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Barrikade.info se trouve dans la tradition des Indymedia et se solidarise avec Linksunten et les personnes touchées par cette vague de répression. L’interdiction est dirigée contre Linksunten mais vise toute la gauche radicale non parlementaire. Linksunten est une plate-forme d’échange centrale pour les mouvements sociaux autonomes dans l’espace germanophone. L’on y trouve des communiqués, des analyses et des informations de différentes tendances antiautoritaires. Tout comme sur barrikade.info, chacun·e peut y publier du contenu. L’interdiction attaque surtout ce principe d’ouverture et d’anonymat.
Plusieurs fois déjà une interdiction de Linksunten avait été demandée. Les voix la demandant sont devenues particulièrement fortes après le succès des actions de protestation contre le G20. Linksunten a été une partie importante de ces protestations et a pu, grâce à son ouverture et à sa grande résonance, porter et rendre visible le contenu de ces protestations loin au-delà du milieu habituel. Rien que durant le mois de juillet trois millions de personnes se sont rendues sur la plate-forme. Linksunten a aidé beaucoup de personnes à s’organiser, à s’informer de manière indépendante et à échanger des idées sur ce qui se passait. Particulièrement dans une période où les conflits sociaux s’intensifient, la visibilité d’idées et d’analyses radicales est très importante.
Après la contestation contre le G20, les politiques de toute couleur, de la CDU au SPD, n’ont cessé d’exiger des sanctions plus lourdes contre les manifestant·e·s, une surveillance plus forte — notamment des plates-formes de communication. Quarante années après « l’automne allemand », l’hystérie est de retour et avec elle une répression plus acérée. À Hambourg, les puissants ont été étonnés de la colère grondant dans le ventre de la bête. Là-bas la réaction s’est faite à coup d’unités spéciales, de fusils et de violence massive. À présent suit l’interdiction d’Indymedia, une attaque contre l’infrastructure.
L’interdiction s’ancre aussi dans la phase « chaude » du combat électoral allemand. Le ministre de l’Intérieur, de Maizière, et la CDU cherchent à se profiler au travers de leur engagement contre la gauche radicale. La publication des « déclarations de Berlin 2017 » ne tombe pas par hasard au centre de la temporalité de l’interdiction. L’« actionnisme » du ministère de l’intérieur est aussi en lien avec la montée en influence de l’AfD (nouveau parti d’extrême droite). La CDU craint sûrement de perdre des électeurs et électrices de son côté droit si elle ne se montre pas assez ferme.
Comment agir contre cette interdiction est une question encore ouverte. Linksunten a annoncé la réouverture prochaine du site. Ce qui est sûr c’est qu’Internet est un vaste espace et que des alternatives vont se montrer rapidement. Ce qui est également sûr c’est que la colonisation de cet espace (libre) va continuer d’augmenter et que dans le futur nous allons nous retrouver plus fréquemment confronté·e·s à des attaques étatiques.
Barrikade.info, tout comme d’autres projets similaires, restera également dans le futur un canal de communication ouvert et anonyme pour une critique et des actions autonomes. Il s’agit justement de saboter l’ordre existant et de prendre parti dans les conflits sociaux existant.
Solidarité avec Linksunten ! Pour un Internet libre !
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Source : Nantes Indymedia
30 août 2017.
