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Sur le plancher des vaches (II)
Bibles

lundi 12 août 2019, par Natalie

Amis,

Vous en conviendrez aisément, la « technontologie » ne saurait débuter autrement qu’en définissant de quelles « bibles » elle s’inspire. La chose faite, il sera temps de s’intéresser aux « religions » y afférentes, pour en arriver finalement aux « croyances et cultes » (on envisage de conclure vraiment sur un chapitre « anecdotes »).

Aujourd’hui, donc, il sera question des bibles. La description qui vous en est proposée est à la fois partielle, longue et indigeste. Ce pensum s’est toutefois révélé incontournable puisque c’est lui qui nous permettra de faire ultérieurement une analyse des ressorts de quelques moteurs à croyances, analyse qui ne saurait être qu’absolument passionnante.

La « valorisation » de la démarche étant posée, nous allons pouvoir à présent « challenger » ces deux évidences :

La culture professionnelle actuelle s’est mondialisée pas à pas, depuis les années 1980, en suivant le mouvement de fusion-acquisition-délocalisation des entreprises, lesquelles ont évolué, tant que faire se peut, vers la forme de multinationales.

La culture professionnelle se transmet en particulier via la formation continue, laquelle s’est mise en place de façon structurée en Europe au cours des années 1970.

Depuis lors, les modèles d’organisation, de gestion, de management et de formation continue se sont progressivement uniformisés en France au sein des différentes sphères d’activités : ils ont d’abord été mis en place au début des années 1980 dans l’industrie, puis dans les services ; ils ont ensuite gagné les administrations, les hôpitaux, puis, plus récemment, l’enseignement et la recherche. Par le biais des entreprises multinationales et des grandes organisations internationales, cette uniformisation des modèles organisationnels, managériaux et pédagogiques est en cours à l’échelon planétaire. On les retrouve également dans les ONG, les associations et jusque dans le domaine de l’art ou du militantisme (on en donnera des exemples dans un prochain « plancher des vaches »).

De la pédagogie active à l’objectif, et plus si affinités

Les modèles pédagogiques mis en œuvre dans le cadre de la formation continue ont évolué depuis les années 1970 de façon sensible, en allant très schématiquement du modèle de la formation active vers celui de la formation par objectifs.

Durant les années 1970, notamment du fait de la forte implication des syndicats dans l’élaboration des plans de formation, la pédagogie dite active (voire même l’éducation populaire) était encore prisée dans les entreprises françaises, les salariés pouvaient s’y faire financer jusqu’à des cours de macramé, de perfectionnement à la pétanque (véridique), de philo, etc.

La pédagogie active vise à mettre l’apprenant en position d’« acteur » de ses apprentissages (John Dewey, 1859-1952, philosophe et psychologue américain ; Célestin Freinet, 1896-1966, instituteur français), elle repose également sur des théories selon lesquelles il est nécessaire de partir des « besoins » de l’apprenant (Jean Piaget, 1896-1980, psychologue, biologiste et épistémologue suisse). Ce modèle promeut une sorte de renversement des logiques classiques d’autorité, le maître n’étant plus, dans cette approche, seul détenteur du savoir ; il met de plus en place des modalités de travail collectif. À l’heure actuelle, on ne parle plus de formation active, mais ses principes ont été recyclés dans les démarches dites de « projet » (sur lesquelles nous reviendrons), et les notions d’acteur et de besoin sont, elles, toujours bien présentes.

