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Les condisciples V
Les étudiant•e•s

dimanche 30 juin 2013, par SCI Marcos

Juin 2013.

Aux adhérent•e•s à la Sexta au Mexique et dans le monde
Aux invité•e•s à la petite école zapatiste

Compañeros, compañeroas et compañeras,

Je vous mets ici quelques données pour que vous vous fassiez une idée du genre de racaille… ahhhemmm, de personnes qui seront vos condisciples, ou camarades de classe, à la petite école zapatiste.

Les v’là :

– Invitations envoyées : autour de 3 000.

– Ont répondu affirmativement : autour de 2 500.

– N’ont pas encore répondu : autour de 500.

– Ont refusé l’invitation : 1.

– Parmi ceux qui ont déjà rempli le formulaire, un peu plus de la moitié sont des hommes, un peu moins de la moitié sont des femmes (autrement dit c’est les mecs qui gagnent — note du SupMarcos qui apporte comme qui dirait la « perspective de genre »), sans compter un nombre indéterminé d’autres qui se revendiquent comme tel•le•s.

– Élèves qui assisteront à la petite école en communauté en août 2013 : 1 500. Plus de la moitié sont des hommes (hem, hem), moins de la moitié sont des femmes et 9 se revendiquent comme autres.

De ces 1 500 étudiant•e•s, plus de 60 sont des petits garçons et des petites filles de moins de douze ans. De ces plus de 60 enfants, 19 ont moins de quatre ans. Remarquez le fait suivant : pour chaque petite fille qui vient, il vient deux petits garçons ; c’est-à-dire que nous gagnons aussi chez les mineurs — nouveau commentaire avec « perspective de genre » du SupMarcos.

Sur les plus de 1 400 adultes qui viennent en communauté, plus de 200 ont plus de cinquante ans.

– Environ 200 personnes assistent, au mois d’août 2013, au cours au Cideci à San Cristóbal de Las Casas (Chiapas).

– Plus de 200 personnes prendront le cours par vidéoconférence.

– Plus de 130 personnes ont demandé les documents parce qu’elles ne peuvent assister au cours en communauté.

– Près de 500 personnes ont demandé leur inscription pour le cours de décembre et janvier prochains. Attention : si l’invitation ne vous est pas parvenue, c’est à cause de la capacité d’accueil, mais bien sûr qu’on va vous inviter. Envoyez seulement un courrier à la page web pour qu’on vous inscrive, si ça n’a pas été fait, sur la liste pour le cours suivant.

– Il y aura des étudiant•e•s des cinq continents. Voici quelques-uns des pays d’origines des étudiant•e•s au cours « La liberté selon les zapatistes » : Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Équateur, Union américaine, Honduras, Nicaragua, Panama, Pérou, Porto Rico, République dominicaine, Uruguay, Venezuela, Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Slovénie, État espagnol, France, Hollande, Italie, Pays basque, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Corée du Sud, Inde, Iran, Sri Lanka, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, îles Canaries.

Le lieu d’origine d’étudiants le plus lointain est Sri Lanka, à plus de 17 000 kilomètres du territoire zapatiste, suivi par l’Inde (plus de 15 000 kilomètres), l’Australie (plus de 13 000 kilomètres), la Nouvelle-Zélande (plus de 11 000 kilomètres).

– Les étudiants de l’âge le plus avancé ont plus de quatre-vingt-dix ans.

– Les étudiants les plus jeunes fêteront leurs onze mois en août 2013. Et ce sont, of course, deux garçons. Leurs prénoms : Brian et Eduardo.

– Parmi ceux qui participeront à la petite école en tant qu’étudiants, au moins 34 ont fait des études de doctorat dans différentes branches : philosophie, sociologie, histoire, anthropologie, littérature, sciences politiques, physique, mathématiques, psychologie, économie, urbanisme et théologie.

– Plus de 50 étudiant•e•s sont professeurs-chercheurs universitaires.

– Plusieurs étudiant•e•s ont gagné des tournois de Mortal Kombat sur des machines. On ne dit pas leurs noms ni leurs nicknames pour protéger les innocents (c’est-à-dire les mecs, parce que là aussi on est majoritaires. Amen).

