Comment la situation a évolué en Turquie au cours de ces dernières semaines ? Est-ce que le pouvoir d’Erdoǧan est plus fort après la tentative de coup d’État ? Comment a évolué la confrontation entre l’AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir, fondé par Erdoǧan) et Hizmet (opposition islamiste sous la tutelle de Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis) ?
L’organisation Hizmet et son chef Gülen fut active bien avant le début du gouvernement AKP et lorsque ce dernier arrive au pouvoir (2007, NdT) une coalition s’est tissée avec les gulénistes devenus très puissants, non seulement au sein de l’appareil d’État, mais aussi dans la police, l’armée, la justice, la santé et les médias. Hizmet, en outre, possède pas mal d’écoles et contrôle une part importante de l’éducation, des systèmes et programmes d’admission à l’université. C’est sur le terrain de la justice que la coalition entre les deux partis s’est fait sentir le plus, dans la mesure où nombre de juges et de procureurs étaient « gulénistes ». Il y a eu des arrestations et des mises en accusation de membres des forces armées, officiers et état-major, et de kémalistes. Ils ont remplacé ensuite les personnes arrêtées par leurs propres hommes ce qui leur a permis de se renforcer encore, au-delà de l’armée, dans tous les appareils d’État épurés, de la police, du renseignement, de la bureaucratie.
Avec le temps, des désaccords entre les deux groupes sont apparus et Erdoǧan a commencé une campagne visant à éloigner les gulénistes des cadres de l’État. De leur côté les gulénistes ne sont pas restés sans réaction ! Avec leurs appuis dans le monde de la justice, ils ont commencé à enquêter sur l’appareil de l’AKP et ont intenté des procès contre des ministres et leur famille, et même contre le fils d’Erdoǧan avec des accusations de corruption et de détournement de fonds publics.
Après une période difficile ponctuée de manifestations populaires hostiles à son égard, le parti d’Erdoǧan est parvenu à procéder à des changements législatifs concernant la loi sur la corruption réduisant ainsi à néant les accusations et les procès instruits par les juges gulénistes. Bien évidemment, ensuite, Erdoǧan a fait un pas supplémentaire dans la répression contre ces derniers. Il a fait fermer l’école d’entrée à l’université qu’ils contrôlaient et ce sont de véritables offensives ouvertes que menaient chacun leur tour les deux partis au pouvoir, chacun utilisant ses propre armes.
Après une période de relative passivité face aux changements législatifs voulus par Erdoǧan pour protéger l’appareil de l’AKP et éloigner les gulénistes de l’État, ces derniers ont finalement compris, grâce à leur présence au sein de la structure étatique, que les plans du gouvernement étaient de les éliminer complètement. Ils se mirent alors à projeter un coup d’État.
En outre, une alternance était prévue à la fin de septembre 2016 au sein de la hiérarchie de l’appareil militaire et les gulénistes pensaient qu’à cette occasion ils seraient expulsés des postes les plus élevés, de sorte que le temps leur était compté. Une hypothèse crédible est que le coup a échoué en raison d’une fuite qui a forcé les putschistes à précipiter le début de l’opération sans la totalité de leur force et aussi parce que les fractions des forces armées qui s’étaient mises d’accord avec les putschistes s’étaient retirées au dernier moment en accordant leur soutien au gouvernement. Le coup d’État manqué a fourni à l’AKP l’occasion idéale pour attaquer au grand jour les gulénistes et procéder à une vaste purge contre eux. Après avoir travaillé ensemble pendant des années et étant profondément enracinés dans les structures de l’État, les deux camps avaient des informations sur leurs manœuvres respectives.
Des dizaines de milliers personnes liées à Hizmet ont été licenciées du secteur des services publics. L’état d’urgence a été déclaré et le gouvernement a pu agir sans avoir à en répondre au Parlement. Jusqu’à présent ils ne frappaient que l’organisation de Gülen, maintenant, ils déclarent qu’ils voulaient frapper toutes les organisations désignées comme terroristes, les forces révolutionnaires anarchistes, mais aussi socialistes et kurdes.
