parce que nos enfants et nos petits-enfants verront le fruit de notre sacrifice
et sauront comment on défend les terres communales."
Francisco de Asís Manuel,
président des biens communaux
de Santa María Ostula,
disparu contre son gré le 20 avril 2010.
Au peuple du Mexique et aux peuples du monde,
Aux médias,
Aux organismes de droits humains,
Aux communautés sœurs d’El Coire et de Pómaro,
Aux peuples indigènes du Mexique,
Au Congrès national indigène,
À l’Autre Campagne,
Le 29 juin prochain cela fera un an que notre communauté, avec le soutien des communautés nahuas sœurs de Pómaro et d’El Coire, a repris les terres du lieudit Xayakalan, qui depuis plus de quarante ans avaient été envahies par de riches caciques de La Placita (Michoacán), et a entrepris la fondation du village et campement en résistance de Xayakalan. De même, ce 29 juin, cela fera un an que notre communauté a décidé le plein exercice de l’autonomie et de l’autodéfense indigènes à travers la reconstitution de sa police communautaire traditionnelle et la formation d’une garde communale qui a été à la tête de la récupération des terres, des plages et des forêts qui nous avaient injustement été arrachées et qui actuellement sont sous la protection de cette garde. Il n’est pas inutile de dire que, pour réussir ce qui précède, notre communauté a construit, non sans bien des sacrifices, sa complète unification au chef-lieu d’Ostula et dans les vingt-deux établissements humains qui la composent, laissant de côté gouvernements, partis politiques, courants enseignants et religions.
Depuis ce jour historique pour le peuple nahua de la côte et la montagne du Michoacán, et même avant, nous avons subi le harcèlement et les agressions constantes de puissants groupes paramilitaires qui persécutent, assassinent et font disparaître des membres de notre communauté et des communautés voisines dans une totale impunité, au vu et au su de tous les niveaux de gouvernement ; signalons en particulier les disparitions forcées du compañero Francisco de Asís Manuel, président des biens communaux de Santa María Ostula, et des comuneros Javier Martínez Robles et Gerardo Vera Orcino.
En même temps que toute la répression que nous avons subie, nous voulons dire que nous avons reçu aussi la compagnie et le soutien solidaire des communautés sœurs de Pómaro et El Coire, de nombreux peuples indigènes de tout le pays, du Congrès national indigène, des étudiants et des jeunes combatifs de l’État du Michoacán, de divers centres de droits humains et des organisations et personnes qui participent à l’Autre Campagne nationale et internationale.
Dans le but de commémorer ce jour important pour notre communauté et pour les peuples indigènes qui luttent et résistent contre le pouvoir néolibéral qui vise notre destruction, nous vous invitons ce 29 juin, à partir de 10 heures, au Campement en résistance de Xayakalan, aux Journées commémoratives "pour la vie, la terre et l’autonomie des peuples originaires", à l’occasion du premier anniversaire du village et campement en résistance de Xayakalan et de la formation de la garde indigène communale, et pour exiger l’arrêt de la répression contre le peuple nahua de la côte et l’urgente présentation en vie de nos compañeros disparus.
Respect de la totalité de nos terres communales !
Respect de notre police communautaire et de sa garde communale !
Présentation en vie du compañero Francisco de Asís Manuel, président des biens communaux de Santa María Ostula !
Présentation en vie des comuneros Javier Martínez Robles et Gerardo Vera Orcino !
Châtiment des coupables de l’assassinat du professeur Diego Ramírez Domínguez !
Santa María Ostula, Aquila, Michoacán,
le 10 juin 2010.
Terre et liberté !
La commission pour la défense des biens communaux
de la communauté indigène de Santa María Ostula
Traduit par el Viejo.