SNAIL IZOBOMBAIL YU UN LEKIL J’AMTELETIK
TA O’IOL YO’ON ZAPATISTA TA STJK’IL SAT YELOB SJUNUL BALUMIL
Conseil de bon gouvernement
"Corazón Céntrico de los Zapatistas delante del Mundo",
le 8 février 2007.
À l’opinion publique,
À la presse nationale et internationale,
À la société civile mexicaine et internationale,
Aux organismes de défense des droits de l’homme,
Frères et sœurs,
Notre conseil de bon gouvernement, ainsi que les conseils autonomes des sept communes suivantes : San Andrés Sakamch’en de los Pobres, San Juan de la Libertad, Magdalena de la Paz, San Pedro Polhó, Santa Catarina, San Juan Apóstol Cancuc et 16 de Febrero ; appartenant à cette zone des Altos de Chiapas,
Déclarent souscrire à ce PROCÈS-VERBAL.
Par le présent PROCÈS-VERBAL, les soussignés souhaitent dénoncer les faits ici exposés, et notamment l’existence de véhicules en situation irrégulière ainsi que celle de plantations, de trafic et de consommation de drogues dans ces différentes communes des Altos de Chiapas, chose que ne peuvent ignorer les autorités municipales officielles chiapanèques et celles du gouvernement fédéral. Aussi déclarons-nous ce qui suit :
Premièrement. Il y a des années que l’EZLN a donné des instructions à l’ensemble des communautés, communes et territoires zapatistes pour procéder à l’interdiction totale de l’achat, de l’emploi et de la circulation des véhicules en situation illégale (appelés les "chocolates"), ainsi qu’à l’interdiction totale de la plantation, de la vente et de la consommation de stupéfiants. À cet effet, des écriteaux ont été disposés dans toutes les communautés et communes zapatistes et affichés sur les mairies, dans les communautés, sur les routes et sur les chemins.
Deuxièmement. Quand les communes autonomes zapatistes ont été fondées, ces instructions ont été ratifiées et reconduites dans les communautés et dans les communes zapatistes. Cependant, en maintes occasions, ces instructions n’ont pas été respectées par les personnes se livrant au trafic de véhicules volés et par celles qui plantent, vendent ou consomment des stupéfiants, pas plus que par les groupes paramilitaires alliés aux différents partis politiques, toutes ces personnes violant lesdites réglementations et allant jusqu’à détruire les écriteaux mentionnés.
Troisièmement. En 2003, lorsque ont été créés les Caracoles et les conseils de bon gouvernement, les mêmes instructions ont à nouveau été ratifiées et reconduites, applicables à l’ensemble des zones zapatistes, l’interdiction totale des activités illicites mentionnées se voyant augmentée de l’application de peines sévères à toutes personnes qui ne respecteraient pas ladite réglementation décrétée par les autorités des différents conseils de bon gouvernement et conseils autonomes.
Quatrièmement. Cependant, dans la zone des Altos de Chiapas dépendant de notre Conseil de bon gouvernement, des infractions continuent d’être commises car le nombre de véhicules en situation irrégulière et la plantation et le trafic de drogues sont en augmentation.
Les personnes commettant de tels délits sont membres de différents partis politiques ou appartiennent à des organisations en faveur du gouvernement officiel et agissent avec la complicité ou en bénéficiant de la protection des autorités mexicaines locales, municipales ou chiapanèques.
Cinquièmement. Toutes les communautés et communes autonomes zapatistes ont ordre de ne pas commettre de tels délits, des recommandations et orientations étant fournies par les autorités autonomes zapatistes et par les radios des communautés, attendu que l’Armée zapatiste de libération nationale considère comme des actes criminels l’achat, la vente et la circulation de véhicules volés au sein de notre territoire.
Sixièmement. De même, la plantation, le trafic et la consommation de stupéfiants restent totalement interdits en territoire zapatiste, mais certaines personnes appartenant à différents partis politiques passent outre aux instructions zapatistes et continuent de planter, de vendre et de consommer des stupéfiants, elles aussi avec la complicité des municipalités officielles et des autorités locales, attendu que celles-ci ne font rien et ne disent rien pour contrôler leurs partisans ou affiliés.
Septièmement. Quand l’armée fédérale, la police de l’État du Chiapas, des agents de la PGR, de l’AFI ou de l’AEI pénètrent en territoire zapatiste sous le prétexte de détruire des plantations de marijuana, ils n’en font rien car une fois entrés dans des communautés où ils savent que de telles plantations existent, ils se contentent de détruire des plants adultes sur le point d’être récoltés et laissent les jeunes plants afin d’avoir un prétexte pour pouvoir revenir et pénétrer dans nos communautés. Ajoutons qu’ils ne se donnent jamais la peine d’enquêter pour identifier les propriétaires de ces terrains et des plantations.
Les opérations et interventions effectuées par l’armée fédérale et autres corps de police n’obéissent donc qu’à une stratégie servant à justifier leur entrée dans les communautés indigènes, sans chercher véritablement à détruire les plantations de marijuana ni à arrêter et à punir les personnes se livrant à ces activités délictueuses.
Huitièmement. Face aux problèmes soulevés par les véhicules volés et par les plantations de drogues, nous, autorités du Conseil de bon gouvernement et des conseils autonomes de cette zone, ne pouvons nous taire, parce que nous savons parfaitement que ces activités illicites entraînent de très graves conséquences pour nos peuples et que nous ne voulons pas que nos communautés et communes autonomes en souffrent ni qu’elles deviennent un refuge pour les personnes se livrant à ces activités. Aussi, les autorités des communes autonomes et celles des conseils de bon gouvernement continueront-elles de dénoncer et de combattre ces injustices et violations des droits des êtres humains.
Nous n’ignorons pas qu’en agissant de cette façon nous nous exposons à recevoir des menaces et à être persécutés, comme le sont nos communautés, par les personnes qui se livrent à ces activités illicites, mais c’est sans importance car c’est notre devoir et fait partie de nos obligations de dire la vérité sur ce qui se passe dans nos communautés et villages.
Neuvièmement. En dernier lieu, nous lançons un appel à toutes les personnes des différentes communautés et communes qui se livrent à l’achat, à la vente et à l’emploi de véhicules volés, ainsi qu’à la plantation, au trafic et à la consommation de stupéfiants, pour qu’elles prennent conscience de la situation et qu’elles analysent les graves conséquences que ces activités peuvent entraîner, pour elles comme pour nos communautés.
POUR LE MOMENT, ICI S’ARRÊTE CE QUE NOUS AVONS À DÉNONCER.
SALUTATIONS.
LE CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT "CORAZÓN CÉNTRICO DE LOS ZAPATISTAS DELANTE DEL MUNDO" ET LES CONSEILS AUTONOMES DE LA ZONE CONCERNÉE DES ALTOS DE CHIAPAS :
Pour le conseil de bon gouvernement :
Alfredo de la Torrez
Carlos Pérez Diaz
Javier Pérez Santiz
Rosalinda Gómez López
Cornelio López Ruiz
Juvencia Pérez Santiz
Pour les conseils autonomes :
Agustín Pérez Parcero
Lucas Pérez Gómez
Conseil de San Pedro Polho
Conseil de Cancuc
María de Jesús Hernández
Antonio Gómez Hernández
Conseil de San Juan de la Libertad
Conseil de San Andrés
Martin Pérez Hernández,
Marcos Ruiz Jímenez
Conseil de Magdalena de la Paz
Commune de Santa Catarina
Rubén González Ruiz
Commune "16 de Febrero"
Traduit par Ángel Caído.