¡NI UNA MÁS !
Vendredi 30 août. Des dizaines et des dizaines de familles victimes de disparition forcée ont manifesté face au Palais national, elles affirment qu’au Mexique il y a au moins 40 000 disparus et plus de 37 000 corps non identifiés. Elles précisent, ces familles, qu’il ne s’agit pas seulement de s’étonner devant le nombre de disparus, mais bien de prendre conscience que chaque chiffre signifie une souffrance insoutenable pour les proches. La réponse des autorités à cette catastrophe humaine est l’inaction. De 2006 à aujourd’hui plus de 3 000 fosses clandestines avec 4 974 corps ont été mises au jour. Il ne s’agit pas d’accumuler des chiffres mais de se dire que le Mexique révèle seulement au grand jour, rend seulement visible, un désordre humanitaire d’une ampleur considérable, inouïe, et qui nous concerne tous directement.
Mercredi 28 août. Ils séquestrent le patron du bar El Caballo Blanco, ils lui coupent la tête ; le propriétaire du bar de nuit de Coatzacoalcos (Veracruz) aurait refusé de payer sa « protection » ; cependant, les représailles ne s’arrêtent pas là, un commando de huit hommes bien armés se rend au Caballo Blanco, tire sur les clients, bloque les sorties et met le feu : 29 morts. Un suspect, spécialiste bien connu des extorsions, la Loca, a été arrêté. Il a été immédiatement relâché par le juge qui instruit l’affaire, ce qui a permis à la Loca de graver une vidéo dans laquelle il nie toute culpabilité. Cet attentat révèle tout un système de corruption à grande échelle dans lequel se trouvent impliqués de nombreuses personnalités tant sur le plan politique que sur le plan institutionnel, déclare le titulaire de la Fiscalia générale de la République, Alejandro Gertz Manero.
Vendredi 9 août.
Guerra entre CJNG y Viagras
[bleu violet]Ejecutan a 19 en Uruapan ; mutilan y cuelgan cuerpos[/bleu violet]
Pedirá el gobierno de Michoacán más elementos de Guardia Nacional.
Ce sont les gros titres de La Jornada : « Guerre entre CJNG et Viagras » — ce sont deux cartels du capital, el Cartel Jalisco Nueva Generación contre le cartel, connu lui aussi, los Viagras (qui représente les Chevaliers du Temple ou encore La Famille, cartel qui régnait sur le Michoacán avant l’intervention de l’État avec l’aide du cartel de Jalisco) ; « 19 personnes sont exécutées à Uruapan, les corps ont été mutilés et pendus ; le gouvernement du Michoacán va demander une augmentation des effectifs de la Garde nationale. »
En lisant ces dernières actualités mexicaines, les calaveras de Posada nous viennent à l’esprit : une danse macabre, la danse des pendus, qui entraîne le Mexique dans un fol tourbillon que rien, désormais, ne peut plus arrêter. Et c’est bien le sentiment que nous pouvons avoir, celui d’un vide sidéral dans lequel un bateau qui aurait pour nom « Le Mexique » fait naufrage et sombre avec tout son équipage. Tout le socle culturel sur lequel voguait encore le Mexique paraît s’effondrer, englouti soudain dans le néant. Rien, il n’existe plus rien. Tout ce qui fonde la culture d’un pays, la vie sociale se réfléchissant en elle-même, semble avoir disparu ou s’être retiré dans des recoins désormais inaccessibles.