Au cours des années 1980, l’élaboration des plans de formation a été reprise quasiment à part entière par les directions des ressources humaines, de nombreux postes de responsable de formation ont été créés et les formations ont été recentrées sur des contenus n’ayant plus strictement à voir qu’avec les compétences professionnelles… Enfin, telle était la visée, car les contenus, eux, se sont répartis selon deux grandes catégories de formations : celles qui concernent les compétences professionnelles donc, mais aussi celles dites de développement personnel. Soit un savant dosage entre comment ingérer les évolutions constantes et comment se sentir au mieux… un peu de nouveaux processes d’un côté, un peu de développement personnel façon comportementalisme, psycho-cognitiviste, ou zazen, de l’autre. À titre d’exemple, parmi les nombreuses évolutions de ces formations enrichissantes : sans changer de contenu, la formation « créativité » (années 1990) s’est transformée récemment en « pensée magique ». En suivant là aussi le cours du temps, voici quelques innovations graduelles : « gestion des conflits », « gestion du stress », « gestion des émotions », « gestion des frustrations ». À présent, on peut également suivre la formation « Devenez secouriste psychique (crises suicidaires) ». La morale n’étant pas en reste dans les entreprises, le credo principal, dans ce domaine, concerne la lutte active contre la « résistance au changement », objet de nombreuses formations destinées principalement aux cadres.

C’est également au cours des années 1980 que la pédagogie active a pas à pas été remplacée par la « formation par objectifs », laquelle vise à articuler les enseignements à des compétences recensées préalablement, puis à évaluer leur acquisition. Avec sa mise en place, les pratiques de travaux de sous-groupes se sont progressivement atténuées, pour — alors que la durée des formations diminuait — disparaître tout à fait dans bien des formations devenues à l’heure actuelle strictement magistrales (via en particulier l’utilisation massive de « PowerPoint »). L’évolution en cours tend vers le remplacement des formations en « présentiel » par des formations sur le Net ; sans remettre en cause le modèle objectifs / compétences / évaluation, l’approche ludique y est largement plébiscitée.

La formation par objectifs est passée, en France, de la sphère de la formation continue pour adultes à celle de l’Éducation nationale à la fin des années 2000, sous la présidence Sarkozy. En partant du primaire, elle s’est progressivement mise en place dans l’ensemble de l’enseignement, en particulier à travers le principe d’évaluation individuelle par compétences acquises. On pourra le constater, par exemple, grâce à une présentation PowerPoint sur l’« Évaluation des acquis des élèves en français et en mathématique. CE1 et CM2 » émanant du ministère de l’Éducation nationale. On y retrouve très précisément le vocabulaire de la formation par objectifs tel qu’il s’est « normalisé » dans les entreprises (voir plus loin) via l’ISO : objectifs et finalités, indice d’efficacité, mesure des acquis, instrument de pilotage du système, mobilisation des équipes, tests et évaluation, marges de progrès, etc. La « valorisation » de la démarche n’est pas oubliée, en effet il s’agit de « donner aux parents toutes les informations auxquelles ils ont droit, en évitant une mise en concurrence incontrôlée des écoles ».

On conclura ainsi : nul n’échappe à la formation par objectifs, et cela dès le plus jeune âge.

Assurance qualité / management par la Qualité totale / Développement durable / Génome des matériaux

Présentée en un titre un peu long, voici la chronologie des évolutions « structurantes » mises en place dans les entreprises, des années 1980 à nos jours. Pour les résumer d’un mot :

L’Assurance qualité concerne les processus de fabrication et les produits.
La Qualité totale, les processus de travail et les relations.
Le Développement durable, l’organisation « éthique » de l’entreprise.
Le Génome des matériaux, l’organisation des entreprises (privées et publiques) entre elles.

On pourrait objecter que nombre d’autres évolutions ont eu cours depuis les années 1980, et c’est bien vrai, le changement étant constamment renouvelable (voir l’image plus bas), les structures hiérarchiques ont évolué, mais aussi les fonctions, les métiers, les technologies, les systèmes d’exploitation (la France des grandes organisations et entreprises, fonction publique comprise, tourne à présent sous « SAP »), la disposition des espaces de travail, etc. Quoi qu’il en soit, et même si le détour est un peu long, nous nous concentrerons ici sur les évolutions proposées en titre, en effet, ce sont elles qui nous permettront de dégager des concepts communs (process, projet, objectif, évaluation, etc.) sur lesquels portera, bientôt, une analyse plus strictement « technontologique ».

