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Conversation avec un anarchiste syrien
Contre la vision binaire de la résistance « rebelles/régime »

jeudi 19 septembre 2013, par Joshua Stephens, Nader Atassi

Alors que les États-Unis intensifient leur pression pour une intervention militaire en Syrie, le seul récit pratiquement disponible oscille entre le régime brutal de Bachar Al-Assad et les agissements des éléments islamistes au sein de la résistance. En outre, lorsqu’un point de vue dissident avec la position étatsunienne apparaît, il semble en grande partie s’articuler avec la contradiction de fournir un soutien aux groupes liés à Al-Qaida qui cherchent à renverser le régime, comme s’ils représentaient la seule force opposée à la dictature existante. Mais, comme Jay Cassano l’a récemment écrit pour le magazine de technologie Fast Company, le réseau non armé de la résistance démocratique au régime d’Assad est riche et varié, représentant un vaste réseau d’initiatives politiques locales, des collectifs artistiques, des organisations de défense des droits de l’homme, des groupes non violents et plus encore. (Le Mouvement de la non-violence en Syrie a créé une carte interactive en ligne pour démontrer ce réseau complexe de connexions).

En attendant, les écrits et les informations diffusés par les anarchistes syriens ont eu énormément d’influence dans les autres luttes arabes, avec par exemple les anarchistes torturés à mort dans les prisons d’Assad qui ont été commémorés dans des écrits palestiniens et lors des manifestations pour les prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël. Deux caractéristiques principales de ce qui se déroule justifient une attention particulière : la manière dont les anarchistes dans le monde arabe mènent de plus en plus de critiques et d’interventions qui bousculent les contradictions présentées comme des justifications de la politique étrangère étatsunienne, et les conversations en cours entre les mouvements antiautoritaires dans le monde arabe qui contournent et demeurent en dehors de la médiation des points de référence occidentaux.

Savoir si l’insistance des anarchistes syriens sur l’autodétermination en tant que principe organisateur central peut résister à la réalité immédiate de la violence ou s’il n’est qu’un levier au service d’intérêts étrangers reste une question ouverte.

Nader Atassi, chercheur en politique et écrivain syrien originaire de Homs, vit actuellement entre les États-Unis et Beyrouth. Il anime le blog Darth Nader qui réfléchit sur les événements survenus dans la révolution syrienne. Je lui ai parlé en discutant des traces de l’anarchisme dans le mouvement et de la perspective d’une intervention étatsunienne.

Joshua Stephens pour Truthout : Les anarchistes ont été actifs à la fois dans la révolution syrienne et en écrivant à son sujet depuis le début. As-tu une idée du genre d’activité qui se faisait avant ? Y a-t-il des éléments influents qui ont engendré une articulation syrienne de l’anarchisme ?

Nader Atassi : En raison de la nature autoritaire du régime syrien, il y a toujours eu très peu d’espace pour fonctionner avant le début de la révolution. Cependant, en matière d’anarchisme dans le monde arabe, la plupart des voix les plus importantes étaient syriennes. Malgré qu’ils ne soient pas organisés de manière explicitement « anarchiste », les blogueurs et écrivains syriens avec des influences anarchistes sont devenus de plus en plus importants sur la « scène » au cours de la dernière décennie. Mazen Kamalmaz est un anarchiste syrien qui a beaucoup écrit au cours des dernières années. Ses écrits contiennent beaucoup de théorie anarchiste appliquée à des situations contemporaines, et il était une voix importante dans l’anarchisme arabe bien avant le début du soulèvement. Il a beaucoup écrit en arabe, et a récemment donné une conférence dans un café au Caire intitulée « Qu’est-ce que l’anarchisme ? ».