La Jornada, qui est devenu solidaire du gouvernement actuel, a bien le sentiment, avec cette dernière information, de toucher du doigt l’insondable gouffre, l’abîme du vide, dans lequel sombre le Mexique. Le journal s’efforce alors de donner une explication banale à cette danse des corps démembrés au-dessus de la ville d’Uruapan, pourtant cette cause, la guerre des gangs, qui cherche à expliquer l’inqualifiable, est partie prenante de l’inqualifiable : la mort sociale du pays ou, encore, la mort clinique de la société mexicaine, et cette guerre sans mesure des cartels du capital en est le symptôme le plus visible. C’est un incendie dévastateur que rien n’arrête, il emporte tout dans le ronflement de ses flammes, les institutions comme les gens. Comme un vol de sauterelles obscurcissant le ciel…
Face à cette visibilité de l’inhumain qui se balance à nouveau au-dessus de la tête des Mexicains, et l’arrivée au pouvoir d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO) n’aura en rien arrêté la fatale chute, le remède préconisé, l’augmentation des effectifs de la Garde nationale, est absolument dérisoire comme a pu être dérisoire l’intervention de l’armée des gouvernements antérieurs : mêmes maux, mêmes remèdes tout aussi inefficaces.
Où, dans cette soudaine obscurité venue avec le vent du nord, dans cette soudaine froideur qui gèle nos os, trouver un feu ? Dans quelle profondeur de la société trouver une résistance à la tempête qui nous emporte ?
Cette résistance à la toute-puissance de l’argent peut prendre une forme organisée et, dans le domaine de l’organisation, celle des zapatistes est exemplaire à la fois par sa cohésion, sa souplesse et son étendue. À l’extrême Sud-Est du pays, les zapatistes protègent, entretiennent et nourrissent un feu, celui d’une résistance obstinée face aux malheurs des temps. Ils témoignent. Ils sont les derniers Mohicans qui, à la nuit tombée, allument un feu de camp, un bivouac, et ce bivouac se voit au loin. C’est un bivouac dans les hurlements de la guerre à outrance. Les zapatistes sont nos sentinelles dans la nuit. Des sentinelles dans notre nuit.
J’ai apprécié à sa juste valeur la réponse zapatiste à la menace représentée par les ambitions des entreprises capitalistes et leurs visées expansionnistes. La réponse des zapatistes est stratégique, ils ne se sont pas laissé prendre au dépourvu, ils se sont renforcés. Leur lucidité, au sein d’une société civile molle, ballottée entre promesses et mensonges, force l’admiration. Une nouvelle fois, les zapatistes ont su contourner l’obstacle et l’état de siège dans lequel le gouvernement pensait les contenir. Bravo ! Sept nouveaux caracoles ! C’est la bonne nouvelle du jour ! Dans ce jeu d’échecs grandiloquent où se joue notre devenir, les zapatistes ont un coup d’avance et prennent de vitesse les hypocrites laborieux. Il y a de quoi jubiler dans les chozas !
Alors que la guerre sociale a bien lieu, madame la société civile mexicaine joue les mijaurées et se pâme face aux promesses-baratins de son élu de charme. Elle ignore et se voile la face devant la recrudescence de la guerre dans l’extrême Sud-Est mexicain. Elle reste aveugle, elle ne perçoit pas (ou se refuse de percevoir) tous les signes qui annoncent une guerre imminente, ou une guerre qui est déjà en cours : patrouilles et encerclement militaire des communautés zapatistes, et leur survol continuel par l’aviation et les hélicoptères.
La résistance aux malheurs prend parfois une forme plus spontanée et pour ainsi dire instinctive par ceux et surtout celles qui s’insurgent contre ce qui est perçu comme opposé aux valeurs les plus ancrées à leur personne, à leur vie, à leur manière d’être. Une solidarité.
Asesinan en Michoacán a la activista Zenaida Pulido (dans le Michoacán, ils assassinent la militante Zenaida Pulido), cela a pu faire un titre du journal (La Jornada du 22 juillet). Zenaida Pulido coordonnait la quinzième caravane de recherche des personnes disparues. Avec sa sœur, elle tenait une modeste fonda près de l’océan, il faut bien vivre, cependant cette femme a constitué une vague menace pour le crime organisé. À la recherche de son frère, elle a regroupé les parents d’une dizaine de personnes disparues, victimes de la guerre des gangs ou des forces militaires et policières, et qui n’avaient pas signalé les disparitions à la police de peur d’être, elles-mêmes, très inquiétées sinon liquidées ; Zenaida Pulido a ainsi formé une caravane qui a localisé une fosse clandestine avec de nombreux cadavres (43 fragments d’os humains), des vêtements, des cartouches de fusil AK47 à Tizupan (Aguila) dans le Michoacán, près de la côte du Pacifique. Les cartels ne lui ont pas pardonné cette découverte qui signalait leur présence dans la région.
