Après ma visite au Rojava au début de décembre 2014, j’ai publié un article avec mes impressions (disponible en français sur le site de l’OCL). Le journaliste Cesur Milusoy m’a interviewée le 23 décembre. Cet entretien a été publié en allemand. La version anglaise contient quelques amplifications par rapport à la version allemande.
Janet, vous revenez juste d’un voyage au Rojava qui a duré plus d’une semaine. Comment vous et le groupe êtes-vous entrés au Rojava ? La frontière turque est fermée et l’État islamique contrôle beaucoup de territoire en Irak.
Nous avons démarré d’Erbiln en Irak, et nous avons traversé la frontière à Semalka. Les organisateurs avaient arrangé le passage à l’avance. Une fois que nous étions arrivé•e•s, nous avons dû attendre quelques heures jusqu’à ce que quelqu’un passe un appel téléphonique. Alors nous avons traversé le Tigre et sommes entré•e•s au Djezîrê [1].
Le Djezîrê est un petit canton au Kurdistan syrien, qui est en guerre et qui en même temps est en train d’oser construire quelque chose de nouveau. Pour poser une question banale, quelles furent vos impressions ?
Le Rojava semblait pour moi être pauvre en moyens mais riche en esprit. Les gens sont braves, éduqués et dévoués à la défense de leur révolution et de leur société. Leur révolution est basiste et démocratique, pour l’égalité des genres et coopérative. Je n’avais jamais fait l’expérience de quelque chose comme cela. Les gens du Rojava sont en train de montrer au monde ce dont l’humanité est capable.
Vous êtes allée au Rojava pour voir si l’autogouvernement fonctionne suivant des principes libertaires. Qu’avez-vous trouvé ? Dans quelles mesures les principes de Murray Bookchin sont-ils présents ?
Le système du Rojava est similaire aux idées de Bookchin de la façon la plus cruciale ; le pouvoir monte du bas vers le haut. La base du système de Bookchin est l’assemblée des citoyen•ne•s. La base du Rojava est la commune. L’une de mes questions avant d’arriver était de savoir si les communes du Rojava étaient des assemblées de tou•te•s les citoyen•ne•s ou plutôt des rencontres de leurs délégué•e•s ou représentant•e•s dans un conseil. Mais j’ai découvert que les communes sont constituées de familles d’un quartier et que tout le monde provenant de ces ménages peut assister et participer aux rencontres. C’est une assemblée.
Une autre similarité est que dans les deux systèmes le pouvoir monte de manière ascendante à travers plusieurs niveaux. Les assemblées de citoyen•ne•s ne peuvent exister dans l’isolement — elles doivent avoir un mécanisme par lequel elles s’interconnectent avec leurs pairs, et un qui reste néanmoins démocratique. La solution du Rojava est le système des conseils populaires s’élevant à travers plusieurs tiers : le quartier, le district, la ville et le canton. Bookchin, par contraste, parlait de villes et de quartiers se confédérant. Murray appelait les niveaux plus larges « conseils confédéraux », là où au Rojava ils sont appelés conseils populaires à tous les niveaux, ou même « maison du peuple ». Dans les deux cas ils sont constitués de délégué•e•s mandaté•e•s, pas de représentant•e•s comme dans une législature. Les délégué•e•s du Rojava — appelé•e•s coprésident•e•s — convoient les souhaits du peuple au niveau suivant — ils et elles n’agissent pas de leur propre initiative. Donc c’est une autre similarité. Au Rojava, les conseils populaires ne sont pas constitués seulement de coprésident•e•s des niveaux inférieurs ; ils comprennent également des gens élus pour entrer à ce niveau. Les conseils semblent être très grands. Je pense que c’est une bonne idée.
En plus du système des conseils, le Rojava a également un gouvernement de transition, un double pouvoir intégré. Le système des conseils est séparé de celui-ci mais porte également les souhaits du peuple en son sein, à travers plusieurs mécanismes.
Vous avez également parlé du processus révolutionnaire là-bas.
