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Considérations sur les temps qui courent (II)

lundi 11 mai 2020, par Georges Lapierre

À la mort de mes grands-parents, à la mort de mes parents et ainsi de génération à génération, c’est bien tout un pan de la vie sociale qui s’écroule soudainement, comme une falaise s’engloutissant dans la mer. Sur la fin, nous avons fait une partie du chemin ensemble, j’ai pu me faire une très vague idée de ce qu’ils avaient connu ; à leur mort, tout ce passé, tout ce vécu qui faisait partie d’eux, s’est à jamais effacé. Nous pourrions ainsi remonter loin dans le temps et nous nous rendrions compte que ce qui a disparu peu à peu ce fut le goût des autres, la vie sociale dans ce qu’elle a de sensible et pour tout dire dans ce qu’elle a d’humain ; cela en dépit de toutes les bourrasques qui l’ont traversée. Nous sommes accrochés à cet aspect sensible du vécu et il disparaît peu à peu. Au fil des ans, la vie sociale se dégrade progressivement. Nous allons vers un isolement de plus en plus grand, vers une absence de vie sociale dans le sens d’une vie avec les autres. Cette vie avec les autres implique un savoir-vivre, que nous avons perdu à la longue, elle implique une manière d’être liée à la conscience d’entrer comme sujet dans une relation avec d’autres sujets. Nous avons tenu bon et puis tout s’est effiloché peu à peu sans que nous en prenions conscience, nous nous sommes retirés en nous-mêmes comme la mer se retire ne laissant plus qu’une plage désertée.

Cette sociabilité a résisté à l’Empire romain, elle a résisté à la présence des envahisseurs, à ces hordes de cavaliers et de guerriers venus de l’Est et qui ont constitué des royaumes avec les peuples autochtones accrochés à un lieu comme des coquillages à leur rocher. Cette sociabilité a véritablement commencé à se trouver atteinte dans ses fondements et à se désagréger progressivement assez récemment, avec la mainmise d’une bourgeoisie nationale sur les affaires publiques. Cette mainmise et cette accélération du mouvement de décomposition sociale qui l’accompagne avaient commencé bien avant la fin de la royauté, vers le bas Moyen Âge ; les mouvements millénaristes l’annonçaient à travers la critique de l’argent et de la dette qui lui était fatalement associée. Ils dénonçaient dans l’argent et le prêt à intérêt la cause principale de bouleversements sociaux importants jetant sur les routes de l’exil social bien des pauvres. Puis il y a eu la naissance du protestantisme qui, à l’intérieur du christianisme, avait saisi le fabuleux et impitoyable esprit de ce mouvement qui était en train d’emporter tout un monde.

L’individualisme marqué par le goût pour l’argent remplaçait peu à peu le goût pour les autres. Les insurrections, les rébellions, les jacqueries, la révolte des croquants montraient bien encore la force vive des communautés paysannes confrontées à l’impôt et aux fermiers généraux ; ces révoltes étaient trahies continuellement par cette même bourgeoisie, par cette puissance grandissante que la bourgeoisie représentait et qui s’installait peu à peu dans les instances du pouvoir. Une nouvelle classe était née et prenait du poids. Une nouvelle forme de l’État et du pouvoir apparaissait et se levait à l’horizon, modifiant en profondeur l’ordre ancien. L’argent était victorieux.

Je n’opposerai pas l’État à l’argent. L’argent est la continuité de l’État religieux, il en est en quelque sorte l’achèvement, comme la pensée scientifique est l’achèvement de la pensée religieuse ; il n’en est pas la critique, comme la pensée scientifique n’est pas la critique de la pensée religieuse. L’argent parachève la notion d’État comme la pensée scientifique parachève la pensée religieuse. L’État selon l’argent va d’ailleurs se dégager progressivement de l’État religieux du roi de Prusse comme la pensée positive se dégage de la pensée religieuse. L’État est l’expression d’une pensée qui fait désormais autorité [1]. C’est la pensée des marchands. L’État perd l’ambiguïté qui était la sienne autrefois, partagé entre l’aristocratie et les marchands. Le point de vue des marchands a force loi. Ce point de vue qui a force de loi a pris l’apparence de l’argent, que ce soit sous la forme de capital ou bien sous celle de monnaie d’échange. L’argent est l’idée qui anime le mouvement de la pensée, l’activité de la pensée créatrice d’un monde. Le marchand pense à l’argent et il n’est plus le seul, désormais, à penser à l’argent.