Zenaida Pulido avait reçu des menaces de mort qu’elle avait rapportées aux autorités. Celles-ci ne firent rien pour la protéger sous le prétexte qu’elle était une simple commerçante et non une militante des droits humains. Pourtant, elles sont nombreuses ces femmes, mères de famille, ces femmes ou ces « mères courage » qui ont formé avec d’autres mères de famille, d’autres femmes courage, des groupes de recherche dans tout le Mexique, de Veracruz ou du Guerrero à Coahuila au Nord. Elles ont rompu la complicité du silence. Elles gênent. Elles gênent aussi bien les « autorités » complices des mafias locales ou régionales et qui, en ce domaine, sont d’une rare incompétence, que le crime organisé qui voudrait bien rester dans l’ombre, passer inaperçu et qu’un silence complice s’étende sur leurs agissements et leurs exactions !
Oui, c’est cela, les différents cartels du capital recherchent la complicité du silence : obtenir que l’on fasse volontairement silence sur leurs agissements, c’est rechercher et obtenir une complicité de la part de la société envers eux : la complicité de la peur, de la soumission, de l’acceptation. Être silencieux, c’est se rendre complice ; rompre le silence, c’est refuser cette sorte de complicité tacite, larvée, qui ne dit pas son nom. Toutes ces femmes qui se sont organisées pour rechercher leurs proches disparus ont rompu ce silence complice, elles ont rejeté la complicité d’un consentement sous-entendu, du non-dit, de la peur et de la soumission. Elles ne mettent pas réellement en danger les gangs et les cartels, ce n’est pas pour cette raison que tous ces collectifs de recherches ont reçu des menaces. Ils ont été menacés car ils rejetaient cette forme de complicité attendue, cette forme de complaisance larvée à l’égard des gangs du capital et de leurs exactions. Alors que la police, les institutions de l’État et le crime les obligeaient à se taire, ces femmes ne se sont pas tues. Elles ont bravé la peur qui les contraignait au silence et à l’inaction.
C’est une descente aux enfers que ces collectivités des familles de disparus ont entrepris de leur propre volonté, sans aucune aide. Et elles découvrent des charniers dans tout le Mexique. Un des plus récents est celui des collines de Santa Fe dans l’État de Veracruz : 22 000 fragments d’os, des centaines de corps sans tête et 298 crânes. C’est une plongée dans le Mexique contemporain ; dans notre enfer ? Elles font en sorte que l’horreur du Mexique, jusque-là enfouie et cachée sous la chape de plomb d’un silence complice, apparaisse à la surface, devienne visible, enfin.
Dans la plupart du temps, c’est sous cette forme modeste, humble même, que la société mexicaine réagit face à ce qu’elle juge inadmissible : on se rencontre, on se parle, on se coordonne, on agit. Face à l’inadmissible, l’État ne réagit pas ou réagit en trompe-l’œil, l’impunité étant la règle ; c’est la société qui réagit, c’est souvent la partie la plus ignorée, la plus silencieuse de la société, la plus touchée aussi, qui dresse la tête et se fait entendre, c’est elle qui crie au scandale.
Comment ne pas évoquer la lutte des femmes contre les horreurs du « féminicide » ( ¡ni una más ! , pas une de plus !) dans tout le Mexique, souvent au prix de leur propre vie ?