Bookchin a énormément écrit à propos du processus révolutionnaire, dans ses histoires des mouvements révolutionnaires. Vous ne pouvez pas faire une révolution n’importe quel jour, faisait-il remarquer ; l’histoire doit être de votre côté, c’est seulement à son heure qu’une « situation révolutionnaire » se développe, quand il est possible de changer le système. Il regrettait que bien trop souvent, quand une situation révolutionnaire survenait, les révolutionnaires n’étaient pas prêt•e•s à celle-ci. Ils et elles avaient hâte d’avoir une opportunité pour réaliser le changement, mais ne s’organisaient pas en avance, et donc quand la situation révolutionnaire se développait, ils et elles manquaient leur chance.
Les habitant•e•s du Rojava n’ont pas fait l’erreur commune. Ils et elles se sont préparé•e•s durant des décennies avant que la situation révolutionnaire n’arrive, construisant des contre-institutions, créant un contre-pouvoir structuré. Le massacre de Qamislo en 2004 [2] leur apprit qu’ils n’étaient pas suffisamment préparé•e•s, alors ils intensifièrent leurs préparations. Donc quand la situation révolutionnaire vint en 2012, ils étaient prêts. Quand le régime s’est effondré, laissant un vide du pouvoir, les contre-institutions étaient en place pour prendre le pouvoir, et elles le firent.
Les habitant•e•s du Rojava comprennent quelque chose dont Murray témoignait également, à propos du pouvoir. La question n’est pas d’abolir le pouvoir — cela ne peut être fait. La question est plutôt de définir qui a le pouvoir ; est ce que ce sera un régime ou est-ce que ce sera le peuple ? Les habitant•e•s du Rojava comprirent quand le moment arriva qu’ils et elles pouvaient prendre le pouvoir, et ils et elles le prirent. Il aurait chaleureusement applaudi.
Et, finalement, je pense qu’il aurait fait l’éloge du travail du Tev-Dem, un mouvement d’organisations de la société civile établi afin de créer le système des conseils — les communes et les autres institutions d’auto-administration démocratique. Je pense qu’il aurait fait l’éloge de l’imagination des habitant•e•s du Rojava dans l’invention d’un mouvement dont l’objectif est de créer un autogouvernement démocratique.
Vous parlez d’une créativité dont Bookchin aurait fait l’éloge mais la créativité c’est essentiellement celle d’Abdullah Öcalan, chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK en kurde), qui fut inspiré par certains écrits de votre partenaire, comme l’a été la branche syrienne du PKK, le PYD. Le PKK se basait à l’origine sur une idéologie marxiste-léniniste. Avez-vous observé des signes de cela au Rojava ?
Dans les décennies passées, Öcalan et le PKK ont renoncé au marxisme-léninisme. Leur but est maintenant de créer une société démocratique à la base, écologique, coopérative et égalitaire entre les genres. Je n’ai pas vu de goulags là-bas, même fermés. J’ai vu un endroit qui semblait authentiquement engagé dans la création de cette société, même si c’est encore un travail en cours.
L’égalité entre hommes et femmes est une question importante pour vous. Au Moyen-Orient les femmes ont un rôle difficile. Est-ce que cela a changé au Rojava ?
La misogynie est profondément enracinée au Moyen-Orient. Les femmes ont moins de droits là-bas que presque partout ailleurs dans le monde. Leur intelligence et leur valeur sont dénigrées. Elles peuvent être mariées alors que ce sont encore des jeunes filles. Leurs maris peuvent les battre impunément et les maris peuvent avoir plusieurs femmes. Et quand une femme est sexuellement abusée, les membres mâles de sa famille la blâment et peuvent commettre un crime d’honneur ou même la contraindre à commettre un suicide d’honneur. Elle est souvent exclue de l’éducation et du travail en dehors de la maison et elle est certainement interdite de participation à la vie publique.
