Bulletin de presse
3 juillet 2010.
- À cause de l’impunité alarmante dans la zone triqui, les assassinats continuent.
- Les habitants de la Commune autonome de San Juan Copala en danger.
Après l’embuscade contre la caravane du 27 avril 2010, où ont trouvé la mort les défenseurs des droits humains Bety et Jyri ; la rétention de six femmes, cinq enfants et un bébé le 15 mai 2010 ; après la mort de notre dirigeant indigène Timoteo et de son épouse Cleriberta le 20 mai 2010 ; le barrage contre la seconde caravane humanitaire du 8 juin 2010, et le fait de subir en permanence des coups de feu dans la commune ; à tout cela s’ajoutent les derniers faits de violence survenus dans la Commune autonome de San Juan Copala, tels que ceux-ci : le 26 juin, à 8 heures du soir, ont eu lieu des coups de feu dans la commune qui ont blessé deux femmes et une petite fille : Marcelina de Jesús López, blessée de deux balles à l’épaule gauche, Celestina Cruz Ramírez, 26 ans, blessée du même côté par trois impacts de balles et une mineure du nom de Miriam Martínez Flores, 8 ans, blessée par balle au pied gauche, faits pour lesquels une plainte a été déposée.
Le 2 juillet, nous avons été invités à participer à une réunion avec les eurodéputées Ska Keller et Satu Hassi, qui sont venues dans cette ville dans le but de connaître la situation des droits humains à Oaxaca, et en particulier de savoir ce que vit la Commune autonome de San Juan Copala ; nous avons eu une entrevue avec elles, et en sortant de l’hôtel Fortín Plaza, lieu de la réunion, nous nous sommes aperçus que Rufino Juárez et Anastasio Juárez, dirigeants de l’Ubisort, nous suivaient, aussi nous avons cherché refuge dans l’église de Xochimilco, mais là-bas aussi, nous avons repéré des gens de l’Ubisort, ce qui a fait que nous sommes sortis immédiatement d’Oaxaca pour trouver un lieu plus sûr parmi les nôtres.
À cause de tous ces faits graves et qui mettent en danger la vie des nôtres qui luttent pour leurs droits indigènes, nous continuons à dénoncer le gouvernement de l’État d’Oaxaca pour la complicité et la protection qu’il offre au groupe du PRI de l’Ubisort qui, se sachant protégé, ose intimider et poursuivre les gens de la Commune autonome, non plus seulement en assiégeant et en tuant ceux qui se trouvent dans la Commune, mais en pourchassant les compañeros qui cherchent par tous les moyens à faire connaître la situation qui prévaut dans la zone, pour attirer l’intérêt et les regards des organisations internationales sur le problème, afin qu’elles soient témoins de la spirale de violence, d’injustice et d’impunité que nous vivons pour le seul fait de refuser d’être soumis aux groupes de pouvoir, le MULT et l’Ubisort.
Nous dénonçons aussi les harcèlements et menaces constants de la part du MULT que subissent les compañeros qui travaillent pour la Commune autonome de San Juan Copala dans le District fédéral.
Face à cette situation que nous vivons, nous demandons aux organisations de droits humains et aux personnes adhérentes à l’Autre Campagne d’être attentives à ce qui se passe à San Juan Copala, de ne pas cesser d’apporter leur solidarité et leur accompagnement à notre Commune.
Et aussi de poursuivre la dénonciation sur le plan international, car bien qu’il existe des traités internationaux qui protègent les droits des peuples indigènes et des défenseurs des droits humains, dans l’État d’Oaxaca il n’y a aucune volonté de les respecter, et encore moins de les appliquer au profit des peuples indigènes ; ici, la seule loi qui existe est celle du gouverneur Ulises Ruiz et de ses groupes paramilitaires.
"Un peuple conscient sera toujours un peuple rebelle"
Pour l’autonomie et l’autodétermination de nos peuples
Commune autonome de San Juan Copala
Casimiro Martínez Aguilar
Porte-parole.
Traduit par el Viejo.