La métropole ne connaît pas la distinction entre ville et campagne, toutes deux intégrées dans sa logistique et son monde. C’est pourquoi nous la combattons partout.
Bien que le capitalisme se soit toujours servi des « campagnes » pour produire les ressources nécessaires aux centres urbains, notamment en énergie, aujourd’hui, un nouveau paradigme vient s’y ajouter. Aux énergies auxquelles carburait la modernité industrielle, fossiles et stockables, viennent s’ajouter les énergies dites vertes, renouvelables et produites en flux continu. Les technologies d’information qui y sont couplées permettent l’autorégulation instantanée de la production et de la consommation. Point par point, ligne par ligne, un maillage recouvre les territoires : tout est connecté. C’est l’idéologie du smart, celle qui permet de déverrouiller un scooter électrique avec ce smartphone qui se sera déchargé déjà deux fois aujourd’hui, à Enedis de savoir que tu n’as pas regardé la télé grâce au compteur Linky « intelligent », à RTE de prévenir à distance depuis sa tour de contrôle du 93 les dysfonctionnements de ses parcs éoliens.
Ce que le smart cherche à masquer, par la blancheur de ses éoliennes, par la magie de ses réseaux intelligents, par sa bonne conscience écolo, c’est la dévastation des territoires ; la mise au pas des imaginaires et des corps ; ainsi que tout un dispositif de répression pour celles et ceux qui s’y refusent, qui n’entrent pas dans leur plan. Ce sont ses mines de terres rares en Chine ou d’or en Amazonie ; l’avènement du manager et de sa médiocrité existentielle ; les paysan·ne·s exproprié·e·s et les opposant·e·s, des gilets jaunes aux grévistes, sous la menace de l’arsenal judiciaire et policier. La transition énergétique promise comme solution au désastre écologique en cours n’est que le visage contemporain des logiques colonisatrices du monde de l’économie fossoyant déjà tout le vivant.
Ici, à Toulouse, nous répondons donc à l’appel de l’Amassada, hameau du sud de l’Aveyron, lieu de lutte contre un méga-transformateur RTE d’énergie éolienne industrielle, expulsé manu militari en octobre dernier, par une semaine de résistance du 13 au 18 janvier 2020. Cette semaine, nous l’avons imaginée comme un temps contre l’expansion énergétique. Un temps pour réfléchir ensemble aux brûlants champs de bataille que sont les réseaux interconnectés, en particulier concernant la technopôle toulousaine, et plus généralement des liens entre énergies et capitalisme ; comme un moment de soutien aux inculpé·e·s des expulsions de l’Amassada dont le procès se tiendra le 11 mars à Rodez ; enfin comme un rassemblement contre RTE, avec un festin, à coup d’aligot et de farçous aveyronnais.
Pour celles et ceux qui sont contre leur temps, contre l’expansion énergétique et son monde.
Vive l’Amassada !
Comité toulousain de soutien à l’Amassada
Programme de la semaine
☀ Lundi 13 janvier, 19 heures
repas-présentation de la semaine contre l’expansion énergétique
La Chapelle, au 36 rue Danielle-Casanova
☀ Mardi 14 janvier, 18 heures
conférence-débat : « Mettre en pièces la transition énergétique »
Université Paul-Sabatier, amphi Vandel, bâtiment U2
☀ Mercredi 15 janvier, 20 heures
cinéclub : Somos viento, sur la lutte anti-éoliennes au Mexique
Le Local Piquemil, au 6 rue Piquemil, Saint-Cyprien
☀ Jeudi 16 janvier, 19 heures
conférence-débat : « Écologie populaire vs écologie gouvernementale »
La Chapelle, au 36 rue Danielle-Casanova
☀ Vendredi 17 janvier, 18 h 30
le CRAS vous invite à [bleu violet]débattre sur l’arrêt immédiat du nucléaire[/bleu violet]
Le CRAS, au 36 rue Gamelin, Toulouse (métro Fontaine-Lestang)
☀ Samedi 18 janvier, 11 heures
festin du vent d’Autan contre RTE
Rendez-vous devant l’hippodrome de la Cépière
☀ Samedi 18 janvier, 19 heures
fête de fin de la semaine contre l’expansion énergétique
Le Local Piquemil, au 6 rue Piquemil, Saint-Cyprien
[bleu violet]L’Amassada[/bleu violet]
1er janvier 2020.