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Déclaration du Congrès national indigène
région Centre Pacifique
dans la communauté me’phaa de Paraje Montero

jeudi 3 novembre 2011, par CNI

Aux peuples, communautés, tribus et quartiers indigènes du Mexique,
Aux peuples et communautés indigènes de l’État du Guerrero,
À la société civile nationale et internationale,
Aux compañeros de La Otra Campaña nationale et internationale,

Nous portons à votre connaissance que les délégués qui font partie du Congrès national indigène (CNI) et qui assistent à la célébration de la XXXe réunion du Congrès national indigène, région Centre Pacifique, convoquée sur la base des accords de Nurío par la Coordination régionale des autorités communautaires - Police communautaire (CRAC-PC) dans le cadre de son seizième anniversaire dans la communauté Paraje Montero (commune de Malinaltepec, Guerrero) les 14 et 15 de ce mois, ont décidé de reporter la XXXe réunion du CNI Centre Pacifique pour les raisons suivantes :

1. La présence et l’ingérence de fonctionnaires du gouvernement de l’État du Guerrero sur les lieux de l’acte inaugural, puisque avant son début s’est présenté le secrétaire à la Sécurité publique de l’État du Guerrero, Ramón Almonte Borja.

2. Dans toutes les réunions, assemblées et sessions du Congrès national indigène, nous exerçons notre droit à la libre détermination et à l’autonomie, en évitant au maximum la présence de représentants des mauvais gouvernements, des partis politiques et des groupes religieux.

3. Nous réaffirmons les sept principes directeurs du CNI, les Accords de San Andrés et la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone, où l’autonomie et la libre détermination servent de guide pour transformer ce système capitaliste d’oppression, d’exploitation et de racisme.

4. Nous reconnaissons et apprécions à sa juste valeur l’effort organisationnel des communautés et organisations qui sont parvenues à mettre sur pied et renforcer la Police communautaire (PC) et la Coordination régionale des autorités communautaires (CRAC).

5. Nous saluons les seize ans de lutte et de résistance de la CRAC-PC, et nous sommes sûrs qu’elle continuera à renforcer son organisation autonome et indépendante pour en finir avec l’inégalité, la violence et la discrimination envers les peuples qui la composent. De même, nous remercions pour son hospitalité et son grand cœur la communauté Paraje Montero du peuple me’phaa qui nous reçoit sur son territoire.

6. Nous alertons nos peuples, communautés, tribus, quartiers, organisations, et la société civile : il faut être attentifs aux différentes manœuvres que les gouvernements, partis politiques et chefs d’entreprise réalisent pour réprimer, dépouiller et s’approprier les ressources et territoires de nos peuples indigènes du Guerrero et du Mexique.

7. Nous ratifions l’accord établi à Nurío le 6 mars de cette année, et avalisé par les représentants agraires et les autorités du peuple ikoots de San Mateo del Mar, avec qui nous appelons à la réalisation de l’Atelier national de dialogue et de réflexion sur les impacts des sociétés transnationales dans les régions indigènes du Mexique, qui doit se tenir dans la communauté de San Mateo del Mar (isthme de Tehuantepec, État d’Oaxaca) les 26 et 27 novembre de l’année en cours.

8. Nous exprimons notre solidarité inconditionnelle avec le peuple nahua d’Ostula, nous exigeons le respect de sa garde communale. Nous exigeons aussi la présentation en vie des comuneros Francisco de Asís Manuel Bautista, président du commissariat aux biens communaux, de Javier Martínez Robles, Gerardo Vera Orcino et Enrique Domínguez Macías, ainsi que l’élucidation de l’assassinat des comuneros Pedro Leyva Domínguez et Diego Ramírez Domínguez. Nous exigeons également une solution juridique immédiate au problème territorial du lieudit Xayakalan qui garantisse de façon définitive la tenure des terres en faveur d’Ostula. Que soit annulé le projet de construction de la route de Coahuayana à Lázaro Cárdenas ; reconnaissance et respect de la police communautaire du territoire nahua de la côte du Michoacán ; respect de la décision qu’a prise l’assemblée générale des comuneros de Santa María Ostula le 20 juillet 2011, dans le sens de la non-participation aux opérations électorales de l’État du Michoacán du 13 novembre 2011.

