Les vingt ans qui ont suivi le soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994 ont représenté pour les mouvements latino-américains l’un des cycles de luttes à la fois des plus intenses et des plus étendus qu’ils aient connus depuis longtemps. À partir du caracazo de 1989, les soulèvements et les insurrections se sont succédé, les mobilisations ont concerné tout le continent et elles ont largement décrédibilisé le modèle néolibéral. Ceux d’en bas se sont imposés en s’organisant dans des mouvements en tant qu’acteurs centraux de changement.
Le zapatisme est très vite devenu un référent incontournable de cette vague des années 1990, même pour ceux qui ne partagent pas leurs propositions et leurs formes d’action. Il serait presque impossible d’énumérer tout ce que les mouvements de ces deux dernières décennies ont réalisé. (...)