L’argent en tant qu’idée de l’échange qui a la capacité de se matérialiser, de prendre forme, représente bien l’extériorité de l’idée, son aliénation. Toutefois, cette idée de l’échange qui peut prendre l’apparence d’une pièce de monnaie ou d’un billet de banque ou d’un chèque au porteur n’est pas n’importe quelle idée ou l’idée de n’importe qui. Elle est l’idée du marchand, le point de vue qu’il a sur l’échange, un échange qui s’est émancipé de la relation subjective, qui s’est émancipé de la subjectivité. Ce ne sont plus deux sujets qui cherchent à se défier et à s’allier à travers l’échange. L’échange ne met plus à nu les désirs et les susceptibilités, il a acquis une neutralité qui nous isole les uns des autres, nous ne nous sentons plus redevables les uns vis-à-vis des autres. Nous ne sommes redevables qu’à la banque et c’est l’État qui garantit par le droit, notre reconnaissance de dette. Avec le don, qui instaurait, lui aussi, une dette, celle d’un retour attendu, nous nous sentions redevables vis-à-vis de ceux que nous connaissions et avec lesquels nous étions entrés dans une relation d’échange coutumier ou cérémoniel. Avec l’argent, nous ne sommes plus redevables de notre vie sociale qu’à une instance supérieure et impersonnelle qui nous tient en otages par ce système de la dette. Nous nous rendons bien compte que nous sommes pris en otage par une pensée effective et puissante qui nous échappe et dont dépend entièrement toute notre vie sociale. Seuls les très riches sentent le souffle de cette pensée les effleurer.

L’État reste l’expression d’une volonté qui n’est plus celle d’une personne, du roi ou de l’empereur mais bien celle d’une classe sociale : les riches marchands. Il l’a toujours été dans une certaine mesure, le roi pouvait bien se dire de droit divin mais c’étaient les grands seigneurs qui l’avaient désigné comme leur représentant au début de la royauté, du moins dans le royaume de France. Cependant, le roi a cherché à se libérer de cette tutelle pour agir pour le bien du royaume perçu comme son domaine, et je pense, mais c’est à vérifier plus précisément, que ce fut le cas le plus commun et le plus général. Aujourd’hui, l’État est sous la tutelle des riches marchands, de l’idée qu’ils se font de l’échange, j’ai envie de dire qu’il se trouve sous la tutelle d’une idée ou que c’est une certaine idée de l’échange qui dicte sa loi.

Nous sommes soumis à une certaine idée de l’échange qui n’est pas nécessairement la nôtre. Elle s’est imposée à nous et nous travaillons pour un salaire sans avoir à rencontrer des gens. Nous en arrivons à cette situation paradoxale que nous devons notre vie sociale à ce qui nous isole des autres. Nous voyons dans cet isolement une émancipation alors que les maîtres y voient leur sauvegarde. Le goût pour l’argent a remplacé le goût pour les autres. Désormais le travailleur, comme le patron fictif ou réel de l’entreprise, pense à l’argent, cette ambition commune les unit dans un intérêt commun. Cette connivence profonde entre ceux qui pensent et ceux qui travaillent, animés, tous les deux par l’idée de l’argent, est un trait marquant de notre époque. Elle consomme, disent les millénaristes, la victoire des riches sur les pauvres. Voilà que des pauvres pensent à la même chose que les riches et qu’ils sont animés par la même idée ! Pourtant ceux qui sont à l’initiative d’une entreprise productrice d’un bien à échanger et ceux qui y travaillent ne sont pas les mêmes personnes et cette idée qui a su s’imposer est bien celle des riches ! Cette séparation entre l’activité productrice d’un bien à échanger et l’échange lui-même est aussi un trait marquant de notre époque. Les riches trouvent dans l’échange de biens leur dividende et leur richesse, les pauvres trouvent dans le travail leur salaire et leur pauvreté. Dans la société originelle, la séparation entre ces deux aspects de la vie sociale n’existe pas : le chasseur avec son arc part dans la forêt (activité) pour tuer le gibier (production d’un bien) qu’il offrira à la communauté (échange) ; la femme avec son panier part dans la forêt (activité) pour cueillir des fruits et des plantes (biens) qu’elle offrira à la communauté (échange). La pensée qui anime l’homme ou la femme est la pensée de l’échange qui s’accomplira sous la forme du don. La richesse ne se trouve pas dans l’argent mais dans la conscience de soi, celle de connaître une vie sociale et d’avoir été l’artisan de cette vie sociale.