– Quelques-unes des institutions d’enseignement supérieur où certain•e•s des compas, aujourd’hui étudiant•e•s à la petite école zapatiste, étudient, ont étudié, travaillent ou ont travaillé comme professeurs-chercheurs :

Escuela Normal Superior, Mexique.
Universidad Nacional Autónoma de México, Mexique.
Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales, Mexique.
Escuela Nacional de Antropología e Historia, Mexique.
Universidad Nicolaíta de Michoacán, Mexique.
Universidad Autónoma de Puebla, Mexique.
Universidad de Ciencias y Artes de Chiapas, Mexique.
Centro de Estudios de México y Centroamérica, Mexique.
Universidad Autónoma Metropolitana, Mexique.
Instituto Nacional de Antropología e Historia, Mexique.
Universidad Iberoamericana, Mexique.
Universidad Autónoma de Chiapas, Mexique.
Instituto Tecnológico de Monterrey (TEC-Monterrey), Mexique.
Universidad Autónoma de Sonora, Mexique.
Universidad de Chapingo, Mexique.
Universidad de la Tierra Chiapas, Mexique.
Universidad de la Tierra Oaxaca, Mexique.
Universidad Autónoma de la Ciudad de México (UACM), Mexique.
Universidad Autónoma de Zacatecas (UAZ), Mexique.
Universidad Autónoma de Aguascalientes (UAA), Mexique.
Instituto Politécnico Nacional (IPN), Mexique.
Escuela Superior de Guerra, Mexique.
Instituto Maurer, Mexique.
University of Cambridge, Angleterre.
University of Oxford, Angleterre.
École nationale de sciences politiques, Paris, France.
Université des Nations unies, de l’Unesco.
University of California, Berkeley, USA.
Stanford University, Californie, USA.
University of Chicago, USA.
University of Maryland, USA.
Columbia University, New York, USA.
Yale University, USA.
National Humanity Center, Caroline du Nord, USA.
Université de Toulouse, France.
Universidad Nacional Mayor de San Marcos de Lima, Perú.
State University of New York at Binghamton : Fernand Braudel Centre, USA.
Centro Juan Marinello de La Habana, Cuba.
Columbia’s Institute for Scholars at Reid Hal, Paris, France.
Universidad de Antioquia, Colombie.
Claremont Graduate University, Californie, USA.
City University of New York, USA.
Smith University, USA.
Mount Holyoke College, USA.
University of Massachusetts Amherst, USA.
New Hampshire University, USA.
Humanities Research Institute de l’Université de Californie, USA.
Drew University, USA.
Harvard University, USA.
Univerza V Ljubljana, Slovénie.
University of California Riverside, USA.
University of Utah, USA.
Universidad de La Habana, Cuba.
CIMI, Brasilia, Brésil.
University of Edimburgo, Grande-Bretagne.
McGill University, Canada.
Duke University, USA.
École des hautes études en sciences sociales, Paris, France.
University of New Mexico, USA.
Universidade Federal do Río de Janeiro, Brésil.
Université Paris-Sorbonne, France.
Universidad del País Vasco, Pays basque.
Universidad de la Laguna, Canaries.

– Certain•e•s de ces à présent étudiant•e•s de la petite école zapatiste ont leurs écrits traduits en allemand, anglais, catalan, chinois, coréen, espagnol, français, galicien, grec, italien, polonais, portugais, roumain, russe et turc.

– Consoles de jeux vidéo sur lesquelles quelques-uns de nos imbattables compas ont ratifié leur suprématie avec le combo « méga-super-duper-hyper fatality machoman » (pas moins ! rien à voir avec angry birds et autres bricoles pour les filles) : petites machines de la boutique du coin de la rue, Atari, Sega, Xbox, GameCube, GameBoy, Xbox 360, PSP, PS1, PS2, PS3, PS4, PS5… quoi ?... y a pas de PS5 ? ok, ok, ok, faute de frappe. Je continue : PSVita, Nintendo 64, Wii, WiiU, Nintendo 3DS.

– Plus de 100 étudiant•e•s sont acteurs, actrices, metteurs en scène, musiciens, peintres, caricaturistes, photographes, promoteurs culturels, écrivains, éditeurs, militants politiques, avocats, syndicalistes et lutteurs sociaux.

