« De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu’un écrit avec son sang. »
Friedrich Nietzsche
Malcolm Menzies n’aime pas parler de lui et apprécie peu les interviews. Nous nous sommes connus il y a deux ans grâce à Marc Tomsin, qui a publié la seconde édition d’En exil chez les hommes — pour moi, le meilleur livre sur la bande à Bonnot [1] —, grand ami de Malcolm et de moi-même. Un jour d’été, Malcolm franchit le seuil de ma maison, à Tepoztlán, Morelos, et nous nous comprîmes immédiatement. Nous parlâmes du livre qu’il venait de terminer, Mastatal, et des protagonistes de ses livres précédents : E. Armand, Marius Jacob, Clément Duval, Albert Libertad, Victor Kibaltchiche - Le Rétif (connu plus tard comme Victor Serge) et beaucoup d’autres [2]. Il fut très surpris d’apprendre que je connaissais les mémoires de Léon Rodriguez, personnage aujourd’hui complètement oublié qui mena une vie orageuse en marge de la société [3]. Je rencontrai Malcolm de nouveau à Paris, où il réside depuis des décennies, et je lus — mieux, je dévorai — tous ses livres. Les questions qui suivent sont issues de nos longues conversations.
Claudio Albertani : Vous êtes l’auteur de quatre romans et d’un livre de contes. Vous écrivez dans votre langue natale, l’anglais, mais vos ouvrages ont été publiés en traduction française et, pour l’un d’eux, espagnole. Dans vos travaux, vous combinez la plus rigoureuse recherche historique avec un travail passionné d’imagination littéraire et un souci constant de perfection esthétique. Le résultat est un univers riche et intense avec des personnages que vous arrachez aux mensonges qui les entourent et que vous nous restituez avec leurs idéaux, leurs passions et aussi leurs contradictions. Quels auteurs classiques ont inspiré votre travail ?
Malcolm Menzies : La littérature est la passion de ma vie, mais il est clair que mes livres trouvent leur inspiration dans l’histoire de ce qui est connu sous le nom d’« anarchisme ». Suis-je anarchiste ? Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’un anarchiste ? Je déteste toutes les étiquettes et je ne me sens pas à l’aise dans le monde des doctrines. Disons que mon concept d’individu ressemble à celui de l’anarchisme individualiste. J’admire beaucoup d’écrivains. En Amérique latine, j’aime José Eustasio Rivera, Borges, Rulfo, Sarmiento et les Brésiliens Guimaraes Rosa et Euclides da Cunha, parmi d’autres. Cependant, deux écrivains seulement ont été source d’inspiration de mon travail, le philosophe individualiste allemand Max Stirner et le romancier français et critique d’art André Malraux. Je me souviens encore, aux jours de ma lointaine jeunesse, de ma première rencontre avec les romans de Malraux comme d’une révélation. L’obsession métaphysique de Malraux, l’obsession du destin, ses héros solitaires en révolte contre l’absurdité de la vie et de la condition humaine, me fascinèrent. Il existe, sans aucun doute, une influence des livres de Malraux sur mon travail.
C.A. : La tradition libertaire offre un riche versant littéraire. Je pense à Vallès, Séverine, Mirbeau, Darien, Traven, Serge... De qui vous sentez-vous le plus proche ?
M.M. : De Darien, qui n’est pas au plan artistique le meilleur d’entre eux, mais je partage son individualisme. Le Voleur est un des livres les plus subversifs que je connaisse.
C.A. : Les héros de vos romans connaissent un destin tragique où la fatalité se confond avec la volonté. Au-delà de votre apparent pessimisme, il me semble que vous réussissez à transformer leur défaite en triomphe.