Au Rojava, cette condition sinistre est défaite car la société entière est engagée dans la création de l’égalité entre les sexes. Les filles sont éduquées aux côtés des garçons. Elles peuvent choisir toutes les professions. La violence contre les femmes est interdite. Une femme qui subit une violence domestique peut amener le problème à une rencontre publique, où le cas est discuté et soumis à enquête. Par-dessus tout elles peuvent participer à la vie publique. Dans l’autogouvernement démocratique du Rojava, une rencontre doit comporter quarante pour cent de femmes. Les institutions n’ont pas de dirigeant•e individuel•le — elles doivent toujours avoir deux coprésident•e•s, un homme et une femme. Une série élaborée de conseils de femmes existe aux côtés des conseils généraux. Les conseils de femmes ont un pouvoir de veto sur les décisions qui affectent les femmes. Les forces de défense du Rojava consistent en des unités pour les hommes et des unités pour les femmes [3].
Les femmes jouent-elles un rôle plus important dans la révolution, sans lequel ces structures n’auraient pas été possibles ?
Oui. Dans de nombreux endroits on nous a dit que la révolution du Rojava est une révolution des femmes ; qu’une révolution qui n’altère pas le statut des femmes n’est vraiment pas du tout une révolution ; que transformer le statut des femmes transforme la société entière ; que la liberté pour les femmes est inséparable de la liberté de la société, et même que les femmes sont « les principales actrices dans l’économie, la société et l’histoire ». De telles idées sont enseignées pas seulement dans les académies de femmes et à l’Académie de Mésopotamie [4] mais également, par exemple, dans les académies qui entraînent les forces de défense et de sécurité. À l’académie des Asayis [5] à Rimelan, on nous a dit que la moitié du temps de formation est dédiée à l’égalité entre les sexes.
Une des causes de conflit au Moyen-Orient est l’oppression des groupes ethniques. Au Rojava beaucoup de cultures et de religions existent aux côtés les unes des autres. Quelle liberté pensez-vous que les minorités ont dans l’autogouvernement ? Avez-vous eu une opportunité de parler à l’un ou l’une des chrétien•ne•s qui restent ?
Il me semble que les Kurdes du Rojava comprennent très bien l’importance de cette question, puisqu’ils et elles connaissent très bien l’expérience d’être une minorité opprimée. Aujourd’hui, en tant que majorité au Rojava, ils et elles savent qu’il serait inacceptable pour eux d’imposer à d’autres les formes d’exclusion dont ils ont fait l’expérience en Syrie et dont ils font encore l’expérience ailleurs.
Qui plus est, ils considèrent la diversité comme un bien positif. Le contrat social du Rojava [6] affirme l’inclusion de toutes les minorités, en les nommant. Lorsque nous avons rencontré Nilüfer Koc, coprésidente du KNK [7], elle a défini l’autonomie démocratique non en terme de démocratie mais expressément comme « unité dans la diversité ».
Un aspect de la diversité du Rojava est la communauté chrétienne syriaque. Quelle est leur situation à Qamislo ?
Nous avons rencontré un groupe de Syriaques à Qamislo, qui nous expliquaient que le régime baassiste avait seulement reconnu les Arabes comme l’unique ethnicité en Syrie. Comme les Kurdes, les Syriaques n’avaient pas de droits culturels et étaient empêché•e•s d’organiser un parti politique. Mais à l’été 2012, la révolution a fondé l’autogouvernement et depuis lors les Syriaques ont fait l’expérience de ces deux améliorations de leur condition. La révolution a établi trois langues officielles : le kurde, l’arabe et le suryāyā (la langue des assyrien•ne•s). Les Syriaques ont même leur propre unité de défense, les Sutoro.
Bien sûr, notre délégation ne pouvait examiner la société entière sous un microscope. Mais nous avons demandé au groupe syriaque quelles étaient les difficultés dont ils faisaient l’expérience avec l’autogouvernement. Ils ont répondu qu’ils n’avaient pas de difficultés. Ils participent aux conseils populaires à tous les niveaux. Nous avons appris que dans le gouvernement de transition chaque minorité doit avoir dix pour cent des sièges au Parlement, même quand elles ne forment pas dix pour cent de la population. C’est de la discrimination positive.
