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Les entreprises éoliennes espagnoles prennent une vie dans l’État d’Oaxaca

dimanche 30 octobre 2011, par Asamblea de Pueblos del Istmo, VOCAL

Aux peuples d’Oaxaca,
Aux peuples du Mexique,
Aux peuples du monde,

La voracité et la cupidité des riches n’a pas de limites, et ils n’ont pas de scrupules à verser le sang des paysans et des travailleurs pour imposer leurs intérêts. Les révoltes contre l’avarice capitaliste qui s’étendent aujourd’hui dans le monde entier, de l’Égypte au Chili et de la Grèce aux États-Unis, s’ajoutent à la longue et ancestrale résistance des peuples originaires contre les envahisseurs colonialistes capitalistes. Dans l’État d’Oaxaca (Mexique), la lutte contre les entreprises éoliennes transnationales dans l’isthme de Tehuantepec a coûté hier, 28 octobre 2011, une vie, et causé plus de trente blessés, certains grièvement.

Hier, 28 octobre 2011, s’est produit un affrontement sur la route panaméricaine face à la communauté de La Venta (Juchitán, Oaxaca) : un groupe de cogneurs et de policiers commandés par l’agent municipal de La Venta, Ventura Ordaz Santiago, a prétendu évacuer violemment un barrage que des paysans en désaccord avec le projet éolien maintenaient sur cette route ; ils empêchaient ainsi l’extraction de leurs terrains de matériau qui servirait ensuite à la construction de nouveaux parcs d’éoliennes dans la région. Devant cette agression, les compañeros ont essayé de se défendre, et dans la confusion a été tuée une personne qui faisait partie du groupe agresseur ; il y a eu en outre vingt blessés, dont beaucoup grièvement, tous parmi les paysans opposés au projet éolien. Ces faits se sont produits sept jours après que les paysans opposés au projet eurent reçu des menaces de mort ; celles-ci ont été établies par Amnesty International quelques heures après qu’un représentant du mouvement d’opposition, le professeur Rodrigo Flores Peñaloza, eut dénoncé publiquement dans la ville d’Oaxaca l’imminente agression contre ses compañeros. Le gouvernement de l’État d’Oaxaca, dirigé par Gabino Cué Monteagudo, n’a rien fait pour empêcher cette agression malgré les mises en garde répétées.

Aujourd’hui, la presse locale et les fonctionnaires du gouvernement de l’État gardent sur ces faits un silence hermétique et suspect, en même temps que dans la région de l’isthme de Tehuantepec des pistoleros cherchent les compañeros paysans qui sont, selon eux, responsables de la mort du citoyen tué hier pour le venger.

Face au silence complice du gouvernement de l’État d’Oaxaca dirigé par Gabino Cué Monteagudo qui a déjà causé une mort, et qui pourrait déboucher sur une violence encore plus grande, nous dénonçons ces faits devant les hommes et les femmes du monde entier, les organismes de droits humains et les organisations sociales de la planète qui résistent et luttent pour un monde meilleur.

Nous affirmons en outre que ces faits dans l’Isthme font partie de la stratégie du gouvernement de Gabino Cué pour affronter les mouvements sociaux : laisser pourrir les conflits et exciter la violence entre les peuples pour faire passer pour des conflits intercommunautaires les faits qui, en réalité, sont des actes de spoliation des grandes entreprises transnationales contre les peuples indigènes d’Oaxaca. C’est ce qui s’est passé à San Juan Copala et dans l’isthme de Tehuantepec, et ils veulent qu’il se passe la même chose à San Miguel Chimalapas (Oaxaca).

Nous rendons directement responsables les entreprises espagnoles Demex (Renovalia), GES Scada, Gamesa, Ciisa.

Nous rendons directement responsables les personnes de Pedro Santiago Rasgado, porte-parole d’Ulises Ruiz Ortiz, et Ventura Ordaz Santiago, agent municipal de La Venta (Juchitán, Oaxaca), qui ont pris la tête de cette expulsion violente.

Nous rendons responsables Gabino Cué Monteagudo, gouverneur d’Oaxaca, et Jesús Martínez Álvarez, secrétaire du gouvernement de l’État d’Oaxaca, pour avoir pratiqué une politique perverse afin de monter les uns contre les autres les mouvements et organisations sociaux, en excitant la guerre fratricide entre indigènes, entre pauvres, alors que les entreprises transnationales et les riches en général reçoivent toutes les garanties pour leurs affaires.

Nous exigeons fermement l’éclaircissement des faits survenus sur la route panaméricaine hier 28 octobre 2011, car nous sommes certains que nos compañeros paysans opposés au projet éolien sont innocents.

Châtiment des coupables !
Non au projet éolien transnational !
Châtiment de l’assassin Ulises Ruiz Ortiz !
Justice pour Oaxaca !

Assemblée des peuples indigènes de l’Isthme pour la défense de la terre et du territoire,
Voix oaxaquègnes construisant l’autonomie et la liberté (VOCAL)

Traduit par el Viejo.

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