« Des os dans le désert. » On dit que le meurtre des femmes a commencé à la fin du XXe siècle à Ciudad Juárez, au nord du Mexique, qu’on a commencé à trouver des corps de jeunes femmes dans le désert qui entoure la ville et dans les terrains vagues qui bordent les bidonvilles ; des hypothèses ont été émises, plus horribles les unes que les autres, mais les assassinats en série n’ont jamais été réellement résolus. Et puis ce génocide et son aspect systématique d’assassinats de femmes se sont étendus comme une tache d’obscurité sur tout le pays. On peut bien voir dans l’aspect démentiel de ces meurtres (neuf femmes sont assassinées tous les jours) le symptôme d’un malaise profond qui touche la société mexicaine dans ces fondements génériques, j’y vois, pour ma part, une civilisation qui se noie.
Surtout dans cette dégénérescence, dans cette décomposition et désagrégation du genre humain, les femmes semblent bien constituer le dernier rempart, la dernière digue face à la vague monstrueuse qui nous emporte. Les zapatistes qui font face à ce désordre de l’humain en ont bien, semble-t-il, l’intuition.
Para el pueblo me’phaa, las mujeres embajadoras son las gúji étsu, las grandes mujeres sabias de la comunidad. Las que conservan la memoria intangible que han heredado de los ancestros, las de la palabra cristalina. Palabras que dan luz y que saben guiar a las nuevas generaciones. Las sabias son mujeres reconocidas por su vida recta, por su actuar a favor de la comunidad. Son luz y fuego, ternura y temple. Tienen el don de saber mediar en los conflictos y de mantener la calma en medio de las tormentas. [1]« Pour le peuple me’phaa, les femmes ambassadrices sont les gúji étsu, les grandes femmes, femmes de savoir de la communauté. Celles qui conservent la mémoire intangible héritée des ancêtres, celles à la parole cristalline. Des paroles qui apportent la lumière et qui savent guider les nouvelles générations. Les sages, les femmes de la connaissance, sont reconnues pour leur vie droite, et pour agir en faveur de la communauté. Elles sont lumière et feu, tendresse et force de caractère. Elles ont le don et l’art d’intercéder dans les conflits et de maintenir le calme au milieu des tempêtes. »
J’aime cet éloge de la femme indienne héritière d’une sagesse ancestrale, gardienne d’une culture au sein de laquelle sa place est reconnue et respectée. Trop souvent nous en restons à des clichés : la femme indienne doublement soumise, en tant qu’indigène et en tant que femme. La réalité me paraît plus complexe, la femme indienne, comme la femme métisse ou afro-mexicaine, subit de plein fouet la domination du monde occidental, monothéiste et patriarcal, et sa vision de la femme soumise à l’homme, pourtant elle garde l’héritage, flou, vague et le plus souvent inconsistant, d’une autre culture, d’une autre civilisation, plus égalitaire. J’ai pu maintes fois remarquer que, lorsque le lien avec l’héritage ancestral n’était pas totalement rompu et défait, la femme indienne, comme bien d’autres femmes dans le monde, en Afrique, en Asie, en Océanie et même en Europe, avait une reconnaissance sociale qui lui est en général refusée dans ce qu’on appelle notre civilisation.
C’est un combat contre l’horreur, qui semble ne pas avoir de fin ; une obstination dans une sorte d’indifférence et de mollesse complice des autorités civiles, comme si la société mexicaine devait accepter l’inacceptable. Le pays est arrivé à un point de rupture entre la population et l’État. Toutes les institutions étatiques, comme la police et la justice, qui devaient, en principe, protéger la population, penchent du côté du crime. La complicité n’est pas toujours explicite, elle est faite de silence, de gênes, d’impunités, d’une solidarité de classe qui ne dit pas son nom, comme si les hommes de pouvoir venus du crime, de l’État ou du commerce se retrouvaient dans le même monde. Une vieille connivence qui unit le soudard et le juge. Dans tous ces signes d’une perdition, le Mexique semble avoir recouvré les vieux réflexes, jamais véritablement abandonnés, de la conquête, quand le prêtre, le juge et le spadassin défendaient un même monde : celui dont ils étaient issus et qui se mettait en place et reposait sur l’exploitation intensive et absolue des peuples indigènes, quand la femme indienne devait être entièrement soumise, sous peine d’une mort horrible, à la volonté de puissance du maître. Avec cette vague de meurtres, il semblerait bien que le Mexique ait retrouvé ses vieux réflexes, jamais tout à fait oubliés, de la conquête, du pillage et du viol. Le ravalement de façade, le verni civilisateur, se fissure, se délite et se craquelle et c’est bien la trogne du soudard qui apparaît soudain.
