Au peuple mexicain,
Aux organisations de défense des droits humains,
Aux médias,
Au Congrès national indigène et à son Conseil de gouvernement indigène,
À l’Armée zapatiste de libération nationale,
Nous, compañeros en résistance José Espinoza Gómez, José Alfredo Espinoza Pérez, Juan Espinoza Pérez, Mario Espinoza Pérez, Carlos Hernandez Méndez, Juan Ramon Gutiérrez Espinoza et Miguel Espinoza Hernández, habitants des rancherías Jolmuc’ulha et Taquinton, qui appartiennent à l’ejido Peña Limonar, dans la municipalité d’Ocosingo, au Chiapas, et membres du Congrès national indigène, dénonçons énergiquement la détention arbitraire et injuste de nos compañeros Fernando Espinoza Pérez et Baldemar Espinoza Pérez, injustement emprisonnés dans le centre de détention 16 d’Ocosingo, où ils ont été emmenés par les autorités de l’ejido, suite aux événements qui ont eu lieu le 10 février de cette année.
Ce jour-là, nos compañeros mentionnés ci-dessus ainsi que Miguel Espinoza Hernández ont quitté l’ejido Tumbo, dans la municipalité d’Ocosingo, en direction de la ville de Palenque dans une camionnette de marque Nissan chargée de 25 sacs de café bio à vendre. Au croisement de Peña Limonar, un groupe de cinquante personnes, portant des armes à feu, des bâtons et des machettes, leur a barré la route. Le groupe était dirigé par Manuel López Gutiérrez, Juan Gutiérrez Cruz, Narciso Gutiérrez Pérez et Pedro Hernández Jiménez, respectivement président du commissariat, membre du conseil de sécurité, secrétaire du commissariat et agent auxiliaire municipal. Ils ont mis au travers de la route une planche avec des clous pour obliger le véhicule dans lequel voyageaient les compañeros à s’arrêter avec une extrême violence et faisant abus d’autorité. Nos compañeros ont été menottés de force et ont été conduits à l’ejido Peña Limonar, où ils ont été violemment agressés par la police rurale. Les autorités, abusant de leur pouvoir, leur ont pris leur café, leur argent et leurs biens, et ils ont ensuite été envoyés à la prison municipale d’Ocosingo où ils se trouvent actuellement dans des conditions précaires.
Cet acte qui viole totalement les droits humains, n’est pas un fait isolé, c’est la conséquence d’une constante et ininterrompue guerre de basse intensité contre les communautés en résistance qui s’opère depuis 1994. Car cette agression s’inscrit dans une série de violations des droits humains, d’emprisonnements injustes, d’attaques armées contre nos maisons, de tailles illégales d’arbres, de vols de bois, d’incursions armées contre nos travailleurs, soutenues par les agissements et la protection des autorités ejidales. Depuis plus de dix ans, ces agressions ont bouleversé la paix et la vie collective communautaire, elles reflètent de manière évidente une exacerbation des conflits et des hostilités à l’encontre des communautés zapatistes et du Congrès national indigène et visent à nous déposséder de notre territoire.
Face à ces scènes de violences, nous nous manifestons et considérons les trois niveaux des mauvais gouvernements comme responsables de l’intégrité physique et psychologique de nos compañeros prisonniers, de même que de leurs familles et des personnes qui comme nous font partie de la même organisation.
Nous exigeons la libération immédiate de nos compañeros, réparation des dommages occasionnés, avec enquête et punitions pour les responsables des abus et injustices commises.
Stop au harcèlement et aux agressions dans les territoires indigènes !
La terre appartient à qui la travaille !
Plus jamais un Mexique sans nous !
Traduit de l’espagnol (Mexique) par « Flor de la Palabra »
Texte d’origine : [bleu violet]Congreso Nacional Indígena[/bleu violet]
Messages
1. Agressions et détentions arbitraires
à l’encontre de membres du Congrès national indigène
à Ocosingo dans le Chiapas, 21 février 2021, 13:07, par magali moineau
Bonjour amis du Chiapas,
Bravo pour votre courage et votre ténacité.
Nous suivons un peu votre combat, ici, en France, grâce à Jérôme Baschet et à la Voie du jaguar.
Comment vous soutenir ?
Ici, pour nos combats, nous devons commencer par retisser nos liens, refaire communauté, ce qui a été détruit par des dizaines d’années (ou plus) de manoeuvres des détenteurs de pouvoirs, par les mensonges médiatiques, par le mode de vie imposé par les grands capitalistes.
Votre combat est un exemple et un espoir pour nous.
Magali Moineau
2. Agressions et détentions arbitraires
à l’encontre de membres du Congrès national indigène
à Ocosingo dans le Chiapas, 24 mars 2021, 21:59, par Bruneteau Maryline
Ami.e.s du Chiapas,
Je me joins sans réserve à ce que dit Magali Moineau (joli nom !).
Puissiez-vous être (avoir été déjà)entendu.e.s !
Je reste à l’écoute de ce qui se passe chez vous.
Tenez bon, courage !
Je vous embrasse,
Maryline