– En général, et après avoir analysé les données avec les plus prémodernes des équipements de renseignement, je peux vous dire des étudiant•e•s qu’un nombre non déterminé de personnes qui assistent à la petite école — il faut les voir pour les compter — sont sales, laides et méchantes.

Quels que soient leur âge, leur credo, leur couleur, leur poids, leur ciboulot et leur sexe, elles se sont conduites durant toute leur vie avec une absolue irresponsabilité face au Pouvoir sous n’importe laquelle de ses formes ; elles ont reçu le désaveu de leurs cercles sociaux respectifs à cause de leur non-conformisme entêté ; elles ont scandalisé les bonnes consciences et les polices du comportement ; elles ont réaffirmé leur rébellion et leur passion pour la liberté malgré les ça-dépend ; et elles ont milité selon leur conscience et non selon les modes faciles. En résumé : elles ne se sont pas vendues, elles ne se sont pas soumises, elles ne se sont pas rendues.

Je vous préviens pour que vous ne veniez pas vous plaindre ensuite qu’on dit du mal de vous parce que vous avez de « mauvaises fréquentations ».

Ah, c’est sûr, l’immense majorité des personnes qui assistent comme étudiant•e•s sont des hommes, des femmes, des petits garçons et des petites filles, des vieux et des vieilles, des jeunots et des jeunettes, qui ont quelque chose d’extraordinaire dont nous, les hommes et les femmes zapatistes, les remercions : ce sont nos compas.

Et je n’ai pas mis tous et toutes, parce qu’il ne manque jamais un•e infiltré•e qui est venu•e voir si nous ne serions pas en train de donner un entraînement militaire, au lieu d’enseigner notre cœur.

Allez. Salut et bienvenue au cœur généreux qui nous ouvre ses fenêtres.

Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain,
SupMarcos
Mexique, juin 2013.

PS QUI FESTOIE. Pour célébrer le fait que, pour la première fois en presque vingt ans de vie publique zapatiste, nous, les mecs, on dépasse les filles… hein ? … ok, ok, ok, on les dépasse seulement en quantité… pour l’instant… Quoi ? Bien sûr que non, j’ai pas triché ! Je suis incapable… Non, puisque je vous dis que le compte, c’est une femme de l’équipe de soutien qui l’a fait… hein ?... Non, les femmes ne sont pas majoritaires dans l’équipe de soutien… ah, si ? Bon, c’est pas ça le sujet, le point ou la question.

Je continue : pour célébrer ce fait qui confirme la supéri… hein ?... ok, ok, ok… pour célébrer le fait que l’équité de genre nous favorise à la marque, nous avons institué le prix « LES CANARDS FLINGUENT LES FUSILS » qui ne peut être obtenu que par des enfants mâ… hein ?... ok, ok, ok… par des petits garçons et des petites filles d’âge chronologique (parce que j’ai vu la liste, et qu’il y en plusieurs d’âge mental infantile). Le prix consiste en un bon que les gamins… ok, les gamines aussi… peuvent remettre à un des maîtres… oui, bien sûr… ou à une des maîtresses de la petite école. Avec ce bon ils pourront punir leurs mômans… quoi ?... les pôpas aussi ? … Mais c’est toujours les mômans qui punissent ! Et ça, c’est un bon, comment je peux dire, de revanche, de « une de chaux pour tout de qu’il y a déjà de sable », de « tu l’as voulue, tu l’as eue », etc. Bon, aussi les pôpas, mais avec des circonstances atténuantes… ok, ok, ok, sans circonstances atténuantes. Bref, le maître… ou la maîtresse punira les mômans des enfants qui gagneront le prix. Pourquoi ? Pour mauvaise conduite. Oui, même si elles ne se sont pas mal conduites, parce que parfois elles nous punissent sans que nous nous soyons mal conduits… et après elles nous font même des piqûres, alors qu’on est, par définition, innocents. Oui, les gars, parce que les filles, elles sont toujours coupables. Hein ? Bon, ne m’interrompez pas, parce qu’il faut que je finisse ça pour l’envoyer.

