Aux médias,
Aux organisations sociales,
Aux peuples indigènes,
À l’opinion publique,
Au peuple de l’isthme de Tehuantepec,
La dynamique de spoliation, d’abus, de mensonges et de mépris envers les peuples indigènes de la part de l’entreprise Eólica Preneal Mareña Renovables est devenue de plus en plus évidente. En 2004, quand a été signé le contrat d’usufruit sur la base de tromperies et de désinformation, l’entreprise a dit qu’elle installerait 40 éoliennes ; en 2009, le contrat étant signé, elle a augmenté le nombre d’éoliennes à 102 ; en 2011, l’entreprise a informé le gouvernement fédéral qu’en plus des éoliennes elle installerait cinq ports de mouillage dans la Lagune supérieure, où nous, le peuple binnizá et le peuple ikoots, pratiquons la pêche côtière de poissons, de crevettes et d’autres espèces de fruits de mer.
Face à cela, nous avons décidé en tant qu’assemblée du village de San Dionisio del Mar de mettre en place une surveillance permanente sur notre île Barra Santa Teresa devant l’insistance de l’entreprise Eólica Mareña Renovables à installer le Parc éolien Barra Santa Teresa qui doit servir à fournir de l’énergie électrique à Grupo Femsa, Coca-Cola, Heineken et autres, en affectant gravement notre mode de vie, notre environnement et notre culture.
En application du mandat de l’assemblée du village, le 18 avril à 10 heures, en réalisant la tournée de surveillance de notre île, nous nous sommes rendu compte de la présence de l’entreprise Mareña Renovables et d’entreprises sous-traitantes. Sur place, il y avait cinq camionnettes 4 × 4 et approximativement trente travailleurs ; trois travailleurs étaient en train de réaliser des travaux sur la mangrove, sans qu’aucun d’eux n’accepte de donner la moindre information ou de s’identifier. Plus loin sur l’île, à peu près à 200 mètres, d’autres réalisaient des travaux de topographie et de tracé des chemins qu’ils utiliseraient pour le passage des engins ; ceux-là non plus ne donnaient aucune information ni identification.
Les travailleurs de l’entreprise ont essayé de harceler notre commission de surveillance : ils ont tenté de la photographier et de demander les noms des « leaders ». On leur a fait savoir bien clairement qu’en tant que propriétaires légitimes de l’île nous avons le droit d’exiger d’eux leur retrait immédiat.
À 14 heures, les travailleurs de l’entreprise Mareña Renovables et les sous-traitants se sont retirés de notre île. Ils ont été avisés que, s’ils reviennent, le village prendra les mesures nécessaires pour faire respecter la décision de l’assemblée.
Nous ne permettrons pas que s’installe le Parc éolien sur notre île, parce que cela met en danger notre mode de vie. Nous défendrons nos droits par tous les moyens possibles.
La terre, on ne la vend pas, on l’aime et on la défend !
L’air n’est pas une marchandise !
Dehors, les entreprises dévoreuses de ressources et de territoires !
Bien à vous,
Assemblée des peuples indigènes de l’isthme de Tehuantepec pour la défense de la terre et du territoire
21 avril 2012.
Traduit par el Viejo.