M.M. : Vous avez raison. Nestor Makhno, qui crache ses poumons — et sa vie — dans un quartier sordide de la périphérie parisienne, Bonnot pris au piège à Choisy-le-Roi et les prisonniers anarchistes soulevés sur l’île Saint-Joseph qui attendent leur mort au petit matin. Toutes ces images sont celles d’une déroute totale. Et, cependant, par une mystérieuse métamorphose, notre imagination leur confère un destin qui les fait revivre dans notre mémoire. L’histoire de la Makhnovchtchina nous inspire plus que les conquêtes de l’Armée rouge, nous accompagnons la bande à Bonnot jusqu’à la fin et nous scrutons le ciel nocturne de l’île Saint-Joseph en attendant les premières lueurs du soleil... Voilà la victoire. Ils continuent à nous parler depuis la nuit noire du néant, non pas comme modèles mais comme amis et compagnons.
C.A. : Votre premier roman, une biographie de Nestor Makhno, est de 1972. Qu’est-ce qui vous a amené à écrire sur le grand anarchiste ukrainien ? Comment les milieux libertaires l’ont-ils reçu ?
M.M. : J’ai fait dans ma jeunesse un long voyage dans les pays sud-américains, à la recherche de l’aventure et de moi-même. Je voulais fuir la civilisation et je connus des conditions matérielles de vie très dures. À la fin, je contractai la dysenterie au Nicaragua de Somoza et, à mon retour à Manchester, ma ville natale, je fus hospitalisé. Lors de mon internement, je lus une histoire de la guerre civile russe, un cadeau de mon père. Un des chapitres était consacré à Makhno et à la Makhnovchtchina. Je ne connaissais rien à tout ça ni à l’anarchisme, mais je fus fasciné par cette histoire et je décidai d’écrire un livre là-dessus. Il me fallut de nombreuses années de recherche pour y parvenir. Par bonheur, je me trouvais à Paris où vivaient encore de nombreux exilés anarchistes et communistes ainsi que quelques-uns de ceux qu’on appelait « blancs » et des suiveurs de Simon Petlioura, le leader ukrainien responsable de nombreux pogromes. Je me souviens avec une tendresse particulière des anarchistes Ida Mett et Nicolas Lazarévitch que je rencontrai et appréciai [4]. Mon livre fut le premier à paraître après la Seconde Guerre mondiale qui traitait de la Makhnovchtchina et je continue à penser qu’il s’agit d’une description honnête du rôle que joua le mouvement pendant la guerre civile. La Fédération anarchiste française considéra que j’attribuais trop d’importance à Makhno en tant qu’homme et que, parfois, je ne le montrais pas sous un éclairage indulgent. C’est vrai. Les individus m’intéressent plus que les mouvements. Je n’écrivis pas un livre de propagande anarchiste mais un hommage à Makhno, à partir de la tentative d’élucidation des diverses facettes de sa personnalité.
C.A. : Votre deuxième livre, En exil chez les hommes, une histoire romancée de la bande à Bonnot, marque le tournant dans votre œuvre vers l’anarchisme individualiste, qui, me semble-t-il, est votre meilleure source d’inspiration.
M.M. : C’est vrai. Je crois que c’est à partir de là que j’ai trouvé ma voie. Quand je commençai mes recherches, je découvris que d’innombrables livres sur les « bandits tragiques » [5] avaient été écrits et publiés. Généralement, ces livres décrivent les protagonistes comme des fantoches et chacun d’eux reprend les lieux communs du précédent. Je ne voulais pas faire la même chose et j’essayai de reconstruire leur dimension humaine. Pour cela, une seule manière : écrire un roman. Jean Maitron, l’historien de l’anarchisme bien connu, ne comprit pas mon choix. Il pensait qu’un roman n’est pas rigoureux puisqu’il asservit la réalité à l’imagination. Malgré tout, j’ose penser que dans mon roman, Bonnot et ses compagnons sont plus authentiques que dans un livre d’histoire [6]. Par ailleurs, j’ai écrit mon roman alors que les « bandits tragiques » ne jouissaient pas d’une très bonne réputation et le manuscrit a été refusé par de nombreux éditeurs. Pierre Belfond, qui avait publié mon livre sur Makhno, refusa même de lire le manuscrit. « La bande à Bonnot, dit-il, n’intéresse personne... »
C.A. : Parlez-nous de vos rencontres avec les derniers survivants de la bande à Bonnot. Quel souvenir avez-vous de Léon Rodriguez, que vous avez connu. Que pensez-vous de ses Mémoires jamais publiées ?
