Depuis l’Amassada nous lançons un appel. Depuis ce hameau fait de palettes, de taules, d’argile, de bois de charpente, de ballots de paille, ancrés là, défiant les lignes THT, leur réseau glacial. Nous sommes enraciné·e·s ici. Construisant toujours plus de liens avec les autres luttes territoriales. Comme à la ZAD, comme à Bure, comme à Roybon, comme au sein d’autres contrées en lutte, nous avons fait le pari de bâtir, le pari d’habiter. D’habiter ces lieux, précisément contre le bétonnage que RTE (Réseau de transport d’électricité) leur réserve. Préférant y bricoler nos techniques que de se plier à leur plan. Préférant mélanger le torchis pour nos cabanes que de nous aplatir devant l’horreur métallique de leurs infrastructures.
« Nous », c’est un mouvement hétéroclite composé d’habitant·e·s de Saint-Victor, du Sud-Aveyron et d’ailleurs, des membres de Plateau survolté, des paysan·ne·s, des opposant·e·s aux éoliennes industrielles, tous soucieux de faire vivre ce territoire, comme ce territoire nous fait vivre. Nous nous sommes rassemblé·e·s ici pour porter le fer directement contre ce projet de zone industrielle de l’électricité, en scandant toujours : « Ni ici ni ailleurs ! » Nous sommes des habitant·e·s du territoire et non ses « occupants ». Nous défendons les terres sur lesquelles nous vivons, nous sommes contre le mégatransformateur et les centrales d’aérogénérateurs industriels que seuls les politiciens et promoteurs mafieux désirent. Pour soi-disant « sauver la planète », sous couvert d’économie verte, ils veulent bâtir une vaste zone industrielle de l’énergie.
Ils ont des projets pour faire du fric sur ce territoire, nous avons des désirs pour y vivre ensemble. Ils ont la loi pour les imposer, nous avons notre détermination, et la force d’être ensemble pour leur résister.
L’enquête publique, mascarade démocratique s’il en est, s’est achevée à l’automne dernier. Nous ne sommes pas dupes sans attendre la déclaration d’utilité publique (DUPerie) des suites que le pouvoir compte donner à celle-ci :
EXPROPRIATIONS, EXPULSIONS ET BULLDOZERS
Face à l’imminence de ces menaces nous lançons dès à présent un appel à rejoindre la plaine pour prolonger et renforcer la résistance qui s’y organise.
Appel à des actions de résistance depuis vos lieux de vie dès à présent. Par ailleurs si la menace se réalise (travaux, expulsion, répression, expropriation…) nous appelons à la constitution de comités de soutien afin de réaliser un maximum de pression par divers blocages, grains de sable mis dans les rouages des institutions politiques et des entreprises concernées par ce projet.
Appel à laisser libre cours à toutes les inventions qui permettraient de mettre un maximum de bâtons dans les roues contre ceux qui n’ont pour volonté que de détruire les vies là où nous habitons.
Appel à installations, présences occasionnelles et habitations :
Aujourd’hui sur la plaine près de l’Amassada où trois bâtiments sont déjà assemblés il y a la possibilité de construire des cabanes, diverses constructions pour habiter et se défendre, cultiver, élever, rencontrer, discuter, échanger, bref prendre le maquis et donner toujours plus de corps à cette lutte.
Le transfo ni ici ni ailleurs
Pas res nos arresta !!!
Source : L’Amassada
7 avril 2018.