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La Ké Huelga, radio libre et sociale de Mexico, dénonce un harcèlement policier

mardi 21 août 2012, par Ké Huelga Radio

À ceux qui luttent contre la répression de l’État,
Aux mouvements et organisations sociaux indépendants,
Aux médias libres et populaires,

Compañeras et compañeros,

Nous portons à votre connaissance deux actes de harcèlement de la part de membres de la Police fédérale.

Le premier a eu lieu le vendredi 29 juin 2012 : deux personnes, qui se sont identifiées comme « MP » [1] et « Police fédérale » se sont présentées sur le lieu de travail de compañer@s qui connaissent notre projet sans en être adhérents. Elles l’ont fait de façon dissimulée, en se faisant passer pour des reporters du journal Reforma. Ces personnes ont assuré connaître le lieu de transmission de Radio Ké Huelga et enquêter sur les « identités véritables » de ses membres. Mais n’arrivant plus à rendre crédible leur identité de journalistes, elles se sont finalement identifiées comme policiers.

Le second acte de harcèlement a eu lieu le 9 juillet 2012 : des compañer@s d’un collectif frère ont essayé de contacter par téléphone des membres de la Ké Huelga. Bien que leurs appels n’aient pas eu de réponse, ce même 9 juillet ils ont reçu deux appels de numéros inconnus. Le premier provenait d’un téléphone portable, à peine quinze minutes après leur tentative d’entrer en contact ; au cours du bref échange qui s’est produit, la personne qui appelait a prétendu obtenir des informations au sujet des compañeros qui font partie de la radio. Le second a eu lieu vers 6 heures du soir à partir d’un fixe, qui après vérification s’est révélé être celui d’un standard de la Police fédérale. De ces faits nous mettons en avant le recours à l’intervention téléphonique dans le suivi que réalise la police tout en essayant d’intimider ceux qui participent à la lutte sociale.

En plus d’alerter sur ces faits détestables, dans lesquels des policiers se font passer pour des journalistes ou interceptent des communications privées pour obtenir des informations, nous voulons signaler que notre radio réalise ses activités sans interférer avec aucun autre signal radio et sans aucun but lucratif. Depuis 1999 nos actions ont été fondées sur les libertés d’opinion et d’expression ; libertés qui sont niées par le régime actuel et ses lois qui ne bénéficient qu’aux monopoles médiatiques.

En nous appuyant non seulement sur les droits garantis par la Constitution politique, mais aussi sur la Déclaration universelle des droits de l’homme dont l’article 19 signale : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit », nous exigeons le respect de notre espace de communication et l’arrêt de ces actes d’intimidation. Nous rendons responsables le gouvernement fédéral et le rectorat de l’UNAM de toute agression contre l’intégrité physique et la liberté de ceux qui participent à la Radio Ké Huelga.

À nos compañer@s, nous leur demandons de nous aider à diffuser cette déclaration et nous les invitons à envoyer des messages de solidarité avec notre projet et à rester attentifs face à une possible agression. Nous appelons toutes les organisations et mouvements sociaux, collectifs et individus, à construire, dans les faits, une communication horizontale dans laquelle nous puissions tous et toutes nous exprimer sans les limites qu’imposent les grandes entreprises des médias.

Pour la liberté d’expression !
Contre le monopole médiatique et la répression gouvernementale !

Août 2012,
Ciudad Monstruo
(Ville monstre, Mexico),
Radio Ké Huelga,
radio libre, sociale et contre le pouvoir.

Traduit par el Viejo.

Notes

[1« MP » : Ministerio Público, soit ici police judiciaire, NdT.

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