Entre Cervantès et Shakespeare, les images ne manquent pas pour décrire l’invasion en marche des éoliennes, si bien que les habitants de l’isthme de Tehuantepec, ikoot et binniza, ont le sentiment, justifié, d’être cernés et pris à la gorge par une armée monstrueuse d’acier et d’hélices s’avançant inexorablement.
Cela pourrait être un film de science-fiction, ou d’horreur, cette avancée de l’industrialisation, cette machinerie de fer et de ciment, piétinant aveuglément, sans le moindre sentiment de compassion, la vie délicate et fragile, et avec elle toute une culture, qui s’était développée dans cet habitat singulier. L’armée des tours et des moulins à vent s’avance implacablement vers le Pacifique selon un plan bien précis : ce sont les terres communales du Palmar et du llano à Unión Hidalgo qui sont en voie d’être occupées, et aussi les terres en direction de Playa Vicente à Juchitán, la barre Santa Teresa de San Dionisio del Mar, sur la lagune, et puis, de l’autre côté de la lagune, les terres en litige que se disputent Santa Maria del Mar et San Mateo. Cinq focos rojos : Álvaro Obregón, Juchitán, San Dionisio del Mar, Unión Hidalgo et San Mateo del Mar. (...)