☀ Alac Sac jun, 1er juillet. Il s’agit d’une annexe de l’ejido de San Sebastián Bachajón, commune de Chilón, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d’Ocosingo (zone tzeltal). Cet ejido est adhérent à La Otra. Menace de spoliation violente d’un terrain appartenant à une membre de l’ejido de la part de l’ancien conseil de l’ejido « officialiste » (c’est-à-dire de l’un des partis présents aux élections : PRI, PAN, PRD ou PVEM).
☀ Communauté Mártires, 1er juillet. Cette communauté fait partie de la Commune autonome Lucio Cabañas, Caracol de Morelia, dans la jungle tzeltal. Enlèvement et séquestration fin juin de deux habitants par l’Orcao, Organisation régionale des caféiculteurs d’Ocosingo, qui fonctionne de fait comme une organisation paramilitaire sous l’impulsion de certains de ses dirigeants. C’était la dernière en date d’agressions déguisées en conflits inter ou intra-communautaires.
☀ Communauté San Marcos Avilés, 1er juillet. Commune autonome Lucio Cabañas, Caracol de Morelia. Également du harcèlement, des spoliations de terrains, et des menaces d’expulsion par la force, par des membres des partis PRI, PRD, et PVEM.
☀ Communautés Nuevo Paraíso et Nuevo Rosario, 10 juillet. Appartenant respectivement aux communes autonomes Francisco Villa et San Manuel, jungle tzeltal, Caracol de La Garrucha. Harcèlement de l’Orcao, spoliation de terres. Les envahisseurs cultivent à leur profit les terres prises aux zapatistes. Ils volent des plants de café, des champs de maïs, de canne à sucre, du bétail, du fil de fer et abattent arbres. D’autres vendent du gravier extrait illégalement des terres usurpées.
☀ Ejido Monte Redondo, 4 août. Ejido qui se trouve sur la commune officielle de Frontera Comalapa, zone tojolabal. Les victimes, elles, font partie de la Commune autonome Tierra y Libertad, qui dépend du Caracol de La Realidad. Cette fois encore, derrière les agressions, les partis PAN, PRD, PRI et PVEM. Spoliation, vol de maïs, de haricots, de fruits et de café, occupation illégale de terrains, l’un de huit hectares, le second de trois et le dernier de huit encore. Ces terrains appartiennent à des bases de soutien zapatistes, qui les ont achetés dans l’ejido en 1972 et les ont cultivés sans problème jusqu’en 1987. Alors sont apparus de « sérieux conflits » qui persistent jusqu’à ce jour. L’un des envahisseurs de ces terrains qui occupait un hectare, l’a vendu sans complexe en mars dernier. Le 27 juillet, environ 200 personnes, dont les autorités de l’ejido, ont envahi les terrains des zapatistes, et se sont mis à abattre les plants de café qui commençaient à donner. Le conseil de bon gouvernement de La Realidad souligne bien : « Les personnes sans vergogne qui font de la provocation sont des ejidatarios possédant plus de quinze hectares chacun, et si quelques-uns n’en ont plus, c’est qu’ils les ont vendus. »
☀ San Sebastián Bachajón, 5 août. ejido adhérent à La Otra (cf. supra). Les cinq ex-prisonniers politiques libérés en juillet ont reçu des menaces de mort de la part de dirigeants locaux du PVEM. Les autorités locales avaient prétendu conditionner leur libération au fait qu’ils cèdent leurs terres dans l’ejido.
☀ Communauté Patria Nueva, 21 août. Fait partie de la Commune autonome Lucio Cabañas, Caracol de Morelia, zone tzeltal. Là encore, agression de l’Orcao : environ 150 personnes ont envahi et détruit un local qui servait de cuisine pour les visiteurs et observateurs internationaux. Ils ont aussi tenté de pénétrer dans une maison en planches qui sert d’école secondaire autonome, et menacé de la détruire. Le communiqué signale que l’Orcao menace d’exclure ceux de ses membres qui ne se prêteraient pas aux provocations antizapatistes.
☀ Ejido de Tila, 24 août. Cas original : l’assemblée de l’ejido de Tila, commune officielle du même nom, au nord de l’État, dénonce une tentative d’usurpation de terres principalement orchestrée par le curé du coin, sous prétexte de pouvoir vendre des terres. L’assemblée de l’ejido, tout en le déplorant, déclare qu’elle laissera la liberté à ceux qui veulent vendre « notre mère la terre », suivant les lois agraires et les traités internationaux.
☀ Communauté San Patricio, 14, 17 et 19 septembre. Commune autonome La Dignidad, Caracol Roberto Barrios (commune officielle de Sabanilla, nord de l’État, zone chol). Cette fois-ci, on voit réapparaître le tristement célèbre groupe paramilitaire Paz y Justicia, qui a fait des ravages dans le secteur pendant les dix ans qui ont suivi le soulèvement zapatiste en 1994. La communauté s’est retrouvée assiégée par plus d’une centaine de paramilitaires, venant des communes de Tila et Sabanilla, qui ont tiré des coups de feu, bloqué tous les accès, brûlé dix-huit hectares de cultures, saccagé des champs de maïs, et menacé d’assassiner les zapatistes qui refuseraient d’abandonner leurs terres. Le lendemain, les envahisseurs ont reçu des renforts, leur nombre montant à 160. Les zapatistes ont reconnus comme dirigeants le commandant de la police municipale de Tila, un ancien commandant de la même, et d’anciens policiers et fonctionnaires municipaux de Tila et Sabanilla. Selon le Centre des droits de la femme du Chiapas (CDMCH), cela montre la volonté du PRI et de son allié le PVEM de « récupérer par la violence et à tout prix le pouvoir politique dans les communes et régions habitées par les zapatistes ».
☀ Communauté Nuevo Purísima, 22 septembre. Commune autonome Francisco Gómez, Caracol de La Garrucha, zone tzeltal. Cette fois, l’agression le 18 septembre est le fait de 45 personnes armées de machettes qui se proclament « indépendantes », et qui sont venues « prendre possession » d’un terrain de 178 hectares où travaillent les bases de soutien zapatistes. Les envahisseurs ont été transportés par deux camionnettes de la mairie (PAN) d’Ocosingo. Le lendemain, une centaine d’autres, des paramilitaires de Chilón, en ont fait autant sur un terrain de la communauté de Nuevo Paraíso (cf. ci-dessus). Ceux-ci portaient des armes à feu. Le conseil de bon gouvernement affirme que c’est l’argent de l’ONU, précisément du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui sert à armer les paramilitaires.
On ne l’a pas signalé à chaque fois, puisque c’est toujours le cas, dans chacune de ces agressions les zapatistes insistent sur la responsabilité des trois niveaux de gouvernement, celui de la municipalité, celui de l’État et celui de la Fédération..
25 septembre 2011,
El Viejo