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Chiapas, la résistance

Caracol II Oventik

Gloria Muñoz Ramirez

lundi 8 novembre 2004, par Gloria Muñoz Ramírez

Ce texte est la deuxième partie de la traduction française de l’enquête de Gloria Muñoz Ramirez après une année d’existence des conseils de bon gouvernement dans les cinq Caracoles. « Chiapas, la resistancia » est paru dans le supplément de La Jornada du 19 septembre 2004 et a été publié par la suite dans le numéro 23 (de septembre) de Rebeldía.

Nous sommes en plein été et l’aube et le crépuscule sur Oventik est baigné d’une froide et épaisse brume qui recouvre complètement le Caracol II de la zone de Los Altos. Un lieu de zapatistes tsotsiles. Région rebelle de marginalisation et de pauvreté extrême. La plus visitée de tout le territoire zapatiste par les gens du monde entier. Durant la seule première année de gouvernement autonome, quatre mille quatre cent cinquante-huit hommes et femmes arrivèrent jusqu’ici, provenant de France, d’Argentine, de Grèce, des États-Unis, du Japon, d’Australie, de Slovénie et du Mexique, entre autres pays des cinq continents.

Ce n’est pas par hasard que le Caracol Resistencia y rebeldia por la humanidad (« Résistance et rébellion pour l’humanité ») ait le plus grand nombre de visites. C’est le plus proche de la ville de San Cristóbal de las Casas et on y arrive par une route goudronnée en à peu près une heure. Mais ce n’est pas seulement la proximité qui attire ici la société civile nationale et internationale. C’est aussi le mysticisme que l’on rencontre dans cette zone, une présence indigène particulière, une rébellion qui apparaît sur chaque visage tsotsil...

Ce Caracol est celui qui a le plus grand nombre de constructions, sans doute est-ce le plus grand des cinq zones zapatistes. Il a une longue rue centrale où apparaissent de plus en plus de nouvelles constructions (coopératives, bureaux des communes autonomes et du conseil de bon gouvernement, clinique, auditorium, et dortoirs). La rue se termine par une esplanade plus vaste et circulaire où se trouvent le terrain de basket-ball et le premier collège d’enseignement secondaire de tous les peuples zapatistes, faisant partie de l’interminable dénomination de Système éducatif rebelle autonome zapatiste de libération nationale (SERAZLN).

Le premier collège d’enseignement secondaire zapatiste

Josué et Ofelia sont diplômés du SERAZLN et actuellement membres de sa coordination générale. Ils nous expliquent que l’éducation est une des demandes de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) et c’est pourquoi dès 1994 « on a recherché la manière de l’organiser dans nos villages ». Au début, signalent-ils, « nous convoquions les enseignants et enseignantes qui travaillaient dans les écoles officielles, dans le but des les inviter à participer avec nous à un autre type d’éducation. Plus de cent enseignants vinrent lors d’une réunion que nous avons tenue, mais on se rendit compte qu’il était difficile d’organiser le travail avec eux, non parce qu’ils ne voulaient pas participer, mais parce qu’ils étaient habitués à recevoir un salaire. »

« Devant ce problème », continue Josué, « on a pensé à convoquer les jeunes garçons et filles de la zone qui arrivèrent un 12 décembre 1998, ici, à Oventik. C’était des étudiants et ils n’avaient pas encore l’habitude du travail salarié. Ils furent à peine dix-neuf garçons et filles à se réunir, et convaincus de la nécessité de l’éducation, ils se préparèrent durant deux ans avant de rentrer au collège. »

« Finalement, en septembre 2000, les premiers cours d’enseignement secondaire autonome zapatiste commencèrent. Des hommes et des femmes de la société civile, que l’on nomme dans cette zone, des »accompagnateurs", ont soutenu le bon déroulement des cours. L’organisation des cours fut un travail collectif. Il y eut d’interminables réunions dans lesquelles participèrent des commissions de tous les villages qui analysèrent les besoins des communautés pour, à partir de là, organiser les cours et les programmes d’études.