En termes d’organisation, la situation était cependant très différente. Dans l’environnement politique très dur d’un régime autoritaire, beaucoup ont dû faire preuve de créativité et exploiter les ouvertures qu’ils voyaient dans le but d’organiser toute sorte de mouvement, et cela a conduit de facto à un mode d’organisation décentralisée. Par exemple, des mouvements étudiants ont éclaté dans les universités syriennes pendant la deuxième Intifada palestinienne et la guerre en Irak. C’était un type de mécontentement populaire que le régime a toléré. Des marches ont été organisées pour protester contre la guerre en Irak, ou en solidarité avec l’Intifada palestinienne. Bien que de nombreux membres des Mukhabarat [police secrète] aient infiltré ces mouvements et les surveillent de près, ce fut une éruption purement spontanée de la part des étudiants. Et même si les étudiants étaient bien conscients à quel point ils étaient surveillés de près (apparemment, pour suivre les marches, les Mukhabarat utilisaient un bloc-notes pour écrire quels slogans avaient été lancés et écrits sur les panneaux), ils ont utilisé ce petit espace politique qui leur a été donné pour agir afin d’aborder progressivement des questions nationales au sein des manifestations approuvées par le régime sur les questions internationales.

Un des épisodes les plus audacieux qui m’a été rapporté, c’est quand des étudiants de l’Université d’Alep, lors d’une manifestation contre la guerre en Irak, ont porté des pancartes avec le slogan « Non à la loi d’urgence » (la Syrie est sous état d’urgence depuis 1963). Ces actions étaient sans précédent à l’époque. Beaucoup d’étudiants qui ont émergé spontanément comme organisateurs charismatiques au sein de ces manifestations avant le début du soulèvement, ont disparu très tôt lors du soulèvement actuel. Le régime se méfie de ces réseaux militants qui ont été créés à la suite des mouvements précédents et ont donc immédiatement commencé à sévir contre les militants pacifiques dont ils savaient qu’ils pouvaient représenter une menace pour eux (alors qu’en même temps ils sont devenus plus indulgents avec les réseaux djihadistes, libérant des centaines de prisonniers à la fin de 2011). L’Université d’Alep est bien connue pour son mouvement étudiant en faveur du soulèvement, tant et si bien qu’elle a été surnommée « l’Université de la révolution ». Ensuite, le régime ciblera l’université, en tuant de nombreux étudiants dans l’École d’architecture.

Tu as récemment écrit sur ton blog sur une éventuelle intervention des États-Unis comme une sorte de corollaire à l’intervention iranienne et russe en faveur d’Assad, et de l’intervention islamiste dans les mouvements révolutionnaires. Tout comme avec l’Égypte récemment, les anarchistes apparaissent comme une voix distincte, contre les deux pôles d’insatisfaction qui prévalent dans la couverture médiatique mainstream — une voix préoccupée par l’autodétermination. Est-ce que c’est là une interprétation juste ?

Oui, je le crois, mais je voudrais clarifier quelques petites choses. Dans le cas de la Syrie, nombreux sont ceux qui correspondent à cette description ; non seulement les anarchistes, mais aussi les trotskistes, marxistes, gauchistes, et même certains libéraux. En outre, cette itération de l’autodétermination est fondée sur l’autonomie et la décentralisation, non pas sur la notion wilsonienne d’« un peuple » avec une sorte d’autodétermination nationaliste centralisée. Il s’agit de la capacité des Syriens à déterminer leur propre destin, pas dans le sens nationaliste, mais dans le sens micropolitique. Ainsi, par exemple, l’autodétermination syrienne ne signifie pas une voie unique que tous les Syriens doivent suivre, mais que chaque personne détermine sa propre voie, sans les interférences des autres. Ainsi, dans cette conception, les Kurdes syriens, par exemple, ont aussi le droit à la pleine autodétermination, plutôt que de les forcer à une identité syrienne arbitraire et d’affirmer que toutes les personnes qui sont rassemblées sous cette identité ont un seul et même destin.

Et quand nous parlons de partis, comme le régime, mais aussi ses alliés étrangers, et les djihadistes qui sont contre l’autodétermination syrienne — ce n’est pas parce qu’il y a un récit de l’autodétermination syrienne et que les djihadistes sont contre. Au contraire, ils veulent imposer leur propre récit à tout le monde. Le régime fonctionne et a toujours travaillé contre l’autodétermination syrienne car il détient la totalité du pouvoir politique et refuse de le partager. Les islamistes agissent contre l’autodétermination syrienne, non pas en vertu du fait qu’ils sont islamistes (raison pour laquelle beaucoup de libéraux s’opposent à eux), mais parce qu’ils ont une vision de la façon dont la société devrait fonctionner, et qu’ils veulent l’imposer aux autres, avec leur consentement ou pas. C’est aussi bien contre l’autodétermination.

