Nous avons appris hier par la presse que d’astucieux farceurs s’étaient attaqués avec succès au groupe Vinci en faisant chuter brutalement son cours en Bourse à l’aide d’un simple communiqué de presse. Vivant sous les menaces permanentes des desseins de ce conglomérat qui s’apprête à venir détruire nos lieux de vie, habitats, champs et forêts, nous ne pouvons que célébrer le fait que celui-ci subisse toute sorte de dommages financiers, déstabilisations et autres dégradations de son image de marque. Il est particulièrement gai de penser que le numéro 1 du BTP dans le monde et les cercles boursiers puissent être ainsi ridiculisés et blessés par un simple canular bien ficelé. Il faut croire que le génie est du côté de celles et ceux qui résistent et que l’ennemi est parfois bien plus fragile qu’il ne le paraît.
Si nous tenons bon, c’est bien grâce à la multiplication des actions de solidarité à l’égard de la ZAD. Comme les auteurs de ce grand bluff, il nous semble primordial de relier notre lutte avec celles des autres populations dont les espaces de vie sont mis en danger par les basses œuvres de Vinci et d’un monde de profit, tout autant qu’avec celle des ouvrier·e·s népalais·e·s ou indien·ne·s exploité·e·s dans des conditions d’esclavage sur ses chantiers au Qatar. Nous en profitons pour saluer ici tou·te·s les salarié·e·s de Vinci et de ses différentes filiales qui ont annoncé qu’ils refuseraient d’être des « mercenaires » et de participer à de quelconques démarrages de travaux liés à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le communiqué de revendication affirme que lors de la « dégringolade financière vertigineuse » subie par Vinci lors de cet acte de sabotage, « la forêt de Notre-Dame-des-Landes a elle-même senti le béton reculer » [1]. Nous sommes allés le vérifier ce matin même lors d’une promenade collective au milieu des châtaigniers et des pins maritimes de Rohanne. Le regard tourné vers les houppiers et l’avenir, notre objectif était justement de travailler sur les manières d’entretenir et de protéger les forêts de la ZAD pour les prochains siècles.
La ZAD vivra ! Vinci dégage !
Des habitant·e·s de la ZAD
Source : zad.nadir.org
24 novembre 2016.