Au collège d’enseignement secondaire zapatiste de Los Altos on étudie langage et communication, mathématiques, sciences sociales, sciences naturelles, humanisme, langue maternelle (tsotsil) et production. « Le cours d’humanisme », explique Josué, « traite de la philosophie zapatiste. C’est là que se déroule la réflexion sur la lutte, car l’objectif principal que nous nous fixons est que les jeunes qui achèvent leurs études aient une vision différente de la vie. Pour qu’ils n’aient pas une vie individualiste, mais qu’ils travaillent en faveur du peuple et du collectif. Pour que les jeunes comprennent mieux notre lutte, pour qu’ils sachent qui nous domine et qui nous exploite. »

« Après trois années d’études », nous expliquent les coordinateurs d’éducation, « nous avons constaté une meilleure compréhension de la réalité dans laquelle nous vivons, et qu’une conscience se crée, que les étudiants sortent avec une mentalité différente. Il ne s’agit pas ici de convaincre du bien-fondé de la lutte, ce qui se passe, c’est qu’ici ils acquièrent plus d’éléments et d’outils pour connaître leurs droits et se défendre. L’éducation, sans aucun doute, nous motive pour la lutte et fortifie l’autonomie de nos peuples. L’Église nous dit que nous sommes pauvres parce que Dieu nous a créés ainsi. L’éducation officielle nous dit que s’il y a des riches et des pauvres, nous, nous avons reçu la pauvreté. Mais ce n’est pas ainsi, et pour le comprendre, l’éducation est utile », affirme catégorique Josué. Josué et Ofelia reconnaissent que malgré tous leurs efforts, ils n’ont pas assez de moyens pour que tous les peuples aient accès à l’éducation, « mais le rêve, expliquent-ils, c’est que tous les peuples aient la possibilité d’étudier, les indigènes et les non-indigènes, les zapatistes et les non-zapatistes. Nous avons tous droit à l’éducation. »

Dans la zone zapatiste de Los Altos, quand les élèves terminent les cours d’enseignement secondaire, on leur demande, ce qui fait partie de leur diplôme, qu’ils décident comment ils peuvent aider leur village. Ils et elles choisissent de réaliser des tâches d’agriculture écologique, d’éducation primaire, de soutien aux centres de commercialisation, de travail dans les pharmacies, etc. Ils ont tous l’obligation et l’engagement de « partager avec le peuple ce qu’ils ont appris, sinon, la préparation n’a aucun intérêt ».

Avec ces données, voilà deux générations qui sont diplômées. La première avec vingt et un élèves, parmi lesquels seulement trois femmes ; et la deuxième avec dix-neuf élèves et seulement cinq femmes. Très peu de femmes en somme, mais même ainsi « c’est une petite avancée pour ces peuples pour lesquels la femme n’a pas eu le droit à l’éducation ».

« Certains villages pensent encore que la femme n’est bonne qu’à se marier et nourrir les enfants. Qu’elle ne peut pas étudier ni travailler hors de la maison. C’est ainsi, mais peu à peu la femme se réveille et nous voyons que nous avons le droit de partager d’autres expériences », affirme Ofelia, coordinatrice actuelle du SERAZLN.

Et c’est bien avec l’éducation que les femmes tsotsiles s’ouvrent des espaces. Dans la matière humanisme, explique Ofelia, « nous voyons le droit des femmes et la nécessité d’en changer certaines coutumes. Ainsi, l’éducation sert aussi bien pour que les hommes et les femmes prennent conscience de l’importance du travail de la femme. Ceci n’est pas facile, car il faut changer beaucoup de choses que nous avons à l’esprit, mais c’est un début. »

L’éducation autonome, poursuit-elle, « est à la base de la connaissance chez nos peuples, et c’est à partir d’elle que nous pouvons faire changer la situation de la femme indigène, qui est capable d’accomplir n’importe quelle tâche et non plus seulement d’être maman et faire de l’artisanat ». Cette zone est la seule des cinq zones zapatistes qui a commencé à organiser l’éducation au niveau secondaire (les quatre autres ont commencé par le primaire). L’explication est donnée par Josué : « D’abord, nous devions former les promoteurs et les maîtres de primaire. Maintenant, ce sont certains des diplômés du secondaire qui font les classes de primaire récemment créées. »

Durant toutes ces années, les communes autonomes qui dessinent la zone de Los Altos (San Andrés Sacamch’en de los Pobres, San Juan de la Libertad, San Pedro Polhó, Santa Catarina, Magdalena de la Paz y San Juan Apóstol Cancuc) organisèrent l’éducation primaire de manière indépendante et avec différents projets. Depuis un an, à partir de la création du conseil de bon gouvernement Corazon centrico de los zapatistas delante del mundo (« Cœur central des zapatistes devant le monde »), les communes organisèrent un seul système éducatif dans toute la zone. Aujourd’hui, plus de cent promoteurs et promoteures donnent des cours dans autant de villages.

