Les crêtes voisines, hérissées de sapins, font inévitablement penser aux dessins des enfants d’ici. Pour mieux exorciser, probablement, la menace lancinante des hélicoptères et des blindés de l’armée fédérale mexicaine, les gosses plantent un peu partout, cachés derrière les lignes de montagnes ou dans l’épaisseur des taillis, des petits bonshommes et bonnes femmes portant le passe-montagne de l’EZLN.
Depuis l’est, de lourds nuages gris ont surgi tout à coup, et fondu sur Oventik. Mais la pluie a tardé. Comme pour nous laisser le temps, cette fois, de finir le travail collectif dans le chomtik. Tant mieux, cette activité est toujours un vrai plaisir, parsemé de petites découvertes, de moments de franche rigolade. Il s’agit d’achever le nettoyage des mauvaises herbes qui viennent manger le pain du maïs. (...)