9. Avec les frères et sœurs purhépechas de Cherán nous exigeons le respect de leur exercice du droit à l’autonomie et à la libre détermination ; de leurs façons propres de rendre la justice et de garantir la sécurité communautaire ; halte à la déprédation de leurs forêts communales par les bûcherons clandestins ; respect du processus de reconstitution de leur territoire, de leur peuple et de leur culture.

10. Le peuple nahua de Milpa Alta exige le respect de la décision des villages communautaires de Milpa Alta qui s’opposent au mégaprojet routier dénommé Arco Sur ; celui-ci les dépouillerait de leur territoire et dévasterait de larges zones forestières et des nappes phréatiques, affectant ainsi la fourniture en eau de la ville de Mexico ainsi que la paix et le tissu social de la communauté.

11. Le peuple wixárika exige l’annulation des projets miniers sur le territoire sacré de Wirikuta, tant ceux qui frappent le lieu sacré du Cerro Quemado à Real del Catorce que ceux qui affectent le désert de Wixikuta dans l’ejido Las Margaritas (État de San Luis Potosí).

12. La tribu yaqui exige l’annulation de l’aqueduc Independencia, et que soit mis un frein à la spoliation de l’eau qui frappe son territoire ancestral.

13. La communauté nahua de Tuxpan dénonce l’invasion de son territoire par des entreprises transnationales qui installent des serres du groupe fructicole appelé El Nevado ; de même elle exige que soit freinée la culture d’avocats. Nous exigeons également que l’entreprise Sunbelle Premium Trusted se retire du village d’El Taracón, de même que l’entreprise Green House installée à Nuevo Poblado, puisque ces entreprises tirent des sels sur les nuages pour les disperser et qu’il ne pleut pas, ce qui affecte les sols, les pluies, et par conséquent les cultures et les milpas.

14. La communauté du peuple coca de Mezcala de la Asunción (État de Jalisco) exige la restitution de son territoire, l’annulation des multiples mandats d’arrêt contre dix de ses comuneros et la fin de la répression contre la comunera Rocío Moreno. Nous exigeons des autorités concernées la conclusion du jugement agraire qui se tient depuis dix ans, qu’on arrête l’envahisseur Guillermo Moreno Ibarra et que soit rendue la sentence.

15. La communauté ñomndaa de Xochistlahuaca (Guerrero) exige le respect de la radio ñomndaa de Xochistlahuaca ; nous dénonçons le harcèlement par les militaires et les caciques, ainsi que la persécution judiciaire, et nous exigeons l’annulation des mandats d’arrêt contre cinq compañeros de l’ejido qui ont assumé les tâches de représentation agraire et traditionnelle de la communauté Roberto Martínez de Jesús : Eloy Flores Valtierra, Atilano López Díaz, Rodrigo Morales Valtierra et Epifanio Merino Guerrero.

16. Nous exigeons l’arrêt du harcèlement contre les conseils de bon gouvernement des communautés zapatistes, en particulier celle de San Patricio, commune autonome La Dignité, du Caracol V Roberto Barrios, de la part des groupes paramilitaires du Chiapas. Nous exigeons la libération du professeur Alberto Patishtán et de tous et toutes les prisonnier-e-s politiques en grève de la fin ou en jeûne au Chiapas.

Bien à vous,

« Plus jamais un Mexique sans nous »

Congrès national indigène
15 octobre 2011, en la communauté me’phaa de Paraje Montero,
commune de Malinaltepec, État du Guerrero.

Peuple nahua de Tuxpan (Jalisco) et Milpa Alta (District fédéral)
Peuple coca de Mezcala de la Asunción (Jalisco)
Peuple ñahñu d’Atlapulco (État de Mexico)
Peuple ikoots de San Mateo del Mar (État d’Oaxaca)
Peuple binnizá d’Unión Hidalgo (Oaxaca)
Peuple triqui de San Juan Copala (Oaxaca)
Peuple nancue ñomndaa de Xochistlahuaca (Guerrero)
Peuple purhépecha de Nurío et Uruapan (Michoacán)
Peuple ñu savi du Guerrero

Organisations accompagnantes :

Unité de soutien aux communautés indigènes, Université de Guadalajara
Assistance agraire

Fait à Paraje Montero, commune de Malinaltepec (Guerrero),
le 15 octobre 2011.

Traduit par el Viejo.

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