Le problème des écoles dans ces localités est différent de celui des autres zones, car ici beaucoup d’enseignants officiels ont abandonné les écoles et celles-ci furent remises en fonctionnement par les autorités autonomes. Bien d’autres ont été construites entre-temps et d’autres sont en attente de construction.

L’école secondaire a été construite grâce au projet nord-américain Des écoles pour le Chiapas, dirigé par Peter Brown. C’est un projet aux nombreux défis qui n’est pas exempt de problèmes car, par exemple, l’école fonctionnant en internat, il faut subvenir aux besoins alimentaires des élèves et il n’y a pas de moyens, pas plus que pour le matériel didactique, ou pour les équipements. Pour réduire ces carences, l’école secondaire dispose d’un Institut de langues et idiomes mayas, où l’on donne des cours de tsotsil en faisant payer aux étrangers une petite cotisation qui est utilisée pour l’alimentation des élèves, qui en plus coopèrent en versant cinq pesos (environ 0,40 euro) par mois et un kilo de haricots secs tous les quinze jours.

Nombreux sont les problèmes auxquels s’affronte un nouveau système éducatif, mais nombreuses aussi sont les satisfactions et « joies » qu’il donne. « Nous sommes très contents car la formation des étudiants des classes secondaires porte déjà ses fruits dans les primaires, où ils enseignent, car l’éducation autonome zapatiste commence depuis en bas, car c’est pour tous nos peuples et parce que la situation n’est plus la même qu’avant », nous signalent Josué et Ofelia. Et ils vont plus loin : « L’éducation autonome doit être pour tous, pas seulement pour les indigènes et pas seulement pour les zapatistes. » Et pas non plus seulement pour les enfants. C’est pour cela que, dans cette zone, opère déjà un système éducatif pour adultes.

L’objectif, expliquent-ils, « c’est de changer notre situation. L’obligation des peuples est de lutter pour changer, car nous ne pouvons pas attendre que quelqu’un vienne nous prendre en charge, et dans ce sens, l’éducation est l’arme la plus puissante des peuples. » Et la santé ne l’est pas moins.

Plus de cent consultations journalières à La Guadalupana

Anastasio, un vieux zapatiste tsotsil, est le coordinateur général de la santé à la clinique centrale La Guadalupana, une des premières organisées par l’EZLN, avant même le soulèvement armé. Anastasio garde en mémoire la date exacte du début de fonctionnement : 28 février 1992, avec huit promoteurs de santé.

Anastasio a tout juste le niveau de deuxième année d’école primaire et nous raconte que depuis plus de douze ans, le village l’a nommé pour se préparer au travail dans la santé. « Moi, dit-il, j’ai accepté pour la lutte, pour le peuple, donc. » Aujourd’hui, il coordonne un des projets de santé les plus ambitieux de tout le territoire zapatiste.

Il ne reste rien de la petite clinique qui soignait les insurgés et les miliciens blessés durant la guerre. Au même endroit et utilisant l’édifice antérieur, se dresse une clinique-hôpital avec bloc opératoire, cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales, un service d’ophtalmologie et un autre de gynécologie, un laboratoire d’herboristerie, une pharmacie, et des chambres d’hospitalisation. Tout cela aux soins des villages.