M.M. : Beaucoup parmi les protagonistes me demandèrent de ne pas divulguer leur identité. Jeanne Belardi, l’ex-compagne de Carouy, se refusa à parler [7]. Pourquoi raconter à un étranger ce qu’elle n’avait jamais révélé à ses amis les plus proches ? Ida Barthelemas, la veuve de Jean de Boë, me dit la même chose [8]. Ma rencontre la plus émouvante fut, peut-être, celle avec Anna Dondon, l’amante de René Valet [9]. Elle vivait seule dans une petite chambre triste d’un vieil immeuble situé dans un quartier pauvre de Paris. Elle était très vieille, parfois incohérente, et elle ne savait pas répondre à des questions directes. Elle commença par raconter des épisodes sans liens de sa vie jusqu’à arriver aux « bandits tragiques ». Vous pouvez imaginer avec quelle émotion je l’écoutai évoquer les figures de Valet, de Callemin et de Bonnot, qui avaient une fois dormi dans un appartement de la rue Ordener, par terre, tout près de son lit [10]. Le cas de Rodriguez est plus compliqué car il était soupçonné d’avoir pris langue avec la police. J’ai moi-même lu la lettre qu’il écrivit au commissaire Louis Jouin après sa détention, dans laquelle il proposait de le mener à Bonnot en échange de sa liberté [11]. Rodriguez appartenait à un monde souterrain où se mêlaient criminels et anarchistes. En réalité, sa participation aux activités de la bande ne fut que marginale et il n’aurait rien pu dire, simplement parce qu’il ne savait rien. Il vécut le reste de sa vie comme un véritable individualiste. J’ai beaucoup parlé avec lui de ses rencontres avec Garnier et Bonnot, et mon sentiment est que, presque soixante, après il continuait à avoir peur d’eux [12]. Je considère que l’autobiographie de Rodriguez est un document unique. C’est le récit, parfois confus, de la vie d’un illégaliste et d’un authentique rebelle (en-dehors). C’est une lecture captivante. J’espère que quelqu’un se décidera un jour à le publier, après l’avoir révisé, bien sûr.
C.A. : Un de vos meilleurs livres est, me semble-t-il, Trois contes des îles. Vous décrivez là, avec une grande maîtrise, l’existence héroïque des prisonniers (et pas seulement anarchistes) des bagnes, leurs révoltes, leurs tentatives d’évasion. Je sais que pour mieux entrer dans leur monde vous avez fait un voyage à Cayenne. Quels souvenirs conservez-vous de cette expérience ?
M.M. : Je débarquai avec la même émotion qu’un musulman arrivant à La Mecque. Je visitai l’île Royale et je passai une après-midi complètement seul sur l’île déserte de Saint-Joseph. Je me souviens du soleil, de la mer. Je déambulai dans les couloirs de la prison de Saint-Laurent-du-Maroni et je visitai l’île Saint-Louis, située sur le fleuve Maroni, où étaient confinés les prisonniers atteints de lèpre. Je n’oublierai jamais les longues conversations avec les anciens détenus qui étaient restés à Cayenne après la fermeture de bagne. J’imagine qu’ils sont maintenant tous morts. Je revois encore la tristesse dans les yeux des ex-prisonniers noirs qui gisaient, affaiblis et dans un état de somnolence permanent, dans un foyer sordide qui leur avait été assigné dans l’hôpital de Cayenne. Mon récit sur la rébellion anarchiste de 1894 se fonde non seulement sur mes propres expériences des îles mais aussi sur les documents conservés aux Archives des colonies, aux Archives nationales de France et sur les Mémoires de deux prisonniers anarchistes de cette époque, Clément Duval et Auguste Liard-Courtois [13].
C.A. : Desde las montañas de Colombia (Depuis les montagnes de Colombie), votre unique livre publié en espagnol, est une reconstruction des origines des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). C’est une histoire intéressante mais elle me paraît très éloignée de vos inclinations. Comment l’expliquez-vous ? Qu’est-ce qui vous amena en Colombie ?
