26 février 2012.
Les tribunaux fédéraux ont accordé de manière définitive la suspension réclamée par le peuple wixárika (huichol), afin que ne soit délivré aucun permis d’exploitation pour le projet minier La Luz, dans la commune de Catorce de l’État de San luis Potosí, tant que l’affaire ne sera pas tranchée sur le fond.
Devant l’omission du gouvernement mexicain quant à garantir ses droits humains, et avec l’objectif inamovible de la protection intégrale du territoire sacré de Wirikuta, devant les menaces agro-industrielles et minero-métallurgiques, le peuple wixárika a présenté un recours au pouvoir judiciaire de la Fédération, en exigeant le respect des droits que l’État mexicain s’est engagé à protéger aux niveaux national et international.
La communauté wixárika recherche la revendication spirituelle au travers du pèlerinage vers ses centres cérémoniels et au moyen d’actions auprès de l’État mexicain et des instances internationales.
Wirikuta, territoire sacré des Wixaritari (Huichols), comprend les communes de Catorce, Charcas, Matehuala, Villa de Ramos, Villa de Guadalupe et Villa de la Paz dans l’État de San Luis Potosí ; il a été déclaré en 1994 zone naturelle protégée et site sacré naturel par le gouvernement de San Luis Potosí et compte environ 140 000 hectares. Le gouvernement fédéral a accordé au moins 38 concessions pour y exploiter les ressources minières, mettant en péril la biodiversité, la continuité de l’écosystème du désert de Chihuahua, la qualité de l’eau, la santé de la population et le peuple wixárika.
Le droit territorial des peuples indigènes ne reconnaît pas seulement les terres ou superficies sur lesquelles ils s’établissent, il tient compte aussi de ces espaces et territoires auxquels traditionnellement ils ont accès, de même que l’habitat et son environnement, c’est-à-dire l’intégralité des éléments naturels qui forment l’écosystème.
Le territoire de Wirikuta représente pour la cosmogonie wixárika le lieu où se fondent les essences de la vie et la naissance du Soleil, ce qui représente un élément indispensable de son identité culturelle et de sa subsistance en tant que peuple originaire. Dans ce contexte, il est indispensable que l’État mexicain consulte le peuple wixárika et obtienne son consentement préalable, libre et informé, suivant la législation en vigueur, pour garantir de manière effective ses droits fondamentaux.
La revendication des droits du peuple wixárika a été accompagnée par la Commission nationale des droits humains (CNDH) et le bureau au Mexique du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits humains, qui ont montré leur intérêt et leur disposition à la défense du territoire sacré.
Front pour la défense de Wirikuta « Tamatsima Wa’haa »
(l’eau de notre grand frère)
sur mandat du Conseil régional wixárika
pour la défense de Wirikuta.
Traduit par el Viejo.