Amélioration continue du système d’amélioration continue

Commençons donc par la qualité : son nom a été introduit au sein de l’industrie française au cours des années 1980, dans un premier temps par les « cercles de qualité » issus de l’industrie japonaise. Ceux-ci concernaient principalement les ouvriers et leur donnait des possibilités d’influer collectivement sur l’amélioration des procédés de travail. Cette démarche fut plutôt bien accueillie, cependant sa mise en place fut assez limitée et n’a duré qu’un temps fort court. Vint ensuite, de façon rapprochée, « l’assurance qualité », qui visait à garantir la perpétuation, à l’identique, des processus de fabrication et de contrôle des produits (un camembert labellisé qualité est pâteux et infecte, mais son mode de fabrication, lui, est garanti : il sera toujours identique). L’assurance qualité étant moins attrayante que les cercles de qualité, elle fut rendue tout à fait nécessaire et obligatoire, en effet avec elle fut introduite la pratique de la « certification », soit le contrôle et la validation des « procédures qualité » de l’entreprise par un organisme extérieur. Puis vint, vers la fin des années 1990 en France, le « management par la qualité totale », à partir duquel les principes de l’assurance qualité s’appliquèrent à l’ensemble des processus de travail, et jusqu’au fonctionnement des ressources dites humaines (recrutements, entretiens, formation, etc.).

« La qualité totale est une démarche de gestion de la qualité dont l’objectif est l’obtention d’une très large mobilisation et implication de toute l’entreprise pour parvenir à une qualité parfaite en réduisant au minimum les gaspillages et en améliorant en permanence les éléments de sortie (outputs). »

Le principe de base de la qualité est d’écrire ce que l’on fait, et de faire ce que l’on a écrit. Il s’agit donc, en particulier, de rédiger des procédures, lesquelles, après avoir été validées par qui il se doit, sont consignées dans un « Manuel qualité ». Ce dernier sera audité par l’organisme certificateur de façon à déterminer si les procédures de l’entreprise sont au complet et respectent bien l’esprit et la lettre du référentiel normatif (soit principalement les normes internationales ISO [1]). La finalité de la qualité est de garantir que des contrôles sont bien effectués, sa méthode principale est donc la « critérisation » et l’évaluation (au bénéfice de la « satisfaction client », faut-il le préciser).

Résumons : d’abord destinée à améliorer collectivement les pratiques de fabrication, la qualité a évolué, au sein des entreprises, vers la certification des procédures de fabrication (Assurance qualité, ISO 9002), puis vers une garantie portant sur les processus permettant de réaliser un service ou un produit (Management de la qualité, ISO 9001), puis sur l’ensemble des processus de l’entreprise (Management de la qualité, ISO 9000 version 2000, qui au passage a avalé l’ISO 9002 devenue obsolète), et finalement, vers le MQT (Management par la qualité totale, ISO 9004).

Premier constat : les normes prolifèrent et évoluent sans cesse, en devenant au passage de plus en plus « totales ».

Second constat : la qualité, méthode unique en son nom, recouvre des pratiques ayant d’abord opéré sur des façons de contrôler la fabrication des produits, pour finalement concerner les façons qu’ont les humains de travailler. Tandis que l’on passait des objets aux corps, la complexité de la méthode en elle-même est allée croissant (des procédures aux processus), cependant, les principes mis en œuvre sont demeurés les mêmes : il s’agit de consigner ce que l’on fait dans un manuel de procédures, puis de systématiser les agissements consignés, lesquels sont dictés par les « exigences » de la norme. Et c’est précisément l’engagement de reconduire systématiquement les procédés qui est garantie par la certification qualité. La qualité introduit donc une continuité de nature entre les procédés, qu’ils soient mécaniques ou humains, et elle installe comme finalité positive la reproduction quasi mécanique des activités.

Nombre d’entreprises n’ont pas le choix d’être certifiées ou non, les grandes marques (Renault ou PSA, par exemple) exigent en effet que leurs fournisseurs (les équipementiers automobiles, par exemple) soient certifiés. Comme déjà évoqué, les normes sont en constante évolution, au plus grand bonheur des organismes de formation, de conseil, et aussi, bien sûr, des organismes de certification (qui peuvent être des cabinets de conseil). Les entreprises qui, à travers le monde, sont certifiées ISO quelque chose, sont innombrables, ne serait-ce que pour embellir leur image de marque.

