En 2006, dans le sud du Mexique, la ville d’Oaxaca était secouée par une insurrection civile sans précédent. Parti d’une grève d’instituteurs, ce mouvement de masse déboucha sur une expérience d’émancipation sociale passionnante : ignorer les pouvoirs établis, s’emparer des radios et télévisions locales et construire une autre réalité autour des barricades et des assemblées. Deux ans après, que reste-t-il de cette Commune, violemment réprimée en novembre 2006 ? Pour CQFD, Rubén Valencia et David Venegas, conseillers de l’APPO et membres de VOCAL, reviennent sur cette rébellion et son actualité.
Quels sont les moments forts du mouvement social d’Oaxaca commencé en juin 2006 ?
Rubén : Il existe ici une tradition historique qui veut que, quand les gens ne trouvent pas de solution à leurs problèmes chez eux, ils se rendent sur la place centrale de la capitale de l’État afin de les rendre visibles aux yeux du monde. Cela n’a pas commencé avec Ulises Ruiz. Ce qui a débuté le 14 juin 2006, c’est la partie non écrite de cette histoire. (...)