Quelles conséquences aura le coup d’État manqué sur la situation kurde ?
Dans le Bakur (Kurdistan turc), il y a eu de sévères affrontements au cours de ces derniers mois entre les forces gouvernementales et la guérilla, même s’ils ont diminué juste avant le coup d’État. Toutefois, le gouvernement a déclaré qu’il continuera à détruire les villes et les villages kurdes. Les raisons de cette manière d’agir sont complexes : la stratégie de destruction planifiée des espaces urbains s’intègre à un plan de reconstruction d’un espace largement contrôlable avec plus de routes accessibles aux véhicules blindés. Mais il y a aussi des raisons économiques : l’objectif est de créer une économie de guerre pour favoriser les processus d’accaparement des terres. Après la destruction des villages et des villes, celles-ci devront être reconstruites. Les acteurs économiques qui achètent la terre sont des personnalités publiques, des entreprises publiques de construction, aussi bien que privées liées à l’AKP. En fait, les principaux secteurs qui soutiennent le parti du gouvernement sont ceux du bâtiment, tant il y a d’entrepreneurs connectés à ce parti. C’est l’une des principales raisons de la destruction des villes et des Kurdes. Ce qui se passera précisément n’est pas très clair, mais on peut prévoir qu’ils vont continuer à arrêter politiques, journalistes, avocats et militants kurdes. Le HDP (Parti de la démocratie des peuples) a exprimé son opposition à la fois à la tentative de coup d’État et à l’état d’urgence. Pour l’instant, les forces de répression sont occupées avec Gülen, mais la prochaine étape sera probablement d’attaquer les organisations politiques kurdes.
Quelle est la situation de la gauche kurde et quelle est l’influence des partis marxistes-léninistes qui ont dominé les mouvements sociaux au cours des décennies passées ?
Avant le coup d’État de 1980, il y avait un puissant mouvement marxiste-léniniste avec des luttes intenses dans les milieux du travail. Après le coup d’État, pendant des années, on ne pouvait plus rien faire, à cause d’une intense répression. Pendant les années 1990 les partis marxistes-léninistes se sont réorganisés, mais beaucoup de leurs membres avaient déjà été arrêtés ou contraints à l’exil, alors ils ont dû tout recommencer à zéro. Cependant, de toute évidence, la situation avait complètement changé en regard des années 1970 où l’extrême gauche était hégémonique.
Au cours des années 1990 les syndicats étaient devenus très immobilistes, peu actifs, puis, après 2000 on a pu constater que les choses changeaient sur le terrain de l’entreprise. Les travailleurs se sont de nouveau organisés comme dans les années 1980 précédant le coup d’État, les mobilisations ont reprises. Mais, comme chaque fois en Turquie, les choses évoluent très lentement, en dents de scie d’une année sur l’autre. Dans les années 1990 puis 2000 il pouvait être possible de manifester et de faire grève, puis, l’année suivante, les lois changeaient et la répression augmentait ; puis subitement de nouveau, l’année suivante, elle s’atténuait. Maintenant, les partis marxistes-léninistes ont une certaine influence, mais moins que dans le passé. Ils sont plus actifs dans les zones alévis (courant hétérodoxe de l’islam chiite). Certains groupes se radicalisent dans les universités, cependant, il n’y a pas de grandes organisations.
La question importante en Turquie, c’est la guerre : la guerre entre l’État et le peuple kurde, à la fois en Turquie et en Syrie, avec des interventions turques au-delà des frontières. Par conséquent, les partis marxistes-léninistes ont dû tenir compte de ça. La plupart d’entre eux soutiennent le HDP et les mouvements kurdes, et ont dépensé beaucoup d’énergie dans des actions de solidarité avec le peuple kurde.
