Caracol en résistance Hacia un Nuevo amanecer
Conseil de bon gouvernement El Camino del Futuro
Chiapas, Mexique
Le 31 décembre de l’année 2005
Compagnons et compagnes bases d’appui de l’Armée zapatiste de libération nationale, frères et sœurs de la société civile nationale et internationale, bonsoir à tous et à toutes.
Il est 11 h 50, heure sud-orientale. Bienvenue à notre Caracol en résistance Hacia un Nuevo Amanecer. Une fois de plus, nous nous réunissons hommes, femmes, fils, filles, jeunes et anciens, pour nous souvenir et célébrer le douzième anniversaire du soulèvement armé et aussi nous souvenir des compagnons tombés au combat en 1994. Soyez assez aimables de nous accompagner et de respecter une minute de silence.
Ce sont douze pas en avant à construire l’histoire et à rendre réelle cette transformation en lutte. Ces douze années, c’est aussi le travail pour fortifier et construire ce qu’il n’y avait pas avant. Maintenant, il y a l’espoir et la dignité des hommes, femmes, indigènes et non indigènes pour continuer à lutter dans la rébellion. Notre Caracol de résistance est le nom de la dignité, mais qui la compose se sont nous, ce sont ceux qui luttent, vivent et meurent. Nous, ceux de la dignité rebelle, sommes ceux qui la construisent et œuvrent et veillent à sa croissance.
Compagnons et compagnes bases d’appui de l’EZLN, pendant ses douze années nous avons résisté aux attaques de tout genre. On nous a attaqués avec des balles, avec les tortures et les prisons, avec des mensonges, du mépris et de l’oubli, mais ici nous sommes et resterons les plus petits de cette Terre. Et ici nous continuerons à être zapatistes bien que le mauvais gouvernement ait voulu en finir avec nos communes autonomes. Qu’attentif il écoute et attentif il voit ce qu’il ne veut pas voir, cette lutte a commencé et personne ne peut l’arrêter.
Frères et sœurs de la société civile, aujourd’hui nos cœurs sont heureux de partager avec vous et nous vous offrons le salut de l’espoir, parce que seulement ensemble et seulement comme des frères nous pouvons vraiment nous respecter et nous épauler, afin de montrer aux puissants de la couleur de l’argent et à ceux qui exploitent que dans le monde il y a beaucoup de cœurs qui se rassemblent, qui se soutiennent, qui s’unissent pour travailler aux choses communes en s’appuyant sur leurs luttes et en respectant leurs différences, pour construire ce nouveau monde où il y a de la place pour d’autres mondes.
Les vrais peuples ont semé différents travaux de façon autonome et ils travaillent comme les premiers peuples. Quand c’est la nouvelle lune comme maintenant, on sème pour avoir de bons fruits pour s’alimenter, de cette façon pour le futur.
L’autonomie a servi pour que les peuples construisent seuls leurs règlements, systèmes politique, économique, social et culturel. Nous voulons l’autonomie car nous voulons tous être pris en compte et de tout temps, pour que celui qui commande, commande en obéissant.
Les différentes autorités et les différentes commissions ont été nommées pour assurer le fonctionnement des communes autonomes et le Conseil de bon gouvernement continuera à travailler. Il n’est pas nécessaire d’être zapatiste pour être reçu et respecté par les autorités de n’importe quelle partie de notre territoire autonome. Nous, les zapatistes, nous n’allons agresser personne des frères qui ne sont pas zapatistes. Nous serons respectueux avec tous nos frères indigènes peu importe leur organisation, leur parti, leur religion, à partir du moment où ils nous respectent. Et c’est le peuple lui même qui décide quand changer ou quitter la charge à un compagnon, mais aucun compagnon qui exerce une autorité ne peut recevoir de salaire.
Frères et sœurs, le Conseil de bon gouvernement remercie ce village zapatiste, La Garrucha, vous remercie tous et toutes, hommes, femmes, fils, filles, jeunes et anciens qui nous apportez votre appui dans un grand effort pour ouvrir cet espace à cette réunion, qui continuez à vous organiser pour mener de l’avant notre lutte de révolutionnaires, de compagnons, de bases d’appui zapatiste, et merci aussi à la société civile nationale et internationale.
Frères et sœurs, nous n’avons rien d’autre à vous offrir que nos graines d’espoir, que nos cœurs dignes, indigènes et rebelles. Prenez-les pour continuer à disperser encore plus de graines parmi les différents peuples du monde.
Liberté, justice et démocratie !
Vive le compagnon sous-commandant insurgé Marcos !
Vive l’EZLN !
Vive les peuples en résistance !
Vive le Caracol en résistance Hacia un Nuevo Amanecer !
Vive le Conseil de bon gouvernement El Camino del Futuro !
Vive la société civile nationale et internationale !
Vive le village La Garrucha !
Vive les Comités clandestins révolutionnaires indigènes !
Vive les compagnons tombés au combat en 1994 !
Vive les communes autonomes en résistance !
Vive la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone !
Vive l’Autre Campagne !