Coordination régionale des autorités communautaires (CRAC)
de la Montaña et Costa Chica de l’État de Guerrero
Comité exécutif de la Police communautaire
Territoire communautaire, 21 août 2011.
Au peuple en général,
Aujourd’hui nous sommes en train de réaliser une mobilisation générale de la Police communautaire, sur tout le territoire communautaire qui comprend les soixante-trois communautés de onze municipalités qui se sont intégrées à notre institution pendant ces presque seize ans de lutte.
C’est une mobilisation de soutien à la population, dans le but de renforcer la sécurité publique, ainsi que pour informer le peuple en général de quelques aspects importants qui intéressent tout le monde.
Le 9 avril dernier, le gouvernement de l’État a publié une loi de reconnaissance des droits et de la culture indigènes, qui reconnaît l’existence légale de la CRAC et de la Police communautaire, ainsi que notre action en matière de justice, de sécurité et de rééducation. Nous informons que nous sommes dans un processus de révision de cette loi pour y apporter nos propositions visant à son amélioration. Ainsi, nous constatons que la lutte de nos peuples, même si c’est petit à petit, récolte ses fruits. Nous ne cesserons pas de lutter jusqu’à ce que tous les droits de nos peuples soient établis dans les lois de notre État et de notre pays.
Ce qui précède a un rapport avec l’exigence que nous avons posée quant au problème des compagnies minières. Notre peuple a pris sa décision : nous ne permettrons pas l’installation de mines sur nos territoires. Les gouvernements de la Fédération, de l’État et des municipalités doivent nous garantir et rendre effectif le droit à la consultation. Nous avons un droit historique et préférentiel sur l’usage et la préservation de nos terres et territoires. Notre lutte est pour la vie. Les mines signifient la mort. Nous invitons à une grande assemblée pour continuer cette lutte pour la défense de nos territoires le 27 août prochain, dans la communauté de Tenamazapa, commune de Tlacoapa, Guerrero.
La sécurité et la justice sont un droit de tous, et nous avons tous l’obligation de lutter pour elles. Beaucoup de gens ont bénéficié des services qu’avec beaucoup de sacrifices apporte notre institution. Nous annonçons que nous allons cesser de nous occuper des affaires de justice et de sécurité au chef-lieu de San Luis Acatlán, jusqu’à ce que s’organisent ses quartiers et lotissements, pour qu’ils nomment leurs groupes de policiers communautaires et que les délégués s’occupent en première instance des problèmes de leurs voisins, en s’intégrant ainsi au système communautaire. Ce qui précède est dû à la charge de travail dans notre Maison de justice communautaire, puisque nous passons davantage de temps à nous occuper des problèmes du chef-lieu municipal que de nos propres communautés ; mais c’est aussi pour rappeler aux habitants de San Luis que seul, le peuple soutient et défend le peuple, et que personne ne va résoudre leurs problèmes s’ils ne s’organisent pas.
Dans le cas de Marquelia, nous voulons établir clairement une fois de plus que l’intégration des communautés à la CRAC n’a rien à voir avec la mairie. Il est clair pour les communautés de Marquelia qui se sont intégrées à notre institution que la sécurité et la justice communautaires résolvent les problèmes de meilleure manière. La mairie, en tout cas, doit soutenir ces travaux et garantir la construction de l’œuvre publique et la mise en œuvre des programmes à sa charge, promouvoir la sécurité, la tranquillité et l’unité parmi les habitants, et cesser de travailler à l’affaiblissement de notre institution communautaire.
Nous vous demandons d’être attentifs à l’information que nous diffuserons de manière permanente à travers nos radios communautaires La Voix des peuples et La Voix de la Costa Chica, sur 91.1 FM et 98.3 FM respectivement.
Le respect de nos droits sera justice
Seul, le peuple soutient et défend le peuple.
Coordination régionale des autorités communautaires
Comité exécutif de la Police communautaire
Nous, nous sommes le vent. Pas la poitrine qui nous souffle dessus.
Nous, nous sommes la parole. Pas les lèvres qui nous parlent.
Nous, nous sommes la marche. Pas le pied qui va.
Nous, nous sommes le battement. Pas le cœur qui palpite.
Nous, nous sommes le pont. Pas les sols qui s’unissent.
Nous, nous sommes le chemin. Pas le point de départ ni le point d’arrivée.
Nous, nous sommes le lieu. Pas celui qui l’occupe.
Nous, nous n’existons pas. Nous sommes seulement.
Sept fois nous sommes. Nous, sept fois.
Nous, le miroir qui répète. Le reflet, nous.
La main qui, à peine, ouvre la fenêtre, nous.
Nous, le timide coup frappé à la porte du lendemain.Les esclaves manifestent leur soumission à la lumière du maître
Les hommes libres sont splendides malgré toute l’ombre,
Les esclaves sont esclaves même s’ils crient et vocifèrent,
Les hommes libres sont libres, même la bouche fermée.
Traduit par el Viejo.