M.M. : J’ai déjà évoqué mon premier voyage en Amérique latine. En Colombie, j’eus l’occasion de parler avec les paysans déplacés qui fuyaient les persécutions de l’armée et qui dormaient en plein air à proximité de leurs villages. Les soldats montaient dans les autobus et arrêtaient les passagers soupçonnés d’avoir des liens avec la guérilla. C’était l’époque de « la Violencia » et je ne comprenais rien à ce qui se passait [14]. Par la suite, je revins souvent en Colombie — le pays d’Amérique latine que j’aime le plus — et je commençai à comprendre les événements de ces années-là, l’implacable lutte pour le pouvoir entre les partis conservateur et libéral et l’effrayante violence sur laquelle elle déboucha : arrestations, persécutions et assassinats en masse. Dans les montagnes des trois départements, Huila, Tolima et Cauca, de petits groupes de guérillas communistes se soulevèrent en armes pour défendre les paysans contre les forces répressives de l’État. J’appris ce que furent la guerre de Villarica et lesdites républiques communistes indépendantes [15]. Je décidai de rendre hommage à ces guérilleros en écrivant un livre sur eux. Je ressens personnellement une forte hostilité à l’égard des communistes, mais ce n’est pas une bonne raison pour ne pas célébrer ces hommes courageux. Un des chefs, Manuel Marulanda, alias Tirofijo, fut le meilleur leader guérillero des temps modernes en Amérique latine [16]. J’insiste. Ça n’a pas été Che Guevara — malgré les louanges dont il est l’objet — mais bien Tirofijo. J’ai vécu, à différentes époques, pendant des mois dans les montagnes ; j’ai parlé avec de nombreux paysans et des survivants de la guérilla, je suis arrivé à Marquetalia et Rio Chiquito, où les guérilleros avaient résisté avec un grand courage aux assauts de l’armée [17]. J’ai même rencontré Marulanda. Mon livre est l’histoire de la guérilla communiste pendant les années antérieures à la fondation des Farc, une époque de grande intégrité dans le combat et dans l’idéologie. Une intégrité qui, plus tard, s’est perdue. Mon livre n’est pas un roman, mais un travail d’histoire vécue. Il n’a jamais été publié. Les éditeurs européens ne s’intéressaient pas à ce qui s’était produit en Colombie ; quant aux colombiens, ils craignaient les représailles qui suivraient la publication d’un livre favorable aux guérillas communistes. En définitive, j’ai moi-même financé une petite édition à Bogotá.
C.A. : Parlez-moi de votre dernier livre, Mastatal, l’histoire d’une colonie individualiste au Costa Rica, qui accueillit, entre autres, des survivants de la bande à Bonnot.
M.M. : Mastatal est le nom d’une petite colonie anarchiste fondée dans la jungle montagneuse du Costa Rica par un individualiste français qui vécut là sous le nom de Pedro Prat [18]. La colonie dura quelque trois décennies, dans la première moitié du siècle passé. Très peu de monde connaissait son existence, même dans les milieux libertaires ; c’est au cours de mes recherches sur la bande à Bonnot que je la découvris [19]. Je savais que Rodriguez y avait séjourné, longtemps après les faits sanglants de 1912, et même qu’il avait essayé de lui imprimer une nouvelle vie. De nombreuses années se sont écoulées avant que j’aille moi-même à Mastatal et que je noue une longue amitié avec le dernier survivant de la colonie. Les communautés, les colonies et les autres formes de vie en commun ne m’ont jamais beaucoup intéressé. En outre, l’épisode de Mastatal a été pratiquement ignoré de l’anarchisme français et a existé en marge de son histoire. Je me suis intéressé aux vies obscures des personnes qui, à un moment ou à un autre, sont passées par là. Et il me semble que le projet de forger leur propre émancipation ici et maintenant, à partir d’une expérience de « retour à la nature », mérite notre attention même s’il peut paraître aujourd’hui ingénu. Dans ce livre, j’essaie, en outre, de reconstruire l’histoire du mouvement anarcho-individualiste français de l’entre-deux-guerres.
