La commune autonome indigène de San Juan Copala, établie il y a trois ans dans le cœur historique de la région triqui, restée sans droits municipaux depuis plus de soixante ans, a finalement été détruite par le fer et par le feu par des paramilitaires, triquis eux aussi, qui ont opéré en toute impunité jusqu’au dernier moment. La complicité des gouvernements de l’État et de la Fédération a été absolue. Et déterminante depuis dix mois, quand la communauté a été assiégée par des groupes armés qui ont assassiné et blessé de nombreuses personnes pacifiques. Le dénouement s’est précipité entre le 13 septembre, quand les paramilitaires ont pris Copala et ont tiré contre la population, et le 23, où les survivants ont pu fuir, certains dans des fourgons funéraires (la seule chose que le gouvernement a envoyée, pour emporter les cadavres).
Cela aurait pu être pire. Les agresseurs annonçaient un massacre. De toute façon, le nombre d’assassinats est élevé dans le démantèlement de la seule autonomie indigène tentée aujourd’hui dans l’État d’Oaxaca, quatorze ans après les Accords de San Andrés. (...)