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Mise au point de l’EZLN sur les affrontements à Viejo Velasco, dans le Chiapas

mercredi 29 novembre 2006, par EZLN

Le 21 novembre 2006.

À tou(te)s les adhérent(e)s à la Sixième Déclaration et à l’Autre Campagne,
Aux personnes qui consultent ce site Internet,

Compañeras et compañeros,

Nous vous saluons. Selon ce que nous ont rapporté nos compañeras et compañeros du site Enlace Zapatista, certains commentaires ont été émis manifestant de l’étonnement devant le silence de l’EZLN en ce qui concerne l’affrontement entre indigènes qui s’est produit il y a quelques jours à Viejo Velasco Suárez, dans le Chiapas, au Mexique, où on suppose que des personnes appartenant aux bases d’appui zapatistes auraient été assassinées. Certaines personnes demandent ce qui se passe, tandis que d’autres cherchent à nous attaquer et à nous discréditer. Celles qui se posent des questions et s’inquiètent sincèrement trouveront plus bas de brèves explications. Aux autres, nous nous contenterons de dire qu’ils devront trouver de meilleurs et véritables arguments pour dire du mal de nous. Point.

Premièrement. Les indigènes qui ont participé à ces affrontements, pas plus que les morts et les blessés, n’appartiennent pas aux bases d’appui de l’EZLN ; ils ne font pas non plus partie d’aucune structure civile ou militaire zapatiste. Quand une personne membre de l’EZLN est agressée, l’EZLN le dit clairement et énonce tout ce qu’elle sait avec certitude quant aux causes et aux responsables de l’agression.

Deuxièmement. Les informations insistant pour affirmer qu’il s’agissait de membres des bases d’appui zapatistes, et qui mentent en le faisant, sont des informations tendancieuses diffusées par des médias ou provenant d’autres organisations qui ne sont pas zapatistes ou qui sont antizapatistes. Le jour même où se sont produits ces faits regrettables, une communication directe émanant de la Commission Sexta, après consultation du CCRI, confirmait qu’il ne s’agissait pas de compas zapatistes. Une heure plus tard, l’envoyé spécial de La Jornada accompagnant la tournée de la Commission Sexta dans le nord du Mexique en était personnellement avisé.

Nous avons gardé le silence parce que nous n’empruntons pas la voix d’autres morts que les nôtres, à moins que l’on ne nous demande explicitement de parler de ceux d’autres groupes, organisations, collectifs ou familles.

Troisièmement. Depuis leur création, les Caracoles et les conseils de bon gouvernement sont les lieux où l’on obtiendra une information directe, fiable et authentique sur le sort de nos compañeras et de nos compañeros. Tantôt par paresse, tantôt par mauvaise foi (la mort d’un indigène zapatiste « vend » plus que celle d’un indigène qui n’est pas zapatiste), on ne prend pas la peine d’aller demander là où on obtiendrait la bonne réponse. Dans le cas présent, il suffisait d’aller poser la question au conseil de bon gouvernement dans le Caracol de La Garrucha pour savoir s’il s’agissait ou non de membres de bases d’appui zapatistes, ou alors on pouvait aller le demander au délégué Zéro. L’un comme l’autre vous aurait dit que les participants à ces affrontements n’appartiennent pas aux bases d’appui zapatistes.

Quatrièmement. Ce serait l’organisation dénommée Xi’nich, selon les propos rapportés par le correspondant du quotidien La Jornada au Chiapas, qui aurait déclaré qu’il s’agissait de membres des bases d’appui de l’EZLN et non de membres de Xi’nich. Or il se trouve que, s’il y a une chose qu’ignorent les membres de Xi’nich, c’est bien qui est ou n’est pas zapatiste. Nous ne comprenons d’ailleurs pas pourquoi Xi’nich s’arroge une représentation qu’elle ne possède en rien.

Cinquièmement. Il est commun et très fréquent au Chiapas que des groupes ou organisations se nomment bases d’appui de l’EZLN (sans qu’ils le soient) pour obtenir une certaine audience ou en tirer un quelconque bénéfice. Nous, nous ne les démentons pas si personne ne nous demande explicitement de le faire. Quand quelqu’un est agressé et se dit zapatiste, nous ne le démentons pas, même s’il ne l’est pas, pour ne pas l’exposer. C’est ce qui se passe dans certains villages installés dans les Montes Azules. Si nous prenons la peine aujourd’hui de fournir des explications, c’est à cause des mensonges que l’on attribue à Xi’nich et à La Jornada, qui ont servi à créer une certaine confusion auprès de certain(e)s sympathisant(e)s et ont permis à des personnes mal intentionnées de nous calomnier.

C’est tout.

Comité clandestin révolutionnaire indigène
Commandement général de l’EZLN.
Commission
Sexta de l’EZLN.
Mexique, novembre 2006.

Traduction : Ángel Caído.

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