« Plus d’un million d’entreprises et organismes dans plus de 170 pays appliquent ISO 9001 : 2015 »

La formation par objectifs, quant à elle, a été normalisée en 1999 dans une sous-section des normes ISO 9001 (ISO 10015), ce qui a conduit à un renforcement progressif des pratiques d’évaluation. Celles-ci ont tout d’abord concerné la formation en elle-même, par le biais des questionnaires de satisfaction, puis elles se sont petit à petit rapprochées de l’évaluation des apprenants, pour finalement, dans certains cas, instaurer la systématisation de l’évaluation individuelle par « unité de savoir » (compétence), pratique qui porte le nom de pré-test/post-test et qui, parfois, est mise en œuvre à plusieurs reprises au sein d’une même formation, on en trouve de nombreux exemples dans les kits pédagogiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À l’heure actuelle en France, dans l’industrie et dans les services, les pratiques d’évaluation en formation peuvent, parfois, aller jusqu’à une notation individuelle retransmise à la hiérarchie à l’issue d’une formation.

La norme ISO 14000 concerne l’environnement, elle est devenue — dans la seconde moitié des années 2000 en France — un concept à part entière, celui du développement durable (DD). On peut encore actuellement, avec le DD, faire de très bonnes affaires si l’on est certificateur, formateur, consultant, et aussi, bien sûr, chef d’entreprise. Sa « philosophie » — soit les « droits » de l’homme et de l’environnement définis ensemble, et normalisés — est utilement consultable sur le site du Pacte mondial (Global Compact en anglais), une organisation créée en 2000 au sein de l’ONU, laquelle a produit un référentiel, donc des normes : « ODD » (objectifs développement durable). Cette organisation affiche l’engagement ODD d’entreprises sises sur tous les continents, ainsi que leur promesse de présenter annuellement au Global Compact leur « COP » (Communication on progress).

La liste des entreprises faisant partie du Global Compact est presque infinie, et, comme on pouvait s’y attendre, les principaux grands groupes qui font l’économie mondiale actuelle en sont : Areva, Bayer (Monsanto y est toujours, au Brésil), BNP Paribas, Bouygues, Danone, EDF, HSBC, Lagardère, Natixis, Nike, Shell, Total, etc.

Le Pacte mondial est une « initiative volontaire d’entreprises responsables (…) dans les domaines des droits de l’homme, des normes de travail et de l’environnement, et de lutte contre la corruption », il se définit par ailleurs comme Corporate Citizenship in the World Economy (Citoyenneté d’entreprise dans le monde économique ou économie monde). De son côté, le site France Diplomatie le définit comme « Initiation au reporting extra-financier » et précise : « En 2017, le Global Compact France a été élu par ses pairs comme meilleur réseau local du Global Compact des Nations unies pour la quatrième année consécutive, sur 90 réseaux dans le monde. En juin 2018, la France est entrée au board du Global Compact des Nations unies à New York avec la nomination de Jean-Pascal Tricoire, président du Global Compact France et PDG de Schneider Electric. La France est membre du Groupe des gouvernements, dont elle a assuré la présidence en 2018. »

Il y a encore quelque temps était inscrite au fronton du site de cette institution une citation de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies à l’époque : « We need business to give practical meaning and reach to the values and principles that connect cultures and people everywhere » (Nous avons besoin des entreprises pour donner du sens pratique et pour atteindre les valeurs et principes permettant de connecter les cultures et les peuples partout dans le monde).

« Je dirige une entreprise, pourquoi devrais-je m’intéresser aux droits de l’homme ?
— Vous devez vous intéresser aux droits de l’homme car cela fait partie de votre rôle de chef d’entreprise moderne et performant. »

Introduction du Guide des droits de l’homme pour les petites et moyennes entreprises
Global Compact via la Commission européenne

On ne résiste pas au plaisir de vous la faire relire encore une fois, ou de peut-être vous la faire découvrir, voici la définition introductive de la « Materials Genome Initiative » définie par le département scientifique de la présidence des États-Unis (sous la présidence Obama) : « A genome is a set of information encoded in the language of DNA that serves as a blueprint for an organism’s growth and development. The word genome, when applied in non-biological contexts, connotes a fundamental building block toward a larger purpose » (Un génome est un ensemble d’informations encodées dans le langage de l’ADN qui sert de modèle pour la croissance et le développement d’un organisme. Le mot génome, lorsqu’il est appliqué dans des contextes non biologiques, évoque l’élément de base fondamental d’un but plus large).