C.A. : Comme je vis en Amérique latine et que je connais un peu les luttes des peuples indigènes, votre manière de décrire l’incompréhension entre vos personnages, tous évadés des révoltes européennes, et les civilisations mésoaméricaines m’a semblé très honnête. À quoi est due, selon vous, cette incompréhension ?
M.M. : Je ne veux pas m’aventurer sur ce terrain. Il est vrai que les anarchistes français qui se rendirent à Mastatal — et pas eux seulement — traitèrent avec une apparente indifférence les Indiens Huetares qui vivaient dans des conditions épouvantables. Le problème est que ces hommes et ces femmes arrivèrent au Costa Rica dans une époque de colonialisme rampant où prédominait en Europe la croyance en la supériorité intellectuelle, morale et technique de la race blanche sur toutes les autres. À la différence d’aujourd’hui, les socialistes et les anarchistes d’alors ne savaient pratiquement rien des luttes des autres peuples. Il est bien connu, par exemple, que la majorité des acteurs de la Commune de Paris déportés en Nouvelle-Calédonie choisirent le camp de leurs geôliers pour affronter les natifs canaques lorsque ceux-ci se rebellèrent contre la domination coloniale. Les anarchistes de Mastatal luttèrent pour leur émancipation dans une région reculée du Costa Rica ; ils refusèrent les idées fallacieuses, les concepts et les conventions que la société utilise pour limiter et soumettre les individus. C’est là leur réussite, mais il est vrai aussi qu’ils ne pouvaient se défaire de la conscience d’être blancs avec tout ce que ça implique. Il ne faut pas oublier, par ailleurs, que ce n’était pas des anarchistes sociaux mais des individualistes qui se proposaient d’abord de changer leur vie, et non pas la vie. Ce qui, bien entendu, n’est pas une excuse.
C. A. : Quelle sera votre prochaine aventure littéraire ?
M.M. : Cinq livres en quarante ans — des livres qui ont eu peu de résonance — ce n’est pas beaucoup. J’ai parfois le sentiment d’avoir passé toutes ces années à chercher des éditeurs pour mes livres et à travailler pour financer les traductions. Je sais parfaitement que je ne suis pas le seul dans ce cas et que beaucoup d’autres écrivains ont vécu la même expérience. Mais non. D’autres projets, je n’en ai pas.
Malcolm et moi ne sommes pas d’accord là-dessus. Je sais qu’il va continuer à écrire — je devine même sur quoi, mais je ne le dirai pas — et que son œuvre, comme celle de tous les bons écrivains, finira par trouver sa voie.
Entretien recueilli par Claudio Albertani,
Paris-Tepoztlán, janvier-septembre 2010.
Traduit de l’espagnol par Oscar Borillo.
Le Monde libertaire, hors-série, n° 40,
du 23 décembre 2010 au 23 février 2011.
Bibliographie de Malcolm Menzies
Makhno, une épopée. Le soulèvement anarchiste en Ukraine (1918-1921), traduit de l’anglais par Michel Chrestien, éditions Belfond, Paris, 1972 (réédition, L’Échappée, Paris, 2017).
En exil chez les hommes (roman), traduit de l’anglais par Ariane Bataille, Corps 9 Éditions, Troesnes, 1985 (réédition, Rue des Cascades, Paris, 2007).
Trois contes des îles, traduit de l’anglais par Ariane Bataille, Corps 9 Éditions, Troesnes, 1987.
Desde las montañas de Colombia, traduit de l’anglais, Editorial Mabillon, 1999.
Mastatal, texte français établi par Vera Osterman, éditions Plein Chant, Bassac, 2009.
Deux lueurs de temps. Le poète et le bandit, texte français établi par Ursula Ingreen, éditions Plein Chant, Bassac, 2014.
The Urn. Ten Stories, Austin Macauley Publishers, Londres, 2017.