envoyer courriers, fax et appels de protestation et d’indignation à la presse, à la Junta de Andalucía, au PSOE, à Izquierda Unida et au Partido Comunista (maintenant partenaires de gouvernement).
Le 1er mai, toutes et tous à Somonte !
Résistons, créons, vivons... Somonte pour le peuple !
Aucun pas en arrière !
Tous ensemble nous obtiendrons qu’ils nous laissent en paix !
Vive la révolution agraire !
Pour écrire aux autorités andalouses, si vous ne connaissez pas l’espagnol, faites-le en français, ou sinon les mots suivants devraient suffire :
SOLIDARIDAD CON LOS Y LAS JORNALEROS DE SOMONTE
LA TIERRA PARA QUIEN LA TRABAJA
REPUDIO TOTAL A LA REPRESION
VIVA LA REVOLUCION AGRARIA
Merci de mettre en copie les jornaleros : somontepalpueblo(at)gmail.com
José Griñán
Consejería de la Presidencia
Junta de Andalucía
Av. Roma, S/N
41013 Sevilla
Espagne
fax : 955 035 522 (Présidence) ; 955 035 526 (Conseil de la Présidence) ; 955 032 134 (Consejería de Agricultura).
juntadeandalucia.es/presidente/contact
juntadeandalucia.es/organismos/presidente/correo
PSOE Andalucía
San Vicente, nº 37
41002 Sevilla
Espagne
fax : 955.550.001
courriel : info(at)psoeandalucia.com
Izquierda Unida Los Verdes
courriel : grupo.iulv-ca(at)parlamento-and.es
tél. : 954.592.133
fax : 954.592.134
Source, texte et traduction :
Atenco (blog sur Mediapart).
Desalojo finca Somonte
Une centaine de jornaleros ont réoccupé la Finca Somonte à l’aube du vendredi 27 avril
Informations en espagnol sur le site du Sindicato Andaluz de Trabajadores/as
Somonte revient au peuple, les journaliers réoccupent déjà la propriété
Les journaliers andalous ont réoccupé la finca de Somonte, à Palma del Río (Cordoue), après l’expulsion réalisée hier matin par la Garde civile. Les journaliers y sont retournés à 0 h 30 du matin et quelque cent personnes se trouvent de nouveau à l’intérieur.
Après avoir été délogés hier matin par la Garde civile espagnole, quelque cent journaliers ont réoccupé dans la nuit de ce vendredi à l’aube, la propriété agricole de Somonte, récupérant ainsi pour le peuple ce que le gouvernement de la Communauté d’Andalousie veut mettre entre les mains de propriétaires fonciers et/ou de spéculateurs.
Les journaliers, réunis en assemblée après l’expulsion d’hier, ont décidé de continuer la lutte et d’occuper à nouveau la propriété pendant la nuit, en ayant pu compter pour cela avec l’appui solidaire de plusieurs dizaines de compañeros et compañeras arrivés de divers points d’Andalousie, et spécialement des villages proches.
Pour l’instant, la Garde civile ne s’est pas manifestée dans la journée par une présence physique dans le lieu, bien que, comme l’ont dit certains des présents à Kaosenlared, les policiers se sont montrés dans les alentours, en demandant leurs papiers à ceux qui voulait rejoindre la propriété pour s’incorporer au groupe des journaliers et journalières qui sont déjà là en train d’effectuer leurs tâches, c’est-à-dire la culture de la terre et l’élevage des animaux.
En s’adressant à Kaosenlared, les journaliers assurent qu’ils ne pensent pas abandonner la propriété et que si les autorités veulent les faire partir, elles devront ouvrir à nouveau une procédure judiciaire, et aussi de nouveau appeler la Garde civile pour les déloger. De même, disent-ils, si cela devait se produire, la réponse des journaliers serait une et seulement une : réoccuper dès qu’ils le pourront.
Et ainsi jusqu’à ce que la terre soit pour ceux qui la travaillent et non pour ceux qui peuvent se la payer à des prix soldés dans une vente par adjudication (enchères) du gouvernement andalou, et ensuite pour ne pas offrir de travail ni produire aucune sorte de richesse dans le secteur avec lesquels il serait possible de faire face aux graves problèmes de chômage que vivent ses habitants.
Somonte ne se rend pas, Somonte est au peuple, disent les journaliers sur un ton de défi. Ainsi soit-il…
Pedro Antonio Honrubia Hurtado
Information du site Kaosenlared.
Traduction : OCLibertaire.