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Réponse aux menaces proférées par l’OPDDIC

Conseil de bon gouvernement de Morelia

vendredi 15 décembre 2006, par EZLN

Le Conseil de bon gouvernement « Cœur de l’arc-en-ciel de l’espoir »

CARACOL « TOURBILLON DE NOS PAROLES »,
LE 15 DÉCEMBRE 2006.

À la société civile mexicaine et internationale,
À la presse nationale et internationale,
Aux organismes mexicains et internationaux des droits de l’homme,
À l’opinion publique,

Le Conseil de bon gouvernement de Morelia du Caracol IV « Tourbillon de nos paroles » tient à dénoncer et à rendre public ce qui suit :

PREMIÈREMENT. Notre Conseil de bon gouvernement déclare que nous ne protégeons ni délinquants, ni ivrognes, ni planteurs et consommateurs de drogue, ni assassins, ni preneurs d’otages et encore moins des gouvernements assassins et des organisations paramilitaires.

DEUXIÈMEMENT. La lutte des indigènes les ayant conduits à la création des Conseils de bon gouvernement s’inscrit dans une lutte pacifique pour instaurer la paix dans la justice et la dignité. C’est dans une pratique autonome issue des Accords de San Andrés que notre gouvernement applique l’autogestion, l’auto-organisation, en faisant respecter la justice selon notre culture indigène, sans pour autant tomber dans l’indigénisme.

TROISIÈMEMENT. Le Conseil de bon gouvernement de Morelia dénonce énergiquement les menaces émanant des dirigeants de l’organisation OPDDIC qui voudraient nous expulser des terres que nous avons reprises le 1er janvier 1994, chose que nous n’accepterons jamais. À nos yeux, de telles menaces s’inscrivent dans les manigances et le jeu d’influences du mauvais gouvernement, nous avons pu voir que c’est de cette manière que les choses fonctionnent au Mexique, notre pays.

QUATRIÈMEMENT. Nous invitons solennellement les dirigeants de l’organisation OPDDIC à réfléchir aux menaces qu’ils profèrent à notre encontre et à se rendre compte de leurs propres yeux de ce que nous sommes en réalité, des indigènes. Nous voulons qu’ils sachent que, de notre côté, jamais nous ne les menacerons d’expulsion et de mort. Et que s’ils veulent reproduire ce qui s’est produit à Acteal le 22 décembre 1997, nous savons qu’ils jouiront d’impunité et seront couverts par le gouvernement fédéral, par le gouvernement chiapanèque et par les autorités municipales, parce que c’est ce qui s’est toujours passé jusqu’ici.

CINQUIÈMEMENT. Nous qui pratiquons l’autonomie, nous avons rendu la justice sans recourir à la violence et sans avoir besoin de prisons, nous sommes toujours intervenus avec impartialité pour trancher les problèmes qui sont présentés à nos instances autonomes et nous tenons à répéter que nous n’avons jamais commis aucune violation des droits de l’homme.

SIXIÈMEMENT. Nous, nous ne sommes pas des Carlos Salinas, nous ne sommes pas des Ernesto Zedillo, nous ne sommes pas des Vicente Fox, nous ne sommes pas des Felipe Calderón et nous ne sommes pas non plus des Roberto Albores Guillen. Eux, oui, ils ont violé des millions de fois les droits de l’homme.

SEPTIÈMEMENT. Toutes les terres reprises par nos villages bases d’appui du Conseil de bon gouvernement, nous les défendrons en travaillant, parce que nous sommes parfaitement conscients que les terres appartiennent à ceux qui la travaillent et sont leurs légitimes propriétaires depuis plus de 500 ans.

Bien à vous.

Conseil de bon gouvernement « Corazón del Arcoiris de la Esperanza ».

Traduction : Ángel Caído.

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