Quelle est la situation du mouvement anarchiste en Turquie et au Kurdistan ?
En Turquie, l’anarchisme s’est diffusé seulement à partir des années 1990. Il y avait bien des petits groupes peu coordonnés qui publiaient des revues et diffusaient des traductions de publications étrangères mais il n’existait pas d’organisations… Nous, en tant que DAF, nous avons commencé à nous organiser en 2007 avec l’objectif de créer des pratiques et une tradition anarchistes dans cette partie du monde, Turquie, Kurdistan et, en général, au Moyen-Orient. Pour l’instant nous sommes organisés surtout à Istanbul et à Amed (Diyarbakır) mais nous sommes aussi présents dans des villages et villes moins importants. Nous sommes bien connus au niveau politique, respectés aussi, même par les marxistes-léninistes, en neuf ans nous avons réussi à créer une histoire des luttes anarchistes.
Notre rôle dans la solidarité avec la lutte des Kurdes a été très important pour nous parce que, dans un pays où il y a une guerre, vous devez, si vous le voulez ou non, prendre position sur cette question. Comme anarchistes, nous avons été présents pendant la révolution au Rojava et lors des attaques de l’État turc dans le Bakur. Cela a permis que l’anarchisme pénètre fortement dans la société kurde, de telle sorte que le PKK comme le PYD ont été fortement influencés par les idées libertaires et les pratiques mises en œuvre au Rojava et dans le Bakur.
Notre présence aux côtés de ces organisations politiques est importante car elle permet un renforcement des pratiques libertaires initiées par ces organisations qui, auparavant, n’étaient pas libertaires.
Quelles seront les conséquences du coup d’État manqué sur le mouvement anarchiste et, en général, sur les mouvements sociaux ?
Le coup d’État manqué et l’état d’urgence constituent une grave menace pour le mouvement anarchiste et bien au-delà. L’État peut réprimer toute opposition sociale et arrêter les militants plus facilement. Déjà dans les derniers mois, il y a eu beaucoup de répression, surtout envers des groupes kurdes, mais à l’avenir il y aura des actions de répression ciblant tous les mouvements politiques de l’opposition, facilitées par l’état d’urgence.
Comment la répression de l’État affecte le mouvement anarchiste dans son ensemble ? Y a-t-il des prisonniers anarchistes ? Est-il possible de les contacter ? La situation a-t-elle changé après la tentative de coup ?
Actuellement, il y a des prisonniers anarchistes mais, en général, ils ne sont pas en prison pour leur militantisme anarchiste. La plupart d’entre eux sont devenus anarchistes pendant leur détention et beaucoup sont issus de parcours politiques socialistes ou via des organisations kurdes. Ils ont commencé à avoir des contacts avec nous, nous avons publié des articles de prisonniers et ils se sont organisés entre eux. Il y a aussi des prisonniers anarchistes vegan ou végétariens qui ont mené des combats spécifiques pour obtenir de la nourriture appropriée à leurs régimes avec des grèves de la faim pour obtenir de la nourriture de l’extérieur.
Habituellement, les prisonniers politiques sont soumis à beaucoup de pressions dans les prisons, mais en même temps, ils sont aussi bien organisés, autant ceux de la gauche révolutionnaires que les kurdes. Ils parviennent à avoir des lieux pour se réunir avec des séances d’auto-éducation et de sport. Bien sûr cela a été obtenu grâce aux grandes luttes des dernières années. Quand un nouveau prisonnier politique arrive à la prison, ils parviennent à ce qu’il soit placé dans une cellule proche de la leur afin de rester en contact et de ne pas le laisser isolé. Il peut y avoir des problèmes avec les droits communs mais il y a aussi des luttes des politiques en leur faveur.