Plus important, les femmes assyriennes se sont elles-mêmes organisées. Elles croient que les femmes sont essentielles à la démocratie et que la démocratie est essentielle aux femmes. « L’autogouvernement signifie, disait une femme assyrienne, que les femmes sont plus efficaces et qu’elles peuvent participer et peuvent apprendre à devenir leaders… Nous avons en commun avec les femmes kurdes le souhait de défendre la société. … Nous avons des relations avec les femmes kurdes et arabes… L’Organisation des femmes assyriennes inclut également des femmes arabes. Nous voulons améliorer la condition de toutes les femmes dans cette région, pas seulement celle des femmes assyriennes. »
C’est un autre splendide aspect de cette « révolution des femmes » : les femmes de toutes les ethnicités partagent les mêmes problèmes venant de la société traditionnelle. Au Rojava, l’égalité des sexes lie les femmes ensemble par-dessus les lignes ethniques, amenant tout le monde à être plus proches ensemble.
À quoi ressemble la vie quotidienne ? Est-ce que les écoles, les soins, l’électricité et l’eau sont fournis de manière gratuite ?
Le Rojava a mené une longue et épuisante guerre d’autodéfense contre l’État islamique et, à cette fin, l’autogouvernement maintient les forces de défense (YPG, YPJ) et les forces de sécurité (les Asayis). Armer ces hommes et ces femmes, leur fournir de la nourriture et des uniformes, et satisfaire d’autres besoins militaires consomme soixante-dix pour cent du budget. Les trente pour cent restants vont aux services publics. Le Rojava considère la santé et l’éducation comme des besoins humains de base et sur ce mince budget, il finance le système public pour les deux.
La principale activité économique au Djezîrê est l’agriculture. Avec son sol fertile et ces bonnes conditions de pousse, le canton est riche en blé et en orge. Avant la révolution c’était le grenier à pain de la Syrie. Notablement, le régime baassiste refusait de construire des installations de transformation, même des moulins à farine. L’autogouvernement en a construit un seulement récemment, à Tirbespiye, et il fournit maintenant de la farine pour tout le canton. Le pain reste la base de la vie — chaque foyer a trois pains par jour, que l’autogouvernement fournit à quarante pour cent en dessous du prix.
Pour les deux dernières années, l’autogouvernement a fourni des graines aux fermiers et du diesel pour leurs machines, donc ils peuvent continuer à cultiver leurs terres. L’autogouvernement a également créé des compagnies locales pour développer l’infrastructure et construire des routes. Et il finance les camps de réfugié•e•s dans les régions kurdes. Les institutions humanitaires sont également présentes là-bas, mais seulement symboliquement — elles ne financent pas l’électricité, l’eau ou l’éducation parce que le Rojava n’est pas internationalement reconnu ; les agences doivent travailler à travers le gouvernement régional du Kurdistan [8] et Damas, qui ne l’autorise pas. Donc le Rojava doit les fournir pour elles. Le résultat est une économie de survie. L’électricité et l’eau potable sont fournies de manière limitée.
Comment les gens sont payés ?
Certain•e•s habitant•e•s du Rojava touchent des salaires mais beaucoup travaillent sur une base volontaire, tandis que d’autres tirent leur subsistance, disons, d’une vache. « Nous consommons le pain ensemble, disait Hemo, et s’il n’y a pas de pain, on n’a pas de pain. »
Cependant, en haut de l’agenda du développement économique, il y a la création de coopératives, au sein de l’« économie communautaire » du Rojava. « Notre projet politique et notre projet économique sont les mêmes », disait Abdurrahman Hemo, un conseiller pour le développement économique dans le canton du Djezîrê. Pendant deux ans le Djezîrê a promu le coopérativisme à travers les académies, des séminaires et des discussions communautaires et il les construit dans différents secteurs. La plupart des coopératives sont agricoles, mais d’autres germent dans le commerce et la construction.
