Nous sommes un mouvement autonome citoyen, qui a débuté le 11 janvier 2011, pour affronter la spoliation et la privatisation du centre sportif Azcapotzalco-Reynosa et de l’Alameda Norte. En un an, nous avons connu des faux pas et des succès, des désaccords et des retrouvailles, des divisions et des ruptures. Avec tout contre nous, réduits en nombre mais réaffirmés en combativité et en fermeté, quelques habitants du village de Santa Bárbara Tetlaman-Yopico, ainsi que de Santa Catarina Atzacualco, du village et quartier de San Andrés Tetlaman, de San Martín Xochináhuac, des lotissements Nueva España, Santa Inés, San Pedro Xalpa et Reynosa Tamaulipas, nous avons pris des décisions de façon collective et horizontale à l’assemblée générale que nous réalisons tous les mardis à 19 heures au centre sportif Azcapotzalco-Reynosa, sur son esplanade principale.
Nous prenons appui sur la Constitution politique des États unis mexicains et le droit sacré à notre libre autodétermination en tant que peuple originaire d’Azcapotzalco. Droit conquis au travers de notre histoire millénaire, droit reconnu dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), dans la Déclaration universelle des droits humains de l’Assemblée générale des Nations unies. Nous sommes le peuple tépanèque d’Azcapotzalco, nous qui sommes nés, avons grandi ou vivons actuellement à Azcapotzalco. Nous qui par notre effort et notre travail luttons et sommes prêts à le défendre de notre vie, nous sommes ceux qui donnent vie au peuple originaire d’Azcapotzalco.
Nous nous organisons pour la défense de notre territoire de notre patrimoine privé-familial-commun. Pour freiner la détérioration de notre qualité de vie. Contre la spoliation et la privatisation de notre territoire. Nous n’allons pas permettre qu’on nous dépouille de nos chaussées, rues et ruelles patrimoniales qui pendant des siècles ont uni nos villages. Nous sommes pour la défense de nos espaces publics, nous nous opposons formellement à la spoliation et à la privatisation du centre sportif Azcapotzalco-Reynosa et de l’Alameda Norte, au cadeau fait par le gouvernement du District fédéral (GDF) au groupe privé Monterrey. Nous nous opposons à « l’Arène Ville de Mexico », au vol de terrains pour sa construction, et nous nous opposerons toujours à sa mise en œuvre. Nous refusons formellement le changement d’utilisation du sol du terrain qu’occupe actuellement le Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage (JFCA). Nous refusons les projets d’axes routiers qui ne servent que pour bénéficier aux affaires de la mafia des Salinas et des grands capitalistes. Non à leur projet de corridor Reforma à Azcapotzalco.
Nous sommes des civils qui croyons qu’en dehors des partis politiques et des structures de pouvoir politique et économique, nous aussi, les civils, nous décidons et nous participons à la construction de notre avenir, en construisant le pouvoir du peuple. Nous sommes prêts à lutter pour faire respecter nos droits individuels et collectifs à recourir aux actions administratives et légales, à la mobilisation sociale, à la désobéissance civile et à l’action directe, pour mettre un frein au mépris, au pillage et aux abus des grandes entreprises et des gouvernements.
Nous croyons que le respect de nos positions politiques et religieuses est élémentaire pour l’organisation de notre mouvement. Nous appelons toutes les organisations et tous les groupes d’Azcapotzalco, de l’agglomération de Mexico et du monde au respect mutuel et à l’unité dans l’action ; nous les invitons à établir une relation éloignée de la subordination, de l’opportunisme, du corporatisme, et de fins électorales ou de pouvoir. Unissons nos efforts contre la spoliation et la privatisation de la terre. Refusons de maintenir des relations avec des groupes et organisations corporatistes, autoritaires, clientélistes ; qui s’enrichissent sur le besoin de logement, de travail et de nourriture des gens ; qui reçoivent un financement pour des travaux de contrôle social ; peu nous importe qu’ils soient de gauche ou de droite, nous ne voulons pas de rapports avec eux.
Le mouvement ne se situe pas dans la dispute du pouvoir politique et économique du pays, nous sommes pour renforcer la participation citoyenne, c’est pourquoi nous avons fait et nous ferons tout ce qui sera à notre portée pour ôter le frein du gouvernement et des groupes d’intérêt aux comités d’habitants et autres organes légaux de participation des citoyens. Nous livrerons bataille pour faire respecter notre droit à l’initiative populaire, au plébiscite et au référendum, pour que notre voix soit écoutée. Nous mènerons la lutte pour la récupération et la création d’ejidos [communautés, NdT] urbains qui défendent les intérêts des micro, petits et moyens producteurs.
Nous savons que la voie électorale n’est pas la solution aux problèmes de spoliation et de privatisation de notre territoire, elle n’est pas une arme pour la défense de notre patrimoine privé-familial-commun ; elle n’est pas non plus un frein à la détérioration de notre qualité de vie. La solution est dans l’organisation et l’unité des citoyens d’en bas.
Nous appelons à rejeter et chasser du pouvoir tous les groupes mafieux. Nous leur faisons savoir clairement notre rejet. Dans ces élections, ceux d’entre nous qui voteront le feront pour différents partis, nous n’allons pas voter pour un seul parti pour les différents postes électifs, afin qu’il existe une pluralité politique, d’opinion et d’action, qui est souhaitable. Ceux d’entre nous qui ne voteront pas ou voteront nul, c’est parce qu’ils rejettent la caste politique et patronale. Le mot d’ordre pour ces élections est : « Toujours unis, organisés et en lutte ».
Nous, « Villages, quartiers et lotissements pour la défense d’Azcapotzalco », nous sommes autonomes, nous n’acceptons la direction, la ligne ou le financement d’aucune organisation. Nous sommes indépendants de l’État et des partis politiques, nous sommes solidaires d’autres mouvements qui luttent contre la spoliation et la privatisation dans cette ville et dans le monde, nous sommes horizontaux parce que nous décidons en assemblée, nous ne sommes ni de droite ni de gauche, nous sommes radicaux, nous allons à la racine du problème, et le problème ce sont les gouvernants, les politiciens, les médias privés, les grands patrons : ils ne sont pas la solution.
La solution, elle est en tous, dans l’unité, l’organisation et la lutte.
Ajouter et multiplier, ne jamais soustraire et encore moins diviser.
Villages, quartiers et lotissements pour la défense d’Azcapotzalco
Document approuvé en assemblée générale le 14 février 2012.
Azcapotzalco, vallée de l’Anáhuac, planète Terre.
Traduit par el Viejo.