Le mouvement des shack dwellers (littéralement « habitants des cabanes ») s’est donné le nom d’Abahlali baseMjondolo (en zulu, « mouvement des habitants des cabanes de bidonvilles »). Né en 2005 dans le bidonville de Kennedy Road (banlieue de Durban), il existe maintenant dans les villes de Pietermaritzburg et dans la zone ouest du Cap.
À la fois mouvement de défense des habitants des cabanes, des squatters, pour une vie digne, pour le « droit à la ville », Abahlali est aussi un mouvement de base qui cherche à construire une « politique de l’opprimé », dans une démarche autonome, « par et pour les pauvres ». Refusant les partis politiques et boycottant les élections (« No land, no house, no vote ! »), Abahlali se réfère à l’autonomie, pratique l’action directe et la désobéissance, insiste sur les processus délibératifs et démocratiques, regroupe les habitants sans tenir compte de l’ethnie ou de la nationalité, évoque parfois la perspective d’un « communisme vivant ».