Bonjour à toutes et tous, cette année 2018 la Fête du vent aura lieu les 21, 22 et 23 septembre, malgré les menaces d’expropriation. Le projet RTE (Réseau de transport d’électricité) de méga-transfo et son enquête publique sont attaqués juridiquement (même si les recours ne sont pas suspensifs quant à la décision des ministères et de la préfecture). Face au sacrifice des territoires sur l’autel du néolibéralisme fou, nous avons décidé de nous défendre. Comme partout ailleurs en France où résonne une même idée : contre le rouleau compresseur de ce système, oui des utopies concrètes existent et résistent. L’exemple de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes le montre en pleine lumière. C’est la réalité de demain qui prend forme sous nos yeux.
Alors cette quatrième Fête du vent se voudrait être une pièce parmi cette réappropriation du présent, de nos vies, des espaces que nous habitons. Ici aussi on sème sa ZAD... Le samedi 22 sera l’occasion d’une grande marche-convoi de Saint-Affrique vers l’Amassada, suivi d’une assemblée de lutte. Marche dont vous trouverez le texte d’appel ci-dessous. Il est important que le plus de personnes, collectifs, assemblées, militant·e·s, organisations, syndicats relayent et signent cet appel. Le dimanche 23 sera consacré à des discussions sur la numérisation du monde et l’extractivisme, suivies par une assemblée du mouvement. Le programme complet sera envoyé très prochainement ainsi qu’une affiche de l’événement de la quatrième Fête du vent.
Il est vraiment essentiel que nous soyons massivement présent·e·s sur cette marche qui marquera ce week-end de la Fête du vent et surtout la continuation de l’occupation des terres ici à l’Amassada. Parlez-en, diffusez, relayez... et surtout venez nombreuses et nombreux !!
Ci-dessous : programme de la quatrième Fête du vent
et une carte du site avec les besoins matériels de l’occupation.
Rendez-vous donc les 21, 22 et 23 septembre dans le Sud-Aveyron
Seule la lutte transforme, RTE dégage !
Marche pour le soulèvement de nos territoires
Cela fait neuf ans que l’association Plateau survolté et les habitants de Saint-Victor ont alerté sur les dangers que RTE fait peser sur eux à travers son projet de méga-transformateur électrique.
Cela fait quatre ans que nous avons commencé à bâtir ce qui est devenu le hameau de l’Amassada, un lieu physique où se retrouver pour questionner l’avenir de nos espaces, pour penser un sens commun à nos actions et lutter ensemble.
Des années aussi que nous avons compris l’intérêt réel de ce poste : l’implantation de milliers d’éoliennes industrielles et la dépossession progressive de nos lieux de vie.
Durant toutes ces années, nous avons affiné nos perceptions des phénomènes à l’œuvre, par des témoignages, des rencontres, des lectures... pour aujourd’hui affirmer que toutes nos luttes se rejoignent contre l’industrialisation de nos territoires ruraux !
Ce qui se joue au travers de la lutte contre les éoliennes industrielles et le méga-transformateur n’est que les prémices de ce qui nous attend réellement : les campagnes se transforment sous les coups de pelleteuse des aménageurs en espace de production dédié exclusivement à la croissance des métropoles. L’État tente par sa politique d’aménagement de vider les campagnes de toute vie afin d’y installer plus facilement les énormes infrastructures dont dépendent les métropoles (décharge, centre d’enfouissement de déchets radioactifs, centrale de production d’énergie, fermes géantes, Center Parcs et autres structures de loisir, etc.). Les écoles ferment les unes après les autres, les hôpitaux de proximité disparaissent, nombre de villages n’ont plus de poste, de boulangerie, de bar où se retrouver. L’organisation en communauté de commune et pôles de compétitivité recréent une logique urbaine de centralisation. Le métier de paysan se transforme en producteur d’énergie, les biens alimentaires indispensables à la vie devenant des sous-produits agricoles.
Mais de tout cela nous pouvons dégager un sens commun, celui de défendre les espaces où nous habitons. L’État a fait le choix de faciliter la colonisation de nos vies par les promoteurs en tout genre, d’imposer des compteurs Linky inutiles et dangereux, de créer une totale soumission aux entreprises privées présentées comme les nouveaux messies, mais nous ne nous laisserons pas faire !
Nous ne braderons pas nos vies sous le prétexte de la fatalité. Des solutions sont à portée de nos mains, il faut maintenant nous en saisir ensemble.
C’est pour construire ces solutions, pour ouvrir grand les yeux sur les mensonges du capitalisme et de ses complices, pour refuser de se soumettre aux aménageurs et pour résister à la colonisation des campagnes que nous vous invitons à rejoindre la marche pour le soulèvement de nos territoires.
Le temps des expulsions à Saint-Victor approche, nous ferons revenir celui des cerises, celui où nous récolterons les fruits de ces années de lutte, pour nous retrouver et faire face à l’artificialisation de nos vies.
Samedi 22 septembre à Saint-Affrique, nous serons là pour défendre nos territoires et construire ensemble un sens commun. Cette grande marche dès 10 heures marquera le départ depuis l’hôpital Émile-Borel vers l’Amassada, en passant par la ville. Un pique-nique sera proposé en chemin, et nous nous retrouverons là-haut pour une assemblée des luttes à 16 heures.
Pas res nos arresta, ici comme ailleurs, construisons nos solutions et refusons de laisser mourir ces espaces qui habitent en nous.
Sources :
[bleu violet]L’Amassada[/bleu violet]
19 août 2018.
[bleu violet]zad.nadir.org[/bleu violet]
13 août 2018.