Après la qualité : systématisation de la mise en procédures (du contrôle des produits, aux modalités de travail et de relations) ; le développement durable : poursuite de la mise en procédures et, au prétexte de l’éthique, mise en commun des « besoins » de la nature et des humains ; voici donc, avec la « Materials Genome Initiative », l’équivalence vivant/matière entérinée par le département scientifique de la présidence des États-Unis, suivi par bien d’autres États, France comprise.

Ce programme vise, en particulier, à accélérer la mise en production de technologies émanant des découvertes faites au sein des laboratoires scientifiques. Le rapprochement concerne donc avant tout les scientifiques et les ingénieurs qui, dans un article paru sur le site Sciences et techniques de l’ingénieur, nous expliquent ceci : « Ces dernières années, le domaine de la simulation de matériaux a généré un grand effort dans le monde de la science et des technologies. Il faut dire que ces techniques de simulation représentent un changement de paradigme : au lieu de mener des expérimentations dans un laboratoire, les scientifiques utilisent les lois de la physique et des méthodes computationnelles pour reproduire in silico le comportement des matériaux. Mieux encore, en prenant en considération les lois de la mécanique quantique qui régissent le comportement des électrons et des atomes, les chercheurs peuvent prédire des propriétés qui n’ont pas encore été mesurées, ou encore simuler des matériaux qui n’existent pas encore. Cela ne requiert pas de disposer d’un laboratoire « physique » ni d’infrastructures majeures. Les scientifiques sont seulement limités par leur propre ingéniosité et la puissance de leurs ordinateurs. Face à ce champ de possibilités extraordinaires, plusieurs initiatives ont vu le jour de par le monde, telle que la « Materials Genome Initiative » aux États-Unis et le NCCR Marvel à l’EPFL, ainsi que plusieurs centres d’excellence européens en design des matériaux.

Derrière ces initiatives se trouvent des softwares qui ont été développés des années durant par de nombreuses équipes de scientifiques. Or ces outils impliquent des centaines de milliers de lignes de code, et ils sont devenus si complexes qu’il est impossible de déterminer s’ils fonctionnent comme ils le devraient. Une solution s’est alors imposée pour sortir de cette impasse : organiser un blind test entre les meilleurs softwares existant.

L’initiative pour le génome des matériaux se vend en mettant en avant la « lutte contre la pauvreté » [2]. Au-delà de ses nobles buts scientifiques, elle vise au rapprochement des organisations, elle n’est donc pas enseignée en tant que telle aux salariés, elle est en revanche étudiée dans les ministères, par ailleurs, des cabinets de consulting font leurs choux gras en conseillant les chefs d’entreprise sur les stratégies à mettre en œuvre pour innover et se rapprocher au mieux de partenaires utiles. De leur côté, tous les grands laboratoires de recherche français savent concrètement ce qu’il en est d’avoir à travailler selon des normes précises de publication et d’évaluation, et d’avoir à établir des partenariats rapprochés (notamment pour obtenir des financements) avec les centres de production. Un autre moyen de se financer est d’organiser des formations. Le CNRS n’est pas en reste qui se propose, si vous êtes « ingénieurs méthode, ingénieurs procédé, qualiticiens, responsables amélioration continue et autres professionnels » de vous former, par exemple, aux « Plans d’expériences pour l’entreprise » de façon à vous faire « adopter une approche expérimentale optimisée ».