La division qui se fait jour actuellement dans la société entre les riches en argent et les pauvres en argent est plus subtile qu’autrefois grâce précisément à l’argent présent dans les deux cas mais elle reste la même, elle est entre ceux qui se consacrent à l’échange, les marchands, et ceux qui se consacrent au travail en vue de produire des biens qui seront échangés par la suite. D’un côté, l’argent ne fait pas défaut et on peut le consacrer à l’échange et à la spéculation, c’est-à-dire à la pensée, elle-même ; d’un autre côté, l’argent si nécessaire pour la survie sociale fait défaut et on se trouve contraint à travailler pour un marchand en échange d’un salaire. Cette division des tâches entre la tâche prestigieuse de la pensée et la tâche ingrate du travail pour produire des biens qui seront échangés par d’autres personnes sous la forme d’une spéculation ne s’est pas faite du jour au lendemain même si, comme nous avons eu maintes fois l’occasion de le rappeler, l’apparition de l’esclavage comme fondement de la société antique grecque puis romaine fut un bon commencement dans ce sens. La résistance obstinée des peuples pour ne pas se trouver réduits en esclavage a été une constante de l’histoire de l’humanité. Nous pourrions nous inspirer de l’idée qu’ils se font ou se faisaient de l’échange et reprendre pour notre propre compte les échanges de type cérémoniel comme la kula, ne dit-on pas que dès le paléolithique supérieur des coquillages ont été utilisés comme parures et ont donné lieu à des échanges souvent à longue distance : des espèces méditerranéennes étaient transportées jusqu’à la côte atlantique et réciproquement.

L’État est le garant du passage dans la réalité de la pensée, et ce passage ne peut s’effectuer que par l’union de la pensée et de l’activité de production qui aboutit à l’échange réel de biens à consommer, les biens de consommation que nous appelons marchandises. La fonction de l’État consiste à mettre la population au service de la pensée (en l’occurrence au service des marchands spéculateurs et des banques), finalement à mettre la population au travail, si nous définissons le travail comme une activité dont la pensée n’appartient pas au travailleur. Nous nous trouvons dans une époque contradictoire d’un point de vue théorique, mais cette contradiction théorique a eu des conséquences désastreuses sur le plan pratique. Les marxistes par exemple n’ont vu que la production et ont oublié la pensée, le but visé : la communication, l’échange de tous avec tous, la société ; d’autres en ont appelé à Hegel et à son idéalisme pour ne voir que l’idée ou la pensée, le but : la communication, l’échange de tous avec tous, la vie sociale. Pourtant sans la production de biens à échanger, sans ce bref passage dans la réalité, l’idée reste abstraite, une pure idée, c’est la pensée selon le bourgeois : s’approprier la pensée, en connaître la richesse sans avoir à passer par l’activité, sans se salir les mains, et cette activité est double, elle est à la fois production d’un bien à échanger et échange de ce bien. C’est le chasseur guarani qui ne chasserait pas mais emploierait des gens pour chasser à sa place, se contentant de s’enrichir de l’échange. Ce faisant nous nous trouvons face à une inversion des signes : en recherchant le spirituel, l’idée pure, le bourgeois ne reçoit en retour que la matière, l’argent, la représentation de l’idée. Le travailleur, quant à lui, se réserve tout le spirituel, qu’il ne trouve pas dans son travail, évidemment, mais hors de l’usine, dans la rue, dans les bars, dans sa rencontre avec ses semblables quand il a encore l’occasion de faire la fête.

L’État est l’autorité de ce qui existe, il a pris le parti de l’argent qui maintient dans une unité factice les deux composantes de la société, les riches en argent et les pauvres en argent. Prendre le parti de l’argent, c’est prendre le parti des riches contre les pauvres, d’une certaine idée de la richesse contre une autre idée de la richesse ; c’est prendre le parti de l’aliénation contre celui de la réalité. Cette situation qui oppose l’aliénation (victorieuse) à la réalité est apparue avec l’envahissement du marché dans la société ainsi que le signale Karl Polanyi et l’apparition de la société marchande (J.-P. Voyer). Cette conquête totale de la société par les marchands a été marquée par la révolution industrielle au début du XIXe siècle. Aujourd’hui, avec la révolution informatique, nous passons à un autre stade qui marque la victoire complète de l’aliénation sur la réalité. Avec la Révolution française, l’argent partait à la conquête des têtes et le roi perdait la sienne, avec la révolution informatique, la communication elle-même a perdu toute réalité subjective.

La population a résisté longtemps à cette emprise de l’argent qui signifiait l’effacement de l’autre, qui signifiait la fin d’une relation subjective, l’autre s’effaçait progressivement comme sujet dans une relation entre sujets ; ce qui importe désormais (et on peut le comprendre), c’est notre rapport à la pensée sous sa forme objective, notre rapport à l’argent. La pensée est tout ce qui nous intéresse, la société des autres ne nous intéresse plus, seule la pensée a le don d’attirer toute notre attention et de nous émouvoir. La tâche de chef d’État consiste désormais à suivre au plus près ce qu’ils croient être les instructions de l’argent et surtout à maintenir dans une relation étroite ceux qui travaillent et ceux qui pensent, sachant que c’est l’argent qui se charge de maintenir l’étroitesse de cette relation puisque désormais le travailleur pense à la même chose que son maître, cela crée des connivences et des liens.