Les alliés du régime d’Assad, l’Iran, la Russie et les diverses milices étrangères, sont contre l’autodétermination syrienne parce qu’ils sont déterminés à soutenir ce régime en raison du fait qu’ils ont décidé que leurs intérêts géopolitiques devaient supplanter la décision des Syriens de choisir leur destin par eux-mêmes.

Alors oui, la couverture médiatique mainstream essaie toujours de dépeindre les gens comme s’ils appartenaient à un genre binaire. Mais la révolution syrienne a éclaté parce que les gens ont demandé l’autodétermination à un parti qui la leur a refusée : le régime de Bachar Al-Assad. Au fil du temps, d’autres acteurs sont montés sur la scène, qui refusent également aux Syriens leur autodétermination, même de la part de certains qui ont lutté contre le régime. Mais la position n’a jamais été simplement d’être contre le régime pour être contre le régime, tout comme je présume qu’en Égypte la position de nos camarades n’est pas d’être contre l’Ikhwan [Frères musulmans] pour le plaisir d’être contre l’Ikhwan. Le régime a rejeté l’autodétermination, et toute chute du régime qui aboutirait à son remplacement par quelqu’un d’autre pour dominer les Syriens ne doit pas être considérée comme un succès. Comme en Égypte, lorsque l’Ikhwan est arrivé au pouvoir, ceux qui les ont considérés comme un affront à la révolution, même s’ils n’étaient pas des felool [loyalistes de Moubarak], ne cessaient de répéter le slogan « Al Thawra mustamera » [La révolution continue]. Il en sera de même en Syrie si, une fois le régime disparu, un parti arrive au pouvoir en niant également aux Syriens leur droit de déterminer leur propre destin.

Lorsque j’ai interviewé Mohammed Bamyeh cette année, il m’a parlé de la Syrie comme un exemple vraiment intéressant de l’anarchisme comme une méthodologie de conduite sur le terrain. Il soulignait que, quand on entendait parler d’organisation au sein de la révolution syrienne, on entend parler de comités et de formes qui sont tout à fait horizontales et autonomes. Sa suggestion semble corroborée par ce que des gens comme Budour Hassan ont mis en lumière en documentant la vie et l’œuvre d’Omar Aziz. Vois-tu cette influence dans ce que vos camarades sont en train de faire et de décrire ?

Oui, cela revient à faire de l’anarchisme quelque chose qui doit être considéré comme un ensemble de pratiques plutôt qu’une idéologie. Une grande partie de l’organisation au sein du soulèvement syrien a eu une approche anarchiste, même si ce n’est pas explicite. Il y a le travail du martyr Omar Aziz [1] qui a contribué à l’émergence des conseils locaux, que Tahrir-ICN et Budour Hassan ont très bien documentée. Pour l’essentiel, ces conseils étaient conçus par Aziz comme des organisations où l’autogouvernance et l’aide mutuelle pourraient s’épanouir. Je pense que la vision d’Omar a donné un souffle de vie dans la façon dont les conseils locaux peuvent fonctionner, bien qu’il faille noter que les conseils ont cessé rapidement de se concevoir en termes d’autogouvernance, choisissant plutôt de se concentrer sur le travail en direction des médias et les efforts pour organiser les secours. Mais ils fonctionnent encore sur la base des principes de l’entraide, de la coopération et du consensus.

