Le Monde libertaire : Parle-nous un peu plus de la radio Ké Huelga ? Tu disais qu’elle était née pendant un mouvement de grève, quelle était l’idée d’origine ? Pourquoi une radio libre ?
Raúl : Comme ici, voire peut-être même plus qu’ici, les grands médias, les médias « commerciaux », comme on dit, sont un monopole fermé qui n’aborde presque jamais les luttes sociales, ou alors pour les criminaliser. Donc, quand la grève a commencé, les médias l’ont crucifiée en disant que ce n’était que des fainéants, des non-étudiants qui voulaient kidnapper l’université pour des intérêts qui n’étaient pas universitaires. Tu vois, c’était une campagne assez méchante et mensongère contre la grève étudiante. Du coup, pendant les premiers jours de la grève, un groupe d’ingénieurs a décidé de monter une radio sur la fréquence modulée pour créer un espace d’expression des différentes positions et surtout pour diffuser la voix de l’assemblée générale de la grève pour faire connaître ses initiatives et ses décisions.
Comment s’organise et fonctionne la radio ?
Ah, ça c’est intéressant. Nous, on est des générations qui sont nées avec l’activité politique après ou avec le zapatisme. Donc, la première chose qu’on s’est dite c’est qu’on ne voulait pas de l’autorisation ou de la permission de l’État pour émettre. (...)