Le 23 janvier vers 11 heures du matin nous avons entendu des bruits de machines en forêt. Sur un chemin forestier à deux pas de la communale, une cabane collective, un engin de chantier conduit par le responsable des activités extérieures de l’Andra [2], l’incontournable Emmanuel Hance, était en train de déblayer toutes les barricades et d’élargir le sentier, escorté par deux voitures de vigiles de l’entreprise EPR.
Les journalistes de France 3 qui venaient tourner un sujet pour le procès intenté par l’Andra contre les occupant·e·s du bois, le 25 janvier, ont assisté à toute la scène et n’ont pas manqué de constater que M. Hance n’hésitait pas à repousser à la pelle les opposant·e·s tentant d’entraver l’avancée de la machine au risque de les blesser. Dans le même temps, un second engin de chantier, également escorté, était repéré et repoussé sur la route forestière centrale juste avant que ne soit détruite la dernière barricade d’accès à la cuisine collective.
Au final, nous sommes parvenu·e·s à faire refluer l’Andra jusqu’au centre de la forêt, au niveau d’une future construction, mise à terre. En retrait, trois camions de chantier de l’entreprise Chardot, chargés de gravats, attendaient de créer de nouveaux chemins d’accès. Prétendument pour déblayer le mur mis à terre en août. Alors que trois audiences en justice nous opposent encore à l’Andra dans les jours et semaines qui viennent, pour l’occupation et contre le défrichement et l’acquisition malhonnête du bois, l’Andra joue à nouveau la partition du passage en force. Sous le prétexte fallacieux de remise en état du bois Lejuc, l’Andra prépare une expulsion violente de l’occupation du bois Lejuc, dans les prochains jours.
Deux jours avant l’audience intentée contre les occupant·e·s du bois, l’arrivée rapide de plusieurs cars de gendarmes mobiles appuyés par le peloton d’intervention et de surveillance, sous commandement direct du chef d’escadron Bruno Dubois, le coup porté au nez d’une amie par une vigile et le retour en force de l’Andra dans la forêt témoignent clairement du choix que fait l’Andra, une fois de plus, de fouler au pied la légalité et de porter la conflictualité sur le terrain.
Aujourd’hui comme en août, nous affirmons notre détermination à faire barrage à tous travaux de l’Andra et à préserver coûte que coûte le bois Lejuc des destructions que l’Andra ne manque d’y occasionner à chacun de ses passages ! Nous ne sommes pas dupes, replanter une poignée d’arbrisseaux quand on en a déraciné des milliers et enlever quelques pans de mur à quelques jours de l’échéance du délai imparti pour le faire, c’est jeter de la poudre aux yeux pour mieux revenir dans un mois, ravager la forêt de plus belle !
Rendez-vous est donné le 18 février pour une grande journée d’action et de mobilisation :
qu’ils expulsent ou non, nous serons dans le bois !
Les occupant·e·s du bois Lejuc
et opposant·e·s au projet de poubelle nucléaire Cigéo
Source : [bleu violet]Plus Bure sera leur chute…[/bleu violet]