La ville de Yabroud, à mi-chemin entre Damas et Homs, est la commune du soulèvement syrien. Elle est également un modèle de coexistence confessionnelle, avec une importante population chrétienne vivant dans la ville et Yabroud est devenue un modèle d’autonomie et d’autogouvernance en Syrie. Après que les forces de sécurité du régime se furent retirées de Yabroud pour qu’Assad puisse les concentrer ailleurs, les habitants se sont empressés de combler le vide, en déclarant « maintenant, nous sommes en train d’organiser tous les aspects de la vie de la ville par nous-mêmes [sic] ». De la décoration de la ville jusqu’à l’école rebaptisée « École de la liberté », Yabroud est certainement ce à quoi beaucoup de Syriens, y compris moi-même, espèrent que la vie après Assad ressemblera. Les autres zones, contrôlées par les djihadistes réactionnaires, brossent un tableau potentiellement plus sombre de l’avenir, mais néanmoins, il est important de reconnaître qu’il existe des alternatives. Il y a aussi un réseau très dur de militants répartis partout dans le pays, mais principalement à Damas, appelé la Jeunesse révolutionnaire syrienne. C’est une organisation secrète, et ils organisent des manifestations extrêmement audacieuses, souvent dans le centre de Damas qui est contrôlé par le régime, en utilisant des masques et en portant des pancartes et les drapeaux de la révolution syrienne — souvent accompagnés de drapeaux kurdes (un autre tabou en Syrie).

Dans la ville de Darayya, dans la banlieue de Damas, où le régime a mené une féroce bataille depuis qu’elle est tombée aux mains des rebelles en novembre 2012, certains habitants ont décidé de se réunir et de créer un journal au milieu de tous les combats, appelé Enab Baladi (ce qui signifie « cépages locaux », du fait que Darayya est célèbre pour ses raisins). Leur journal met l’accent à la fois sur ce qui se passe localement à Darayya et sur ce qui se passe dans le reste de la Syrie. Il est imprimé et distribué gratuitement dans toute la ville. Les principes de l’autogouvernance, de l’autonomie, de l’entraide et de la coopération sont présents dans un grand nombre des organisations nées au sein de l’insurrection. Les organisations qui opèrent selon certains de ces principes évidemment ne comprennent pas la totalité de l’insurrection. Il y a des éléments réactionnaires, des éléments sectaires, des éléments impérialistes. Mais nous en avons entendu parler beaucoup, n’est-ce pas ? Il y a des gens qui font un excellent travail fondé sur de solides principes qui méritent notre soutien.

Comment pense-tu que l’intervention étatsunienne pourrait finalement affecter la composition ou la dynamique de la révolution ?

Je pense que, d’une manière générale, les interventions ont une incidence très négative sur les insurrections, et je pense que l’intervention des États-Unis ne sera pas différente. Mais je pense que la façon dont cette intervention spécifique finira par affecter la composition ou la dynamique de la révolution dépend de la portée spécifique des frappes américaines. Si les États-Unis frappent de la façon dont ils l’ont dit, c’est-à-dire de manière « punitive », « limitée », « chirurgicale » et « symbolique », alors cela ne produira pas de changements importants sur le champ de bataille. Ils peuvent, cependant, donner au régime d’Assad une victoire sur le plan de la propagande, car il pourra prétendre qu’il a été « inébranlable face à l’impérialisme des États-Unis ». Les dictateurs qui survivent aux guerres menées contre eux ont tendance à se déclarer victorieux simplement par le fait de survivre, même si dans la réalité, ils sont du côté des perdants. Après tout, Saddam Hussein a été chassé du Koweït par les États-Unis, l’Arabie saoudite et d’autres pays, mais il est resté au pouvoir pendant douze ans de plus, douze ans qui ont été remplis de propagande sur la façon dont Saddam est resté ferme pendant « la mère de toutes les batailles ».

Si les frappes finissent par être plus dures que ce qui est actuellement en cours de discussion, pour une raison ou une autre, et qu’elles provoquent un changement significatif sur le champ de bataille, ou affaiblissent considérablement le régime d’Assad, alors je pense que les effets négatifs potentiels seront différents. Je pense que cela mènera les futurs Syriens à ne pas pouvoir déterminer leur propre destin.

