« Un froid paralysant nous parcourt le corps. Nous montons vers les Hautes Terres du Chiapas. Les géraniums typiques des vêtements de Zinacantán commencent à apparaître. Froidure et silence. Marche assurée de pieds nus, mains vides palpant l’air transformé en brume épaisse. Tout est envahi de mystère et englouti dans cette masse informe et laiteuse qui nous ramène aux annales du temps. Imperturbables, maîtres de la brume et de la patience infinie, les indigènes poursuivent leur marche, faisant partie intégrante d’une brume séculaire qu’ils traînent derrière eux. La marche des femmes colorées ouvre un chemin, trouvant à chaque pas l’endroit où poser le suivant. »
C’est par ces mots que Guiomar Rovira fait commencer son livre remarquable sur les femmes zapatistes du Chiapas. Cette journaliste catalane a longuement parcouru le Chiapas et a écrit Zapata est vivant, première chronique de la rébellion zapatiste. (...)