Pour gagner le prix, les enfants doivent choisir une des réponses suivantes en rapport avec la vidéo qui vient ci-dessous et qui s’appelle « Carlitos Lechuga et le drame du ballon ». La question est :

C’est la faute de qui si Carlitos Lechuga a perdu son ballon ?

a) Du ballon, c’est-à-dire de la globalisation néolibérale.
b) Des femmes.
c) De la télévision et des mauvais gouvernements.

L’enfant qui répondra correctement (sans copier ni demander l’aide de personne) recevra un bon de « LES CANARDS FLINGUENT LES FUSILS », valable seulement en territoire zapatiste et pour une seule fois dans la période du 12 au 17 août 2013 (permission du Conseil de bon gouvernement n° 696969). Les petites filles, quelle que soit la réponse qu’elles donnent, recevront une tape… Nan, c’est une blague, on va pas les taper, mais au lieu du bon, on va leur donner un graphique statistique taille poster, où on verra que nous, les garçons, on est en majorité… oui, pour les aider dans leur formation, comme qui dirait, « de genre ».

Attention mômans, pôpas et tuteurs et •trices : on n’a pas le droit de souffler (pas question de « le C, mon trésor, le C ») ; pas non plus d’échanger le bon contre un qui dispense de manger la soupe à la citrouille.

J’ai dit.

Pour l’équité de genre avec un score de 2-1 en faveur de nous, les gars, autrement dit les vrais mecs.

Le SupMarcos

Études de pilote d’avion et de natation synchronisée par correspondance (haha, alors c’est pour ça, la Force aérienne zapatiste), et sorti avec les plus hautes distinctions académiques du Machist Institute Apology Research (sigle en anglais : MIAR), dont le siège se trouve dans les montagnes du Sud-Est mexicain, dernier bastion en résistance contre la domination de la femme dans le monde mondialement mondial. Le susdit (c’est-à-dire moi, niquedouilles) donne actuellement, dans ce prestigieux institut, le cours « Le problème a commencé quand notre mère Ève a manipulé notre père Adam ». Inscriptions ouvertes, sans limite de places. Le slogan du MIAR est : « Nous reprendrons le contrôle, même si c’est juste celui de la télé, ou Pas question, femme, tu es venue avec un poignard. » Hein ? L’hymne ? Vous avez vu juste si vous pensez que c’est Qué te ha dado esa mujer, de Gilberto Parra Paz, interprété par Pedro Infante dans le film du même nom. Allez-y ! Chantez, ou je vous écrabouille votre nid ! Tatsouin !

J’atteste… hein ?... mais vous voyez bien qu’il pleut ! ok, ok, ok… après avoir lavé mon linge, j’atteste… hahaha, je ne leur ai pas dit que j’allais le laver en le gardant sur moi, sinon, ça sert à rien la pluie, pas vrai ?... mmh… là, elle sert à prendre ma douche, et comme ça j’économise du savon…

Hein ? Nan, c’est pas juste, vous m’avez vu me cacher… mais bon, vous m’avez trouvé. Trrrois jeunes tambours. Faisez quèquechose. Vive les nordisses, voui, mossieur !

Maintenant, je peux : j’atteste l’exactitude de tout ce qui précède.

YoMero

Du meilleur journal qui ait existé à la télé mondiale, « 31 minutes »,
la séquence « Carlitos Lechuga y el Drama del Globito ».
Attention, les enfants de moins de douze ans : il faut avoir vu cette vidéo
pour participer au concours pour le prix « Les canards flinguent les fusils ».

De Manuel Esperón Mi cariñito, avec Pedro Infante
dans le film Dicen que soy mujeriego [On dit que je suis un homme à femmes],
(mensonge, ce n’est que des racontars, ne les croyez pas).
Chanson dédiée à la grand-mère des zapatistes, María Luisa Tomassini
(qui a dit qu’elle venait), à nos chères et admirées Grands-Mères de la place de Mai,
et à toutes les mères de disparu•e•s et prisonnier•e•s politiques.
Remettez la Tucita en appuyant sur « que le condamné souffre »
(je vous demande un peu ! C’est bien la preuve qu’on les élève mal depuis toutes petites).

Ok, j’ai pas gagné le combo fatality,
mais voilà ce que j’ai gagné comme, of course, « Sub-zéro ».


Traduit par El Viejo
le 28 juin 2013.

Source du texte original :
Enlace Zapatista

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