Quels sont les revenus du Rojava ? Est-ce que les gens payent des taxes ?
Le Rojava ne collecte pas de taxes auprès de ses gens et il reçoit un petit revenu du passage de frontière à Semalka. Mais la plupart des revenus du Rojava proviennent de loin du pétrole du Djezîrê. Le canton a des milliers de champs pétroliers, mais en ce moment, il n’y en a que deux cents actifs. Une nouvelle fois, le régime baassiste exploitait les matières premières du Djezîrê mais refusait de construire des usines de transformation. Donc alors que le Djezîrê a du pétrole, il n’a pas de raffineries. Ce n’est que depuis la révolution que l’autogouvernement a improvisé une grande raffinerie pour produire du diesel et de l’essence qui sont vendus à bas prix dans l’économie locale. Le diesel est maintenant moins cher que l’eau — il va remplir les petits groupes électrogènes qui produisent l’électricité dans la plupart du Djezîrê. Mais le canton exploite le pétrole seulement pour son propre usage.
Pourquoi est-ce que le Rojava ne vend pas son pétrole à l’étranger et ne tire pas des revenus des exportations ?
La raison est l’embargo. Le Rojava partage une longue frontière avec la Turquie et plusieurs passages sur la frontière existent. Mais ils sont maintenant officiellement fermés, depuis que la Turquie met le Rojava sous embargo à la fois politiquement et économiquement. Le GRK respecte l’embargo de la Turquie, bien qu’il l’ait relâché ces derniers mois en autorisant le commerce à travers le point de passage de Semalka. Mais à cause de l’embargo virtuellement complet, le Rojava doit tout construire lui-même, à partir de matériaux locaux. Il n’a pas d’investissements provenant de l’extérieur — toute la production et toute la consommation sont domestiques. L’autosuffisance n’est pas une idéologie — c’est une réalité économique.
L’autogouvernement est-il soutenable ? Peut-il survivre ? Ou dépend-il de l’extérieur, c’est-à-dire du jeu des pouvoirs politiques de Turquie, des États-Unis, etc. ? Ou y a-t-il une opportunité qu’on peut qualifier d’historique ?
Les principes de l’autonomie démocratique sont anticapitalistes, mais le Rojava n’a en aucun cas des surplus économiques qui peuvent être utilisés pour développer l’économie. Le conseiller au développement économique, Hemo, est en train de rechercher des investissements extérieurs. « Nous voulons être autosuffisants, nous a-t-il dit, mais pour développer la qualité de la vie, nous avons besoin d’une sorte d’industrie. » Le Rojava a besoin d’une centrale électrique et d’une usine d’engrais. Mais l’économie coopérative ne peut financer l’industrie à ce niveau, nous a-t-il dit. « Nous avons besoin d’aide de l’extérieur, privée ou publique, ainsi nous pouvons construire notre économie sociale ensemble. »
Dans ce qui est appelé « l’économie ouverte », les investissements extérieurs sont les bienvenus aussi longtemps qu’ils se conforment à la nature sociale de « l’économie communautaire » du Rojava. Sans investissements extérieurs, croit Hemo, le Rojava peut seulement survivre une autre année ou deux. Mais bien que le Rojava doive s’industrialiser, il ne doit pas créer une économie d’État, ou une économie centralisée. Même avec des investissements extérieurs, elle doit rester organisée localement : « Nous avons besoin d’une économie commune, et les usines devraient être collectivement possédées. »
Mais les investissements extérieurs manquent, parce que l’existence du Rojava n’est pas reconnue internationalement. Les investisseurs potentiels n’ont pas d’accès légal — ils doivent passer à travers le GRK et Damas. Et ils n’ont pas d’accès physique — absence de points de passage avec la Turquie. Pour survivre, le Rojava a besoin d’ouvertures vers le monde extérieur. Il semble clair que la Turquie doit ouvrir ses frontières et permettre à ce noble et généreux projet de continuer.
Traduit par le Collectif anarchiste de traduction
et scannérisation de Caen (et d’ailleurs) en avril 2015.