À La Guadalupana et dans deux autres centres de formation, un situé à Magdalena et l’autre à Polhó, on forme plus de deux cents promoteurs de santé qui s’occupent de leurs communautés. Ni eux ni elles, comme tous les promoteurs zapatistes ne reçoivent aucune sorte de salaire, le village les aide pour leur alimentation et le prix du billet pour aller prendre des cours. Les promoteurs se forment en anatomie, physiologie, symptomatologie, diagnostic et traitement et, surtout, en médecine préventive, hygiène personnelle et collective et stages de vaccination. Dans les hôpitaux du gouvernement aux alentours, nous raconte Anastasio, « ils ne reçoivent pas les malades graves, ils préfèrent qu’ils aillent mourir ailleurs. Nous, oui, nous les recevons, qu’ils soient zapatistes ou pas, et ce n’est que lorsque nous voyons que nous ne pouvons plus rien faire que nous les transportons où l’on peut s’occuper d’eux. Pour cela, il nous manque une ambulance.. »

La clinique est appuyée par des médecins et des auxiliaires qui les aident en chirurgie et dans la formation de promoteurs. Mais "quand personne ne vient nous aider, eh bien, il faut s’occuper des patients de toute façon.

C’est pour cela que nous étudions les manuels et les livres de médecine, ceux que l’on trouve« , dit Lucio, promoteur de santé qui, depuis huit ans, a laissé sa communauté, sa famille et sa terre pour travailler à temps complet à la clinique. »Avant, continue-t-il, nous n’avions rien et il y avait beaucoup de décès, la plupart à cause de maladies que l’on peut soigner si on les prend à temps. Beaucoup d’enfants mouraient, et c’est pour cela que nous avons commencé à organiser nous-mêmes la santé, car nous n’espérons pas que le gouvernement nous aide de lui-même.« Aujourd’hui, il y a une clinique dans chacune des huit communes autonomes de Los Altos, ainsi que plus de trois cents maisons de santé communautaires qui disposent d’une pharmacie de médicaments de base. La consultation est gratuite pour toutes les bases d’appuis de l’EZLN, et on demande une petite coopération à ceux qui viennent d’autres organisations. Anastasio raconte que, malheureusement, on ne peut faire que de la petite chirurgie, car il manque le matériel pour faire des interventions importantes. »Nous étudions comment résoudre ce problème, car nous manquons du strict nécessaire. Mais avec ce que nous avons, nous faisons ce que nous pouvons, il n’est pas question de ne rien faire parce que nous n’avons rien", dit-il.

Cette clinique, malgré ses carences, est une des mieux organisées et des mieux équipées de tout le territoire, et c’est ainsi que nous pouvons nous occuper des bases d’appui d’autres régions, soit de la forêt, soit du nord du Chiapas.

Des projets gouvernementaux de santé ont tenté de contrarier l’organisation de la santé autonome. C’est ainsi que là où apparaît une clinique zapatiste, peu de temps après il en apparaît une du gouvernement. Anastasio explique : « Ils font cela pour faire pression pour que les gens aillent avec eux, mais les gens n’y vont pas car dans leurs cliniques, on les traite mal, on ne les respecte pas et on ne leur donne pas de médicaments, de plus, ils construisent les cliniques mais elles sont toujours fermées. Nous, par contre, nous travaillons vingt-quatre heures sur vingt-quatre et nous nous occupons de tous avec la même attention. »

La tuberculose, les problèmes respiratoires, les rhumatismes, les infections de la peau, le paludisme et la typhoïde sont certaines des maladies de la pauvreté qui ravagent ces terres où les femmes souffrent encore d’avortement à cause de la malnutrition et du manque de contrôle prénatal. Même ainsi, explique le promoteur Lucio, « maintenant, les gens ne meurent pas si facilement. Nous avons sauvé beaucoup de vies, nous hospitalisons les malades graves, nous développons des campagnes de vaccination, nous formons nos promoteurs et ainsi, petit à petit, nous avançons ».

Café, miel, artisanat : commercialisation dans la résistance

Zone productrice de café, les communautés zapatistes de Los Altos ont organisé la commercialisation au travers de coopératives autonomes : Mut Vitz (« Montagne de l’oiseau », en tsotsil) et Ya’chil Xojobal Chu’lcha’n (« La nouvelle lumière du ciel »).

Mut Vitz fonctionne depuis 1997 et compte 694 associés, tous bases d’appui des sept communes autonomes de la zone. La coopérative possède un certificat de café organique et des permis légaux pour l’exportation, ainsi transporte-t-elle le produit jusqu’au port de Veracruz et de là, il part pour l’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Espagne, la Suisse et l’Italie.