Conclusion express
Deux ou trois normalisations parmi une infinité d’autres

Autodictat-I.ciel : prévention de vos « risques psychosociaux » (RPS)

VD 476 / DT 1.1.1 - Appliquez le principe de base de la qualité, il est confortant et simple : écrire ce que vous faites, faire ce que vous avez écrit.
VD 476 / DT 1.1.2 - Soyez care active : prenez soin de votre développement personnel, un sas de décompression pour vous, un devoir envers la communauté.
VD 476 / DT 1.1.3 - Gardez toujours espoir et prenez patience : quand tous les processes auront été matérialisés, personne des personnes n’achètera plus les produits produits.

Si vous ne savez pas comment performer ce process, rapprochez-vous de votre N+1 de façon à envisager votre inscription à une formation RPS.

Vous êtes membre des RH ? Saisissez cette opportunité car, suite à une seconde formation qui est certifiante, vous serez nommé·e « secouriste psychique », un rôle captivant et valorisant qui vous permettra de vous impliquer dans la prévention des crises suicidaires et d’être proactif·ve en matière de bien-être partagé.

Natalie

Notes

[1L’ISO (Organisation internationale de normalisation) est le plus important producteur et éditeur mondial de normes internationales. L’ISO est le réseau des instituts nationaux de normalisation de 159 pays (un membre par pays), dont le secrétariat central, situé à Genève, assure la coordination d’ensemble. L’ISO est une organisation non gouvernementale qui jette un pont entre le secteur public et le secteur privé. Bon nombre de ses instituts membres font en effet partie de la structure gouvernementale de leur pays ou sont mandatés par leur gouvernement, d’autres organismes membres sont issus du secteur privé et ont été établis par des partenariats d’associations industrielles à chaque niveau national. L’ISO permet d’« établir un consensus sur des solutions répondant aux exigences du monde économique et aux besoins plus généraux de la société ». Exemple récent de nouvelle norme produite par l’ISO qui en a produit des dizaines de millier : « La série des normes internationales ISO 37100 aide les communautés territoriales à adopter des stratégies pour accroître leur durabilité et leur résilience. Toute dernière adjonction à cette série, ISO 37122, Villes et communautés territoriales durables - Indicateurs pour les villes intelligentes. »
La liste des dirigeants de l’ISO démarre avec son président, lequel est choisi parmi les anciens membres à part entière (représentants de leur pays au sein de l’ISO). De 2012 à 2015, le président était également ancien vice-premier ministre de Poutine. Quittant la présidence, il était « directeur général de l’Institut central d’aérohydrodynamique (TsAGI), l’un des plus grands centres de recherche au monde, un institut de premier plan pour la recherche théorique et l’expérimentation appliquée à l’aviation ». De 2015 à 2018, Zhang Xiaogang a assuré la présidence de l’ISO. À la date de sa nomination, il était président du groupe Ansteel (sidérurgie), entreprise sous contrôle de la Sasac, agence publique chinoise chargée de superviser les entreprises d’État. Ansteel est classée parmi les 500 premières entreprises mondiales.
Le mandat de président de l’ISO a été ramené à deux ans en 2018. Jusqu’en 2020 préside le Canadien John Walter, ancien directeur général du CCN (Conseil canadien des normes, une société d’État). Fin connaisseur de « l’industrie canadienne de la normalisation » (selon les mots de Tony Clement ministre de l’Industrie et ministre responsable du Standards Council of Canada, SCC), John Walter fut également vice-président de l’Association canadienne de normalisation (CSA), il a également été pendant cinq ans président et directeur de la Technical Standards & Safety Authority (TSSA), un organisme non gouvernemental sans but lucratif chargé de fournir des services de sécurité publique pour la province de l’Ontario (canada.ca). Le président à suivre est déjà connu et affiché : « Eddy Njoroge est l’ancien PDG de Kenya Electricity Generating Company (KenGen) où il a été le fer de lance de la transformation de l’entreprise d’une société parapublique en une société cotée en bourse. De 2008 à 2012, il a été président de l’Union des producteurs et distributeurs d’électricité en Afrique. Il est actuellement président du conseil de Telkom Kenya et de la bourse de Nairobi et est membre du conseil d’administration de CfC Stanbic Bank, Real Insurance Ltd, et Proctor & Allan, entre autres sociétés. » (globeleq.com)

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