Après le coup d’État manqué, les choses ont commencé à changer. Il est plus difficile pour les prisonniers politiques de répondre à leur famille et leurs avocats. En outre, les prisons ont été surpeuplées avec tous les problèmes que cela entraîne. Malgré tout, l’organisation des prisonniers politiques est forte et je pense qu’ils seront en mesure de surmonter ces problèmes s’il y a suffisamment de soutien à l’extérieur des prisons.
Quelle est la situation des groupes d’extrême droite comme les Loups gris et d’autres groupes religieux ? Y a-t-il des liens entre ces groupes et le gouvernement actuel ?
Les partis nationalistes, comme le MHP, sont dans le gouvernement. Il est le quatrième parti le plus fort, après l’AKP, CHP (parti kémaliste, NdT) et le HDP, avec quarante membres au Parlement. Cependant, ils ne sont pas aussi actifs qu’ils l’étaient pendant les années 1970 et 1980, quand ils ont mené des actions paramilitaires dans les rues. Ils ont également adouci quelques positions et ils partagent maintenant pas mal de choses avec l’AKP, en particulier contre les organisations kurdes et les groupes révolutionnaires, même s’ils considèrent qu’il n’est pas assez nationaliste.
Après le coup d’État manqué, le MHP et le CHP se sont rapprochés de l’AKP. Erdoǧan et l’AKP les ont explicitement invités à contribuer à la lutte du gouvernement contre Gülen et ils se sont montrés très en pointe dans leur soutien au gouvernement turc contre Hizmet.
Sur la question kurde, le MHP a mené des attaques encore plus fortes envers les groupes kurdes. Mais ils sont quand même satisfaits de l’action du gouvernement sur ce terrain. Ils indiquent clairement que, tout en n’étant pas eux-mêmes au pouvoir, le gouvernement a appliqué leurs idées sur la question kurde : attaquer la population, la massacrer détruire la ville.
Quelle est la situation des luttes dans le monde du travail, du syndicalisme ? L’an passé nous avons pu voir des mobilisations aussi bien dans le secteur minier que dans celui de l’industrie. D’Italie nous avons pu voir les luttes chez Fiat, présent en Turquie, mais nous savons qu’il s’est agi de luttes ponctuelles. Quelles interventions avez-vous dans les luttes sur les lieux de travail ?
La plupart des travailleurs sont organisés par les principaux syndicats. Un des plus importants est le DISK, mais ce n’est pas un syndicat radical. Les principales luttes de travailleurs au cours de cette dernière période ont été dans les secteurs productifs où on trouve les pires conditions de travail avec un taux élevé de décès, comme dans l’industrie minière, le textile (en particulier dans les usines de jeans) et la construction. Par conséquent, les combats visent directement à sauver des vies plutôt que la réalisation des droits habituels.
L’année dernière nous avons été actifs dans l’Union des travailleurs du bâtiment, un nouveau syndicat qui n’est pas fédéré à une structure comme le DISK et qui est indépendant. En tant que DAF, nous y sommes très présents et actifs. Ce syndicat travaille à affirmer le point de vue des travailleurs et, bien que constitué récemment, il s’est fait connaître rapidement parce qu’il adopte des pratiques d’action directe : piquets sur les chantiers mais aussi au siège des entreprises du BTP. Une stratégie qui a souvent du succès : la victoire survient en quelques jours, parfois en quelques heures parce que cela bloque directement la production et le dommage économique pour les patrons est immédiat. Comme en ce moment en Turquie se mettent en œuvre des processus de réorganisation du travail, les luttes pour obtenir de meilleures conditions économiques se répandent. On peut affirmer que s’impose en ce moment un nouveau style de lutte syndicale, plus radical que celui des grands syndicats comme le DISK. De nombreux petits syndicats sont en train de passer vers des pratiques radicales et directes. Je pense que dans les prochaines années il y aura des espaces conséquents pour une intervention anarchiste et anarcho-syndicaliste chez les travailleurs.