L’argent est devenu l’objet de notre pensée, ce qui revient à dire que l’idée est devenue l’unique objet de notre activité ; la représentation de l’idée a envahi tout le champ de notre conscience rejetant dans les marges d’autres préoccupations. Les autres et leur reconnaissance ne disparaissent pas d’un seul coup, notre sociabilité et notre plaisir de nous retrouver survivent encore avec plus ou moins de force et de constance. Seulement, le monde se prête mal à la convivialité. Tout de même nous touchons à des extrémités, les atermoiements ne sont plus de mise. Pendant très longtemps nous nous sommes contentés de ce qui nous était concédé : une vie sociale qui s’effilochait peu à peu. Nous entrons dans le monde du silence, du chacun chez soi (ou du chacun pour soi) et du télétravail.

Les historiens découvrent actuellement l’importance de l’activité marchande et des échanges de type marchand qui coïncident avec la formation de l’État tel que nous l’entendons généralement : un État religieux avec, à sa tête, un souverain qui concentre en lui l’autorité de la pensée dans sa dimension sociale. Ces deux notions, celle d’un pouvoir séparé et celle de l’activité marchande, se sont développées ensemble pour finir par ne plus former qu’une seule notion : celle d’un État marchand dédié entièrement au commerce. Dans l’antiquité, nous avons l’exemple d’Athènes, des cités phéniciennes comme Tyr et Sidon, de Carthage, etc. De nos jours, les cités marchandes qui sont apparues à la fin du Moyen Âge en Occident ont pris progressivement de l’importance au point de conquérir la planète. Un État est qualifié de marchand quand l’autorité de la pensée dans son envergure sociale appartient aux marchands. Cela signifie que le point de vue du marchand a pénétré tous les secteurs de la vie sociale et qu’il exerce une autorité sans faille, une autorité absolue, sur l’ensemble de la société. Le marchand, c’est bien connu, pense à l’argent, autrement dit, l’argent tient lieu de pensée chez le marchand, il a banni de sa vie toutes formes de relations subjectives. Le point de vue du marchand est victorieux quand la pensée de l’argent s’est immiscée dans notre propre pensée au point où l’argent et sa possession sont devenus l’objet obsédant auquel nous pensons et qui dicte de plus en plus notre conduite. Le sens d’une responsabilité sociale s’évanouit alors au profit de l’intérêt privé.

Les marchands ont réussi à nous imposer leur point de vue sur le monde, à faire en sorte que leur point de vue sur le monde devienne l’autorité de la pensée dans sa fonction sociale d’échange. Ils imposent d’autorité leur point de vue face à l’expression de tout autre point de vue. Chercher à édifier un autre monde qui ne repose pas sur l’argent mais sur le don, prendre un autre point de vue parfaitement contraire à celui du marchand, c’est immanquablement se trouver face à l’opposition furieuse des marchands et de leurs banquiers, et devoir s’affronter aux forces de police qui ne sont même plus tenues en laisse ! Pourtant ce que nous proposent les marchands est si profondément contraire à ce qui fait de nous des êtres sociables que nous devons nous attendre à une reconquête de l’humain, celle-ci sera sans doute progressive, faite d’initiatives répétées qui se heurteront à une réaction de plus en plus violente du monde marchand selon deux directions : la prévention par un flicage et un contrôle de plus en plus sophistiqués de la population ; la consolidation et le renforcement du pouvoir de l’État sur la population à travers un chantage à la survie reposant sur une menace permanente, que ce soit celle de la guerre, de la faim ou de la maladie (la menace d’une mort imminente dans le monde paradisiaque de la marchandise).

La situation est devenue telle que nous nous dirigeons vers ce que nous appelons un État policier, émanation du pouvoir atteint par les marchands et qui va trouver dans la violence l’unique moyen de garder une domination qui se veut absolue. Nous avons un avant-goût de ce qui nous attend avec la violence exercée par les groupes mafieux. Il n’y a pas de bons et de mauvais marchands, il y a des marchands ; il n’y a pas d’argent sale et d’argent propre, il y a de l’argent.

Marseille, le 9 mai 2020
Georges Lapierre

Notes

[1La guerre (entre États) va rester un élément non négligeable du renforcement de l’autorité d’une pensée séparée dans les esprits. C’est une notion, celle de pouvoir, qui ne se maintient vivante dans les esprits que grâce à l’affrontement. L’affrontement (ou la concurrence ou la compétition) alimente cette notion abstraite de pouvoir, elle lui donne une constance et une réalité, une consistance qu’elle n’aurait pas sans cette continuelle remise en question que lui apporte la concurrence ; en désignant un vainqueur et un vaincu, elle lui donne un contenu.

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