Je ne parlerai pas du retour des prédateurs venus de l’Occident chrétien et commerçant avec l’idée de s’enrichir au plus vite aux dépens de la population originaire, soumise par le glaive. Depuis l’époque de la colonie, ces prédateurs ont toujours existé et ils font désormais partie de la société mexicaine, mais d’importants mouvements sociaux venus des profondeurs de la société avaient contenu et limité jusqu’à présent leur pouvoir. Cet assouplissement de la vie politique, très réduit, et reposant sur une certaine reconnaissance par le parti d’État des « travailleurs », ouvriers ou paysans (et non de la population autochtone) a été remis en cause par ce même parti très récemment. Les vannes ont été ouvertes. L’esprit du lucre, le goût immodéré pour l’argent et le pouvoir, comme une déferlante, a, de nouveau, envahi le pays. Les digues ont été emportées, rien ne semble plus être en mesure de contenir ce tsunami de l’ego, l’état d’esprit du prédateur venu avec la domination sans partage de notre dite civilisation.
Cet état d’esprit du prédateur n’est pas propre au Mexique, il vient de loin, quand les marchands sont partis à la conquête du monde. Que peut-on lui opposer sinon le goût de l’autre : la vie sociale elle-même reposant sur la reconnaissance de l’autre, c’est-à-dire sur une éthique. Cette éthique, nous ne la trouvons pas chez les hommes d’affaires ni chez les hommes d’État, nous la trouvons dans la population, chez les zapatistes, parmi la population d’origine indienne : c’est l’esprit de la communalité.
Le lien est désormais coupé entre la population et l’État avec ses institutions. La victoire d’Andrés López Obrador aux dernières élections peut s’entendre comme une tentative de rétablir à tout prix une confiance perdue. Le mot d’ordre du président se veut moral : mettre fin à la corruption. Tenir un double discours n’est sans doute pas suffisant pour rétablir une confiance qui s’est perdue. AMLO a bien reçu les parents des [bleu violet]43 normaliens disparus[/bleu violet] dans des conditions qui sont loin d’être éclaircies. Il n’ira pas jusqu’au bout car il s’agit véritablement d’un crime d’État et l’on voit mal un chef d’État remettre en cause sa fonction.
Depuis septembre 2014, les mères et les pères, des 43 normaliens d’Ayotzinapa ne se lassent pas de manifester et d’exercer une pression morale incessante face à l’infamie sans nom d’un État complice du crime, protégeant et couvrant obstinément les véritables acteurs de cette tragédie. Grâce à l’obstination des familles, grâce à leur révolte face au scandale de l’inhumain, on se dit que la société mexicaine est toujours vivante. C’est comme si la société puisait dans ses profondeurs les plus obscures, mais aussi les plus atteintes, les plus touchées par cette vague monstrueuse du crime contre l’humain, la force, le sursaut nécessaire pour se révolter. Ces manifestations de la colère et de la « digne rage » trouvent alors un écho et une reconnaissance dans une large partie du public, mais l’État sollicité reste de marbre, les hauteurs de la société par leur indifférence proche d’une connivence active avec le crime finissent par imposer une chape de plomb qui paraît étouffer toute volonté de changement radical.
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Oaxaca de Juárez, début septembre 2019
Georges Lapierre