Tu as dit que l’une des bases de l’AKP était le secteur de la construction. On peut imaginer que la lutte du nouveau syndicalisme d’action directe dans ce secteur frappe directement le gouvernement. Y a-t-il dans la situation actuelle des processus répressifs vis-à-vis de ces organisations de travailleurs ?
Dans les attentats d’Ankara nous avons perdu cinq camarades, très actifs syndicalement mais à part ça il n’y a pas eu d’attaques répressives particulières.
La stratégie de lutte par le biais de piquets dans les chantiers et devant les sièges des compagnies présente un gros avantage ; outre de frapper les intérêts économiques immédiats du patron, il érode l’image publique de l’entreprise, considérée comme très importante dans notre société. De plus, comme de gros projets de construction sont en cours et doivent être réalisés en un temps record, un seul jour de lutte avec piquets fait perdre un temps précieux et les patrons préfèrent faire des concessions aux travailleurs plutôt que de réclamer l’intervention des forces de police, ce qui risquerait d’allonger la durée de la lutte et de faire perdre encore plus de fric à la société.
Mais, bien entendu, la police est quand même intervenue durement dans quelques cas contre les travailleurs. Mais on ne peut pas dire que pour l’instant il y a une forte et particulière pression à l’encontre des syndicats d’action directe.
L’antimilitarisme est une question importante pour le mouvement anarchiste. Comment appréhendez-vous cette question et quelles sont les activités dans ce secteur ?
En Turquie la conscription est obligatoire et c’est un des principaux terrains de lutte pour les organisations antimilitaristes. Il existe un fort mouvement des objecteurs de conscience et nous sommes en pointe dans ce secteur : tous les anarchistes sont objecteurs de conscience et nous menons une campagne contre la conscription obligatoire. C’est pour cela que nous sommes accusés par une partie de l’opinion publique de fomenter la haine, la mutinerie et la désertion. Beaucoup d’entre nous ont été arrêtés pour insoumission. Nous avons une Association pour l’objection de conscience, fondée à Istanbul mais présente dans tout le pays, qui fournit une aide légale à qui ne veut pas porter les armes ou qui est déjà dans l’armée mais veut en sortir ; on donne un coup de main pour faire la déclaration d’objection. Une action commune à tous les objecteurs est de déclarer publiquement sa propre opposition au service militaire et au militarisme, soit par communiqué de presse soit par une déclaration réalisée dans l’espace public. Le plus souvent, ils sont arrêtés et nous leur fournissons une assistance légale et organisons une campagne de solidarité. Nous faisons partie de War Resisters’ International et du Bureau européen pour l’objection de conscience. Nous publions des rapports sur notre activité et nous cherchons à leur donner le plus d’ampleur possible.
Ces dernières années, sous le gouvernement de l’AKP, nous avons été en mesure de voir à quel point la répression contre les femmes a augmenté, et plus généralement sur les questions de genre. Comment le mouvement anarchiste aborde cette question ? Y a-t-il un mouvement anarchiste-féministe ?
En Turquie, il y a un mouvement féministe et il y a des femmes anarchistes. Nous avons un problème très grave avec le taux de femmes assassinées, il y a donc des campagnes sur cette question. Il est évident que le gouvernement AKP, comme beaucoup d’autres gouvernements, attaque les femmes. L’AKP veut que les femmes restent chez elles, qu’elles restent des mères qui éduquent leurs fils à devenir des soldats. Il y a des déclarations explicites du gouvernement encourageant cette attitude. Il y a des campagnes du gouvernement contre l’avortement, qui pour le moment a été interdit au-delà de la dixième semaine alors que tant de femmes se battent pour cette liberté.
Les femmes anarchistes font parties du mouvement général des luttes des femmes et elles essaient de créer leurs propres organisations afin de mener des actions plus anarchistes.
Source : Umanita Novà
du 14 septembre 2016.
Traduction de l’italien : JPD.
Source de la traduction française :
Organisation communiste libertaire