Malheureusement, expliquent les responsables, ils n’ont pu pénétrer le marché mexicain sauf l’État de Puebla. Ils n’ont pas de machines pour moudre ou torréfier le café et ils exportent le grain sans écorce.

La coopérative Ya’chil Xojobal Chu’lcha’n compte environs 900 associés (desquels 600 viennent de Polhó). Ils ont à peine commencé l’exportation du café et ils s’attachent à ouvrir leur marché.

Les femmes travaillent également collectivement. Réputées dans le monde de la broderie et de l’artisanat, les femmes zapatistes tsotsiles qui avant la guerre proposaient leur marchandises dans les rues racistes de San Cristóbal de las Casas, aujourd’hui sont organisées en coopératives au travers desquelles elles produisent et commercialisent leurs produits. Les coopératives Xulum’ Chon et Mujeres pour la dignidad (« Femmes pour la dignité ») proposent leurs broderies à un prix équitable, obtenant une part importante des revenus de l’économie familiale.

Polhó : sept années hors de chez soi, ravagés par la violence

C’est dans cette zone que se trouve le centre de déplacés de Polhó, où plus de neuf mille personnes qui fuirent la violence paramilitaire, survivent sans terre à cultiver, toujours insuffisamment fournis en médicaments et en nourriture. La Croix-Rouge internationale s’est retirée de cette zone, « car ici il n’y a pas de guerre et qu’en Irak il y a beaucoup de travail ». Ici, le déplacement des populations a créé de nouvelles formes de résistance et d’autonomie. L’éducation et la santé s’organisent dans des situations spéciales tandis qu’apparaissent des coopératives et d’autres moyens pour subvenir aux nécessités.

Durant la première année de gouvernement, les autorités autonomes de cette zone employèrent deux millions et demi de pesos pour l’alimentation des déplacés de Polhó, somme non négligeable, mais encore insuffisante pour subvenir aux besoins des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui depuis sept ans rêvent des conditions de sécurité qui permettraient leur retour.

Il n’est pas facile d’organiser l’autonomie, et encore moins dans les conditions de Polhó, affirme le conseil de bon gouvernement interviewé quelques jours après son premier anniversaire.

Nous n’avons pas fait de campagne

Après un an de travail, affirment les membres du conseil, « nous voyons que nous avons les moyens de gouverner, de travailler, de voir et de connaître les problèmes. Nous avons appris à ne pas répondre aux provocations, ni à celles du gouvernement, ni à celles des partis. L’expérience nous apprend que celui qui lève le premier la main perd par la voie politique. Nous avons l’idée de résister par la voie pacifique, mais nous savons aussi nous défendre. »

Durant toute cette année, expliquent-ils, "ce que nous avons appris le plus, c’est à négocier, nous avons appris à coordonner le travail du conseil avec les communes autonomes. Nous reconnaissons que nous ne pourrions agir seuls, sans l’appui de la société civile nationale et internationale. Nous travaillons du lundi au dimanche durant les vingt-quatre heures de la journée et même ainsi, nous n’arrivons pas à nous occuper de tout, mais petit à petit nous apprenons. Obéissant et accomplissant. Ce n’est pas facile. Pas du tout facile.

Et ils ajoutent : « Nous n’avons pas fait de campagne ni de propagande pour être conseil de bon gouvernement. Le peuple nous a élus comme des personnes honnêtes et maintenant nous avons l’engagement de remplir nos fonctions. Nous n’avons pas de mandat fixe, c’est-à-dire que si le peuple dit que nous ne sommes pas efficaces, eh bien, ils nous virent et ils en mettent d’autres à notre place. Nous rêvons qu’un jour on reconnaisse notre droit, qu’il y ait un changement total, non pas seulement avec les indigènes, mais pour tous les pauvres du monde. Ceci n’est pas terminé. De-ci de-là, naissent d’autres hommes et femmes qui ne demandent pas la permission pour construire leur propre voie. C’est cela dont nous rêvons. »

Les traductions ont été faites par Martine, Chantal,
Christine, Antoine, Michelle et Julio ; la relecture par Eva.

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