Les États-Unis peuvent ne pas aimer Assad, mais ils ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils pensent que les institutions du régime devraient rester intactes afin d’assurer la stabilité dans la future Syrie. Bref, comme beaucoup l’ont noté, les États-Unis veulent de l’« assadisme sans Assad ». Ils veulent le régime sans la figure d’Assad, tout comme ce qu’ils ont eu en Égypte, où Moubarak a démissionné mais où « l’État profond » de l’armée est resté ; et de la même manière qu’au Yémen, où les États-Unis ont négocié pour obtenir que le président démissionne, mais pour que tout, en grande partie, reste en place à l’identique. Le problème avec ça, c’est que les Syriens ont scandé : « Le peuple exige la chute du régime », pas seulement celle d’Assad.

Il y a consensus autour de la table, des États-Unis à la Russie et à l’Iran, disant que peu importe ce qui se passe en Syrie, les institutions du régime doivent rester intactes. Les mêmes institutions qui ont été construites par la dictature. Les mêmes institutions qui ont pillé la Syrie et provoqué le mécontentement populaire à l’origine du soulèvement. Les mêmes institutions qui ne sont que les vestiges du colonialisme français. Tout le monde en Syrie sait que les candidats préférés par les États-Unis pour des rôles de direction dans la future Syrie sont ceux des Syriens qui faisaient partie du régime, puis ont fait défection : les bureaucrates baasistes devenus des technocrates néolibéraux « transfuges ». Ce sont là les gens que les États-Unis veulent voir gouverner la Syrie.

Les Syriens ont déjà fait tant de sacrifices. Ils ont payé le prix fort pour leurs revendications. Je ne veux pas que tout cela aille à la poubelle. Dans la hâte de se débarrasser d’Assad, le symbole du régime, j’espère que le régime ne sera pas préservé. La Syrie mérite mieux qu’un tas d’institutions faites de bric et de broc et une bureaucratie construite par des dictateurs qui souhaitaient garder le peuple syrien sous contrôle et pacifié. Il ne devrait y avoir aucune raison de préserver les institutions qui ont participé au pillage du pays et au massacre du peuple. Et sachant que c’est ce que les États-Unis désirent pour la Syrie, je rejette toute implication directe des États-Unis. Si les États-Unis veulent aider, ils peuvent commencer par utiliser la diplomatie pour parler à la Russie et à l’Iran et les convaincre d’arrêter la guerre afin que les Syriens puissent eux-mêmes déterminer quel est le prochain plan d’action. Mais une intervention directe des États-Unis revient à déterminer en outsiders quelle sera la prochaine étape pour les Syriens, quelque chose qui, je pense, doit être rejeté.

Que peuvent faire les gens en dehors de la Syrie pour vous apporter un soutien ?

Pour les gens de l’extérieur, c’est difficile. En termes de soutien matériel, il y a très peu qui peut être fait. La seule chose que je peux penser comme possible sur une grande échelle est le soutien discursif/intellectuel. La gauche a été très hostile à l’insurrection syrienne, traitant les pires éléments de l’activité anti-régime comme s’ils en étaient les seuls éléments, et en acceptant les récits du régime au pied de la lettre. Ce que je pourrais demander aux gens de faire, c’est d’aider à mettre les pendules à l’heure et de montrer qu’il existe des éléments de l’insurrection syrienne qui méritent d’être soutenus. Aider à briser cette binarité nocive selon laquelle la décision se joue entre Assad ou Al-Qaida, ou Assad et l’impérialisme américain. Être juste envers l’histoire et les sacrifices du peuple syrien en donnant un compte rendu précis des événements. Il est peut-être trop tard, et les récits hégémoniques sont trop puissants dans le présent pour les vaincre. Mais si les gens commencent maintenant, peut-être que les livres d’histoire pourront au moins être plus justes.

Joshua Stephens
Le 5 septembre 2013.

Traduction :
XYZ pour OCLibertaire.
Source du texte d’origine :
Truthout.

Notes

[1Quelques textes d’Abou Kamel (Omar Aziz) ont été traduits et publiés par les Éditions antisociales : Sous le feu des snipers, la révolution de la vie quotidienne (note de “la voie du jaguar”, novembre 2013).

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